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Moustiques OMG

Paludisme, dengue, Zika… : les moustiques génétiquement modifiés sont-ils la solution ?

Les États de Floride et de Californie s’apprêtent à relâcher dans la nature 2 milliards de moustiques génétiquement modifiés, avec pour objectif de diminuer leur population et donc la propagation des maladies.

Paludisme, dengue, Zika… : les moustiques génétiquement modifiés sont-ils la solution ? nechaev-kon/iStock




L'ESSENTIEL
  • En 2020, 3 578 espèces de moustiques réparties en 111 genres sont inventoriées au niveau mondial, dont une petite partie seulement pique l'humain.
  • Ils sont le plus important groupe de vecteurs d’agents pathogènes transmissibles à l’être humain.
  • Seuls les moustiques femelles piquent.

Malgré sa petite taille, le moustique est à ce jour le plus grand prédateur pour l’humain. Vecteur de maladies potentiellement mortelles comme le paludisme, la dengue, le chikungunya ou encore la fièvre jaune, ce petit insecte est responsable chaque année de la mort de 750 000 morts dans le monde.

En 2021, rien qu’en France métropolitaine, 164 cas importés de dengue, 3 cas importés de chikungunya et 2 cas de dengue autochtones ont été rapportés, tous liés à des piqûres de moustiques.

Comment, alors, les empêcher de nuire ? Une entreprise britannique appelée Oxitec a peut-être trouvé la solution : en remplaçant progressivement les espèces existantes comme Aedes Aegypti par des moustiques génétiquement modifiés. Un lâché de 2 milliards d’insectes est ainsi prochainement prévu dans des régions de Floride et de Californie.

Une extermination progressive des moustiques femelles

Depuis 2021, Oxitec teste ses moustiques OGM dans certaines régions de Floride. 750 millions de moustiques hybrides mâles baptisés OX5034 ont déjà été relâchés dans la nature l’an dernier. Inoffensifs pour l’être humain, ils ont un gène supplémentaire qui les rend dépendants à un antibiotique appelé tétracycline. Relâchés dans la nature, ils s’accouplent alors avec des femelles, qui donneront naissance à des larves femelles non-viables, qui mourront avant leur maturité.

Dans un communiqué datant de l’an dernier, Oxitec vantait les mérites de son moustique OGM, testé dans la ville d’Indaiatuba au Brésil. En 13 semaines de traitement, la population de Aedes aegypti a diminué de 95 % dans le secteur, en comparaison à d’autres zones non pourvues en moustiques génétiquement modifiées.

Une expérience qui divise

Présentés comme une alternative sûre et moins polluante aux insecticides, ces moustiques OGM sont pourtant loin de faire l’unanimité. En Floride, leur relâchement dans la nature a mobilisé des associations de défense de l’environnement comme Friends of the Earth, qui craignait les oiseaux ou les chauves-souris ingèrent ces insectes, et que cela soit dangereux par la suite. De son côté, Oxitec a assuré que "les protéines des gènes introduits dans les insectes modifiés ne produisent aucune toxine ou allergène et ne posent donc aucun problème environnemental".

Pas de quoi convaincre des chercheurs de l’université de Yale qui, en 2019, ont remis en question dans une étude l’utilisation des moustiques génétiquement modifiés au Brésil, où plusieurs souches de ces insectes OGM ont été utilisées. "Cela pourrait conduire à une population plus robuste", affirmait alors le communiqué de l’université. Pour l'heure, les conséquences sanitaires à long terme des moustiques OGM ne sont pas connues. La population de moustiques ne diminue plus : l’introduction des insectes génétiquement modifiés a d’abord conduit à une baisse de la population totale d’insectes. Mais

4 % de la descendance des moustiques a survécu et les moustiques adultes ont continué à se reproduire, ce qui a créé des insectes hybrides.

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