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Hormonothérapie

Cancer du sein : la grossesse n’augmente pas le risque de récidive

Avoir un enfant est une décision lourde de conséquences. C’est encore plus vrai pour les femmes qui ont eu un cancer du sein, et doivent stopper leur traitement pour tomber enceinte. Une nouvelle étude se montre plutôt rassurante. La grossesse n’augmenterait pas les risques de récidive.

Cancer du sein : la grossesse n’augmente pas le risque de récidive Natalia Kuzina/istock




L'ESSENTIEL
  • Le cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs est un cancer hormono sensible. Cela veut dire que la croissance de la tumeur maligne est stimulée par des hormones (oestrogène ou progestérone).
  • Les auteurs précisent qu’il était fortement recommandé aux patientes de l’étude de reprendre l'hormonothérapie après une tentative ou un succès de grossesse. À ce jour, 76,3 % ont repris les soins.

La fertilité est une question importante pour les femmes touchées par le cancer du sein. "40 à 60 % des patientes qui reçoivent un diagnostic de cancer du sein à 40 ans ou moins s'inquiètent de leur fertilité future, surtout si la maladie survient avant qu'elles ne puissent décider de devenir mère ou non", a expliqué la co-auteure Dr Ann Partridge, vice-présidente du Dana-Farber Cancer Institute et professeur de médecine à Harvard.

Toutefois, son étude, présentée au San Antonio Breast Cancer Symposium organisé fin 2022, se révèle plutôt rassurante pour les patientes traitées par hormonothérapie. Leur projet de bébé n’augmente pas les risques de récidive.

L’arrêt temporaire du traitement n’augmente pas les risques de récidive

La scientifique a souhaité déterminer l'impact de la suspension de l'hormonothérapie pour poursuivre une grossesse. Son équipe et elle ont ainsi réuni 518 femmes de moins de 42 ans diagnostiquées avec un cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs. Ayant suivi entre 18 et 30 mois d'hormonothérapie, elles souhaitaient stopper les soins pour tomber enceinte. Les volontaires étaient originaires de 20 pays (23 % d'Amérique du Nord, 61 % d'Europe et 16 % d'Asie/Pacifique et des pays du Moyen-Orient). 

Pendant le suivi organisé de décembre 2014 à décembre 2019, 368 femmes (74 %) sont tombées enceintes au moins une fois et 317 (63,8 %) ont accouché. Au cours de ces 5 années de recherche, 365 bébés sont nés. "Ces taux de conception et d'accouchement étaient équivalents ou supérieurs à ceux du grand public", a précisé la coauteure Dr Olivia Pagani.

Lors d'un suivi médian de 41 mois, 44 participantes ont connu une récidive du cancer du sein. Le taux de récidive sur trois ans était ainsi de 8,9 %, similaire au taux de 9,2 % dans une cohorte de contrôle.

Ces résultats permettent aux auteures de conclure que les patientes atteintes d'un cancer du sein qui ont interrompu leur traitement pour avoir un enfant, ont connu des taux de récidive à court terme du cancer du sein semblables à celles qui n'ont pas stoppé l’hormonothérapie pour tomber enceinte.

Grossesse après un cancer du sein, comment se décider ?

Les chercheuses Ann Partridge et Olivia Pagani estiment que leurs travaux présentent des résultats encourageants pour les jeunes femmes diagnostiquées avec un cancer du sein. Toutefois, elles notent que la décision de stopper un traitement pour avoir un enfant devrait être prise après consultation avec des professionnels de la santé.

"L'essai POSITIVE fournit des données importantes pour soutenir les jeunes femmes atteintes d'un cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs qui souhaitent une grossesse et qui interrompent l'hormonothérapie pour en poursuivre une", a reconnu la Dr Partridge.

"La grossesse après un cancer du sein est une décision très personnelle pour laquelle, idéalement, une femme devrait non seulement tenir compte de son désir de mener une grossesse, mais aussi de sa fertilité de base, de son traitement antérieur et actuel, et de toute stratégie de préservation de la fertilité qu'elle pourrait avoir poursuivie, ainsi que le risque sous-jacent de récidive du cancer auquel elle est confrontée", a ajouté sa collègue.

Les deux scientifiques continuent de suivre les participantes de l'étude pour évaluer le risque de récidive au fil du temps. En effet, elles reconnaissent que le suivi court est une limite de leur étude, car le cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs peut réapparaître plusieurs années après un diagnostic initial.

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