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Variant Delta : la comparaison Russie - Grande-Bretagne et l’importance de la vaccination ... en France

La différence de situation entre la Grande-Bretagne et la Russie, où le variant Delta est dominant, marque l’importance de la vaccination. Le premier pays, qui a vacciné les deux tiers de sa population, fait face à une nouvelle vague d’infections mais peu de décès alors que le second, où 15% de la population seulement a reçu une dose de vaccin, bat des records de morts quotidiens. Ce qui explique les prudences exprimées en France sur la situation sanitaire à l'automne prochain.

Variant Delta : la comparaison Russie - Grande-Bretagne et l’importance de la vaccination ... en France Diy13/iStock




L'ESSENTIEL
  • Au Royaume-Uni, le nombre de décès quotidien s’élève à huit par jour en moyenne.
  • En Russie, sur la seule journée de mardi, 652 personnes sont décédées de la Covid-19, un record depuis le début de l’épidémie dans le pays.
  • La Russie a haussé le ton et de plus en plus de régions rendent la vaccination obligatoire, sous peine de sanctions.
  • En France, l'Institut Pasteur met en garde contre une 4è vague à l'automne prochain en raison du taux de vaccination insuffisant

Alors que la vaccination mondiale progresse, avec un peu moins d’une personne sur quatre (23%) qui a reçu une dose de vaccin et une sur dix qui a reçu les deux injections, la propagation du variant Delta inquiète. Découvert en avril dernier en Inde, le variant a entraîné une flambée des cas dans le pays avant de se propager à travers le monde. Plusieurs études ont montré qu’il est environ 50% plus contagieux que le variant alpha, ou anglais, lui-même environ 50% plus contagieux que la souche initiale.

En Russie, un nouveau record de décès

Les effets du variant Delta sur la population permettent de mettre en lumière l’importance de la vaccination, notamment en comparant la Grande-Bretagne et la Russie.

Dans le premier pays, environ les deux tiers de la population ont reçu une dose de vaccin – 44 581 771 personnes au 29 juin, selon un décompte gouvernemental – et quasiment la moitié a eu les deux injections – soit 32 721 762 personnes. En Grande-Bretagne, le variant Delta est ultra majoritaire puisqu’il représente désormais 96% des nouvelles infections. Cela a contraint le pays a repoussé la levée des restrictions sanitaires au 19 juillet, par mesure de précaution. Pour autant, le nombre de décès quotidien n’a pas flambé et s’élève à huit par jour en moyenne.

Dans le second pays, la vaccination est au ralentie. Environ 15 % de la population seulement a reçu au moins une injection, soit environ 2,2 millions de Russes sur 146 millions d’habitants, selon les chiffres du site Gogov. Le pays fait face à une troisième vague épidémique à cause de la propagation du variant Delta, et celle-ci se révèle particulièrement meurtrière. Sur la seule journée de mardi, 652 personnes sont décédées de la Covid-19, un record depuis le début de l’épidémie dans le pays. À Saint-Pétersbourg, 119 personnes sont mortes ce mardi, le troisième record depuis… samedi.-

Le variant Delta n’est pas plus létal

La comparaison entre les deux pays dénote de l’importance de la vaccination pour éviter un retour à la hausse des hospitalisations et des décès. La Russie a d’ailleurs haussé le ton et de plus en plus de régions la rendent obligatoire, sous peine de sanctions.

Si les vaccins n’empêchent pas les nouvelles infections, ils les réduisent et permettent surtout d’éviter qu’elles entraînent des hospitalisations et des décès. Une étude de la Public Health England a souligné que le variant Delta fait baisser la protection des vaccins à ARNm, le Pfizer et le Moderna, contre le développement de symptômes en cas de contamination par rapport à la souche initiale de 90% à 80%. Pour le AstraZeneca, cette protection tombe à 60%. Pour les hospitalisations et les décès, la protection reste la même que contre les autres souches. “Le variant Delta prend la place des autres variants, mais n'est pas létal comme cela a été supputé au début, souligne Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l'hôpital Hôtel-Dieu (AP-HP) à Paris, interrogé par LCI. Ainsi, en Angleterre, seule une personne hospitalisée sur dix ans pour cause de Covid-19 a reçu les deux injections.

L’institut Pasteur prévoit une possible quatrième vague à l’automne

En France, le variant Delta représente environ 20% des nouveaux cas d’infection. Sauf dans les Landes, où il est devenu majoritaire et a obligé le gouvernement à réagir vite pour éviter que celui-ci ne se propage mais la tendance est désormais au déclin. Par précaution, certaines mesures de restriction sont maintenues dans le département, au moins jusqu’au 6 juillet. Le variant Delta continue sa propagation. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), il devrait représenter 90 % des nouveaux cas de Covid-19 dans l’Union européenne d’ici fin août.

Dans des prévisions présentées ce lundi, l’institut Pasteur met en garde contre une possible quatrième vague à l’automne. L’institut estime que “sous des hypothèses réalistes concernant le R0 (le nombre de personnes infectées par un malade, sans mesures de protection) du variant dominant et la couverture vaccinale cet automne, un pic d’hospitalisations important est possible en l’absence de toute mesure de contrôle de l’épidémie”. Les chercheurs ont établi un scénario de référence où 0% des 12-17, 70% des 18-59 ans et 90% des plus de 60 ans sont vaccinés, avec le variant Alpha en circulation et sans mesures de contrôle. Avec ce schéma, ils prévoient “un pic d’hospitalisations comparable au pic de l’automne 2020”.

Pour l’institut Pasteur, les personnes non-vaccinées contribuent de manière disproportionnée à la circulation du virus. “Une personne non-vaccinée a 12 fois plus de risque de transmettre le SARS-CoV-2 qu’une personne vaccinée”, assure-t-il. La vaccination des plus jeunes apparaît comme crucial dans le futur de l’épidémie, notamment en vue de la rentrée. Ce groupe représente environ un quart de la population et serait responsable de près de la moitié des infections et des transmissions du virus. “Le contrôle de la circulation virale dans les écoles, collèges, lycées pourrait être nécessaire pour diminuer la pression sur le système hospitalier”, projettent les chercheurs.

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