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Sécurité des médicaments

Androcur : l’Europe restreint les conditions d’utilisations

L’acétote de cyprotérone, principe actif du médicament, augmente le risque de méningiome. La France a pris des mesures restrictives dès 2018. 

Androcur : l’Europe restreint les conditions d’utilisations Artisteer/iStock




Androcur inquiète. Ce médicament anti-androgène est associé à un risque plus élevé de méningiome. Le 14 février 2020, l’Agence européenne du médicament (EMA) a émis une série de recommandations pour limiter son utilisation. En France, les professionnels de santé ont été avertis dès l’été 2019. 

Un médicament utilisé depuis 40 ans 

Androcur contient de l’acétate de cyprotérone : il permet de bloquer les androgènes, des hormones sexuelles. Depuis les années 1980, le médicament est prescrit pour traiter des troubles hormonaux chez l’homme et la femme, comme l’hirsutisme, l’endométriose, l’acné sévère ou encore dans le cas d’un cancer avancé de la prostate. Androcur est parfois utilisé pour faire des castrations chimiques ou pour les personnes transgenres en transition. 

Un risque de méningiome multiplié par 20 

Plusieurs études révèlent un effet secondaire grave du médicament : l’augmentation du risque de tumeur des méninges, la membrane entourant le cerveau et la moelle épinière. Cela concernait entre 1 et 10 patients sur 10 000. D’après une recherche de l’Assurance maladie, le risque de méningiome est multiplié par 7 pour les femmes traitées plus de six mois et par 20 au bout de 5 ans de traitement. Des cas sont également apparus plusieurs années après l’arrêt de la prise. 

Dès 2018, l’Agence nationale de sécurité du médicament en France a émis des recommandations pour les professionnels de santé afin de diminuer le risque de méningiome. Elle constate qu’entre mai 2018 et mai 2019, le nombre de ventes d’Androcur et des génériques a baissé de 50 % grâce à la sensibilisation des médecins. Depuis le 1er juillet 2019, les patients doivent systématiquement signer une attestation d’information pour débuter un traitement à base d’acétate de cyprotérone. Chaque patient doit aussi passer une IRM lorsqu’il commence à prendre le médicament, puis tous les 5 ans. 

Une limitation des conditions d’utilisation 

Les recommandations émises par l’EMA intensifient la vigilance autour du médicament et de ses génériques. Désormais, il doit être utilisé uniquement dans les cas d’hirsutisme sévère où les autres traitements ont échoué. Son utilisation est maintenue dans le traitement du cancer de la prostate.

Si le patient a des antécédents de méningiome, Androcur ne peut plus être utilisé même à faible dosage. Précédemment, son utilisation dans le traitement de l’acné, de la séborrhée et de l’hirsutisme léger a été déconseillé ainsi que pour les femmes ménopausées et les enfants. Les utilisations prolongées et à forte dose sont aussi à proscrire d’après l’ANSM. Ces nouvelles recommandations seront transmises aux professionnels de santé après le mois de mars. 

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