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Moustiques génétiquement modifiés : des résultats encourageants aux États-Unis

Une entreprise de biotechnologie a réalisé le premier essai de moustiques génétiquement modifiés aux États-Unis. Les résultats sont encourageants, mais une recherche de plus vaste ampleur sera nécessaire.

Moustiques génétiquement modifiés : des résultats encourageants aux États-Unis frank600/istock




L'ESSENTIEL
  • L’entreprise Oxitec a précédemment réalisé un essai similaire au Brésil.
  • C’est la première fois qu’une étude de plein air comme celle-ci est menée aux États-Unis.
  • Un deuxième essai est prévu en Californie.

Les beaux jours reviennent et avec eux, de petits insectes sont de retour pour perturber nos nuits : les moustiques ! Les piqûres sont le plus souvent désagréables, mais dans certains contextes, elles peuvent devenir très dangereuses, car ces petites bêtes transmettent de nombreuses maladies, dont le paludisme ou le virus Zika. Depuis plusieurs années, des scientifiques tentent de trouver des solutions pour les rendre inoffensifs, et ainsi lutter contre ces pathologies. En Floride, aux États-Unis, les équipes de l’entreprise de biotechnologie Oxitec ont testé une hypothèse : modifier génétiquement les moustiques pour les empêcher d’être des vecteurs de transmission. Un an après le début de l’expérience, ils publient des résultats encourageants dans la revue Nature. 

Cinq millions de moustiques modifiés génétiquement relâchés en Floride 

Cet essai a démarré en novembre 2021, à Florida Keys, un ensemble d’îles tropicales situées au sud de la Floride. Oxitec y a libéré près de cinq millions de moustiques Aedes aegypti modifiés génétiquement sur une durée de sept mois. Ces insectes peuvent être porteurs de virus comme chikungunya, celui de la dengue, Zika ou encore celui de la fièvre jaune. Ce sont uniquement les femelles qui piquent, et peuvent donc contaminer les humains. Les chercheurs ont modifié les mâles afin qu’ils soient porteurs d’un gène mortel pour la progéniture de femelle. L’objectif est de laisser les mâles modifiés s'accoupler avec des femelles sauvages, et afin que leur progéniture femelle meure avant de pouvoir se reproduire. Ensuite, la progéniture mâle, porteuse du gène, le transmet à nouveau. "Au fur et à mesure que chaque génération s'accouple, davantage de femelles meurent et la population d'A. aegypti doit diminuer", précise l’article de la revue Nature.

D'autres études sont nécessaires

Les chercheurs d'Oxitec ont collecté plus de 22 000 œufs dans des pièges et les ont ramenés dans leur laboratoire pour qu'ils éclosent sous observation. Ils ont constaté que toutes les femelles qui ont hérité du gène sont mortes avant d'atteindre l'âge adulte. L'équipe a remarqué que le gène mortel persistait dans la population sauvage pendant deux à trois mois, soit environ trois générations de descendants de moustiques, puis disparaissait. Selon eux, ces résultats sont positifs, mais ils devront être confirmés lors d’un essai de plus grande envergure. "Des tests plus importants sont nécessaires pour déterminer si les insectes peuvent atteindre l'objectif ultime qui est de supprimer une population sauvage de moustiques potentiellement porteuse de virus", estiment-ils. Toutefois, ce genre d'initiatives soulève des doutes. En 2019, des scientifiques de l'université de Yale s'étaient inquiétés de l'apparition de moustiques hybrides, issus d'accouplement entre des moustiques génétiquement modifiés et sauvages. "Cela pourrait conduire à une population plus robuste", estimaient alors les auteurs. 

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