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QUESTION D'ACTU

Essai clinique

Mélanome : l’immunothérapie améliore la survie

Administrée avant la thérapie ciblée, l’association de deux immunothérapies améliore nettement la survie chez les personnes touchées par un mélanome avancé.

Mélanome : l’immunothérapie améliore la survie Meletios Verras/iStock




L'ESSENTIEL
  • Entrepris auprès de 265 participants atteints d’un mélanome métastatique, l'essai clinique de phase III a été écourté car les résultats sont apparus plus tôt que prévu.
  • Ces résultats montrent que, par rapport aux patients ayant reçu en première intention la thérapie ciblée, ceux ayant reçu d'abord l'immunothérapie avaient un taux de survie globale à deux ans supérieur de 20 %.
  • La survie sans progression du cancer a aussi été améliorée par l'immunothérapie.

Avec près de 80 000 nouveaux cas chaque année en France, les cancers de la peau sont les cancers les plus fréquents. Parmi eux, 15 400 mélanomes sont identifiés tous les ans, soit 10 % des cancers de la peau. Ils peuvent soit provenir de la transformation cancéreuse d’un grain de beauté, soit apparaître sur une peau saine.

Lorsqu’elle est détectée rapidement, cette forme de cancer grave peut être traitée efficacement par de la chirurgie et, depuis quelques années, grâce à l’immunothérapie. Un essai clinique randomisé de phase III intitulé DREAMseq vient encore d’appuyer les effets positifs de l’immunothérapie en complément des thérapies ciblées. Cet essai a même été interrompu prématurément car les résultats définitifs sont apparus plus tôt que prévu. Il montre que l'immunothérapie est la meilleure approche initiale, même pour les personnes dont les tumeurs présentent une mutation qui pourrait être traitée par des thérapies ciblées.

"Les associations de médicaments testées dans cet essai améliorent toutes la survie par rapport aux normes de soins antérieures, mais nous savons maintenant quelle association doit être administrée en premier pour obtenir un bénéfice maximal pour la grande majorité de nos patients, explique le Dr Michael Atkins, médecin au Georgetown Lombardi Comprehensive Cancer Center. Cet essai devrait fournir des indications plus claires aux cliniciens sur le moment où il faut administrer tel ou tel traitement."

Une augmentation du taux de survie globale à deux ans

265 participants atteints d’un mélanome métastatique ont participé à partir de 2015 à l’essai. Ils ont été répartis au hasard dans deux groupes : le premier a reçu une première combinaison de médicaments, suivie d’une autre combinaison si leur cancer résistait à la première.

La première association de médicaments comprenait dabrafenib et trametinib. Pris sous forme de pilules, ces deux traitements ciblent les effets d’une mutation du gène BRAF, qui favorise la prolifération tumorale. En travaillant ensemble, les deux médicaments ciblés inhibent la fonction des protéines associées à la mutation BRAF, ce qui entraîne une destruction directe des cellules tumorales.

L'autre association de deux médicaments utilisait les médicaments d'immunothérapie ipilimumab et nivolumab. Ils ont été administrés par voie intraveineuse et fonctionnent en désactivant les mécanismes de défense du cancer, libérant ainsi l'immunité antitumorale de l'organisme.

Les résultats de l'essai ont été suffisamment définitifs pour que l'essai soit arrêté et fasse l'objet d'un rapport précoce. Ils montrent que le taux de survie globale à deux ans des personnes qui ont d'abord reçu les immunothérapies était de 72 %, contre 52 % pour celles qui ont d'abord reçu les thérapies ciblées. La survie sans progression, c'est-à-dire lorsque le cancer est stable ou s'améliore, était également en faveur des personnes qui avaient commencé à recevoir les immunothérapies.

D’autres essais nécessaires

Subsiste toutefois une énigme : certains patients n’ont pas bien répondu aux traitements initiaux d’immunothérapie, et le passage aux thérapies ciblées n’a pas non plus fonctionné. "Nous nous concentrons pour essayer de déterminer pourquoi il n'y a pas eu de bénéfice pour ce petit groupe de patients", souligne le Dr Atkins.

Les excellents résultats obtenus lors de l’essai poussent cependant les chercheurs à croire que tous les patients atteints de mélanome métastatique et qui ne présentent pas d'autres facteurs de complication devraient désormais être traités d'abord par immunothérapie. Ils souhaitent désormais déterminer quel régime d’immunothérapie est le meilleur traitement initial du mélanome métastatique.

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