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Covid-19

Hésitation vaccinale : un traumatisme infantile en cause ?

Depuis le début de la vaccination, plusieurs personnes sont réticentes à l'idée de recevoir le sérum contre la Covid-19. D’après une récente étude britannique, des événements traumatisants survenus durant l'enfance pourrait être à l’origine de cette hésitation.

Hésitation vaccinale : un traumatisme infantile en cause ? dzika_mrowka/iStock




L'ESSENTIEL
  • Au 31 janvier, 80,1 % de la population française a reçu au moins une dose du vaccin contre la Covid-19.
  • L'hésitation vaccinale était trois fois plus élevée chez les personnes ayant vécu au moins quatre faits traumatisants durant leur enfance que chez ceux qui n’en avaient pas subi.

Près de 20 %. C’est la proportion de Français qui n’ont reçu aucune dose de vaccin contre le coronavirus, selon les dernières données du ministère de la Santé. Parmi ces citoyens, certains hésitent ou refusent de se faire vacciner. Selon des chercheurs de l’université de Bangor, au Pays de Galles, cette réticence à la vaccination pourrait être liée à un traumatisme vécu pendant l’enfance. "Les expériences négatives durant l'enfance peuvent affecter la santé et le bien-être tout au long de la vie, y compris les comportements et la confiance", a écrit l’équipe dans des travaux publiés dans la revue BMJ Open le 1er février.

9 types de traumatismes subis avant 18 ans

Certaines recherches ont suggéré que les événements traumatisants ayant eu lieu pendant l’enfance pouvaient compromettre la confiance dans les services de santé et les autres services publics. Dans cette étude, les scientifiques britanniques ont voulu déterminer s’il existait un lien entre les traumatismes subis durant l'enfance, la confiance dans l’information sur l’épidémie de Covid-19, le respect des restrictions sanitaire et l’intention de se faire vacciner.

Pour les besoins des recherches, l’équipe a analysé les réponses d’une enquête téléphonique menée, du décembre 2020 à mars 2021, auprès de 2.285 adultes vivant au Pays de Galles. Durant cette période, des mesures sanitaires visant à freiner la propagation du virus étaient en vigueur.

Le sondage portait sur neuf types de traumatismes vécus avant l'âge de 18 ans : les abus physiques, verbaux et sexuels, la séparation des parents, une exposition à la violence domestique, la cohabitation avec un membre de la famille souffrant de maladie mentale, d'alcoolisme et/ou de toxicomanie, ou ayant été en prison.

Les personnes ayant subi des traumatismes infantiles étaient trois fois plus réticentes à la vaccination

D’après les résultats, 52% des personnes interrogées ont déclaré ne pas avoir subi de traumatisme pendant leur enfance. Mais environ un volontaire sur 5 a confié en avoir vécu un avant 18 ans, 17 % des sondés ont subi deux ou trois traumatismes et 10 % en a vécu quatre ou plus. "L'augmentation du nombre d’expériences négatives durant l’enfance était indépendamment liée à la faible confiance dans les informations sur le coronavirus, au sentiment que les restrictions gouvernementales sont injustes et au souhait de supprimer le port du masque obligatoire et la distanciation sociale", peut-on lire dans les travaux.

Les chercheurs ont constaté que plus le nombre de traumatismes infantiles était important, moins les restrictions sanitaires étaient respectées. L'hésitation à se faire vacciner était trois fois plus élevée chez les participants ayant subi au moins quatre types d’événements traumatisants pendant leur enfance que chez ceux qui n’en avaient pas vécu. "Les estimations modélisées de l'hésitation vaccinale variaient de 3,42 % chez les personnes âgées de 70 ans et n’ayant pas subi un fait traumatisant à 38,06 % chez les 18-29 ans ayant subi 4 types de traumatismes ou plus durant l'enfance", ont détaillé les auteurs.

"Il est urgent de mieux comprendre comment améliorer la confiance dans les services de santé et le respect des restrictions sanitaires. Si l'on ne réfléchit pas à la meilleure façon d'impliquer ces personnes, certaines risquent d'être exclues des interventions de santé publique, de rester exposées à des risques d'infection plus élevés et de poser un risque potentiel de transmission à d'autres personnes", ont conclu les scientifiques.

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