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Conquête spatiale

Voyage dans l’espace : attention aux dommages au cerveau

Passer beaucoup de temps dans l'espace entraîne des lésions des cellules cérébrales.

Voyage dans l’espace : attention aux dommages au cerveau freestylephoto/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les changements négatifs des voyages dans l'espace incluent des muscles atrophiques, une diminution de la masse osseuse, une détérioration de la vision ou encore une altération de la flore bactérienne dans l'intestin.
  • Des prélèvements sanguins sur cinq cosmonautes ont révélé la présence de plusieurs biomarqueurs de lésions cérébrales.

Après les milliardaires Jeff Bezos ou encore Richard Branson, c’est au tour de l’acteur William Shatner de s’envoler pour l’espace. Un clin d’œil pour celui qui interprété le capitaine Kirk dans la série Star Trek qui se déroule à bord d’un vaisseau spatial. Mais si les voyages dans l’espace se multiplient, ils ne sont pas anodins pour autant. Pour preuve, une nouvelle étude menée par des chercheurs suédois de l’université de Göteborg sur cinq cosmonautes russes publiées le 11 octobre dans la revue JAMA Neurology révèle que ces voyages entraînent des dommages au cerveau.

Aller dans l’espace, des effets sur les os, les muscles, les yeux et l’intestin

Les effets néfastes sur le corps de longues périodes dans l'espace sont connus depuis un certain temps. Les changements négatifs incluent des muscles atrophiques, une diminution de la masse osseuse, une détérioration de la vision ou encore une altération de la flore bactérienne dans l'intestin. Mais aucun effet sur le cerveau n’avait été relevé.

Les scientifiques ont suivi cinq cosmonautes russes, de 49 ans en moyenne, qui ont travaillé dans la Station spatiale internationale (ISS), qui est en orbite à 400 km de la surface de la Terre. Ils ont prélevé des échantillons de sang 20 jours avant leur départ vers l'ISS où ils ont passé en moyenne 169 jours, soit cinq mois et demi. Après leur retour sur Terre, des échantillons de sang de suivi ont été prélevés à trois reprises : un jour, une semaine et environ trois semaines respectivement après l'atterrissage.

Une première

En analysant cinq biomarqueurs de lésions cérébrales, les chercheurs ont constaté la présence en concentration significativement élevée de trois d’entre eux. Il s’agit de la lumière des neurofilaments (NFL), de la protéine acide fibrillaire gliale (GFAP) et de la protéine bêta-amyloïde Aβ40. “C'est la première fois qu'une preuve concrète de lésions des cellules cérébrales est documentée dans des analyses de sang à la suite de vols spatiaux, avance Henrik Zetterberg, professeur de neurosciences et l'un des deux coauteurs principaux de l'étude. Cela doit être exploré plus avant et évité si les voyages dans l'espace doivent devenir plus fréquents à l'avenir.”

Les causes de ces troubles cérébraux ne sont pour l’heure pas encore connues. “Pour y arriver, nous devons nous entraider pour découvrir pourquoi les dommages surviennent, poursuit Henrik Zetterberg. S'agit-il de l'apesanteur, de changements dans le liquide cérébral ou de facteurs de stress associés au lancement et à l'atterrissage, ou est-ce causé par autre chose ? Ici, des tonnes d'expérimentations passionnantes des études sur les humains peuvent être faites sur Terre. Si nous pouvons déterminer les causes des dommages, les biomarqueurs que nous avons développés peuvent nous aider à trouver la meilleure façon de remédier au problème.”

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