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Isoflavones

Consommation de soja et risque accru de cancer du sein, la controverse

Le soja est très controversé en raison des phyto-estrogènes qu’il contient. Selon certains chercheurs, il pourrait accroître les risques de cancer du sein, surtout consommé sous forme de compléments alimentaires. 

Consommation de soja et risque accru de cancer du sein, la controverse margouillatphotos/iStock




Consommé depuis des milliers d’années par les Asiatiques, le soja s’est de plus en plus popularisé en Occident ces dernières décennies. A tel point que, selon une enquête datant de 2017, six Français sur dix en consomment aujourd’hui régulièrement. Si cet aliment est régulièrement vanté pour sa capacité à calmer les inflammations intestinales, il est en revanche très controversé en raison des phytoestrogènes, les isoflavones, qu’il contient. Ces derniers peuvent se fixer sur les récepteurs des œstrogènes, des hormones naturelles sécrétées par les ovaires. Ce faisant, les phyto-estrogènes peuvent perturber le fonctionnement des cellules et jouer un rôle inhibiteur ou activateur, en fonction de l’organe où ils se fixent. Aussi, selon des chercheurs, ils pourraient augmenter le risque de cancer du sein, premier cancer chez la femme (54 000 nouveaux cas annuels en France). Pourquoi Docteur fait le point.

“Le soja est aussi une source importante de phytoestrogènes (appelés isoflavones dans le cas du soja). Ces substances dont la structure moléculaire est proche d’une hormone naturelle du corps humain, pourraient être des perturbateurs endocriniens et favoriser certains cancers, voire agir sur le fœtus, le jeune enfant ou la fertilité”, alertait l’association de consommateurs UFC-Que choisir en mai dernier.

Dans le détail, la teneur en phytoestrogènes varie grandement d’un aliment à base de soja à l’autre et en fonction de comment il est préparé. Alors qu’en Asie, les traitements traditionnels des aliments réduisent grandement la présence de phytoestrogènes, les procédés industriels occidentaux l’augmente au contraire. Ce phénomène est encore plus remarquable dans les compléments alimentaires à base de soja. Dans ces derniers, censés avoir des effets bénéfiques sur les bouffées de chaleur de la ménopause, l’ostéoporose, la santé de la peau et des cheveux et l’hypercholestérolémie, la concentration en isoflavones va de 1 à 40%.

Attention aux compléments alimentaires à base de soja  

Preuve du danger des compléments alimentaires à base de soja, en mars, une étude française a fait le lien ces derniers et augmentation du risque de cancer du sein non sensibles aux hormones (de moins bon pronostic). En revanche, les aliments à base de soja peuvent être consommés quotidiennement en petite quantité, notent les chercheurs.

D’autres études précédentes avaient déjà alerté sur le fait que les compléments à base de soja pourraient diminuer les effets de certains traitements chez des femmes déjà atteintes du cancer du sein. Pour ce qui est des femmes en rémission, le sujet n’a pas encore été assez étudié. Aussi, en l’absence de preuves, le principe de précaution s’applique pour les autorités sanitaires. En revanche, certaines méta-analyses ont montré que la consommation alimentaire de soja diminuerait le risque de récidives et augmenterait le risque de survie. Davantage de travaux sont toutefois nécessaires.  

Prudence pour les femmes

En conclusion d’un rapport sur les phyto-oestrogènes paru en 2005, l’Agence de sécurité sanitaire des aliments (Affsa), invitait donc à les femmes à être prudentes quant à leur consommation en “produit dérivés du soja”. Ces derniers ne “ne doivent pas faire allégation de traitement alternatif au traitement hormonal substitutif de la ménopause”, est-il écrit. “Il paraît prudent de ne pas recommander un apport d’un complément de phytoestrogènes ou d’isoflavones chez des femmes ménopausées aux antécédents de cancer du sein, bien qu’il y ait pas d’étude à long terme”, notent les experts, appelant à “rigoureusement contrôler la publicité sur les phytoestrogènes”.

En raison de ces controverses, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande désormais d’éviter la consommation de produits à base de soja pour les femmes enceintes et les enfants de moins de trois ans. Pour les autres, le soja peut être consommé de façon modérée dans le cadre d’une alimentation équilibrée et diversifiée, rappelle l’agence. Dans le détail, il est recommandé de ne pas dépasser 1mg d’isoflavones par kilo de poids corporel par jour. Ainsi, quelqu’un de 60 kgs ne doit pas manger plus de 60 mg d’isoflavones par jour. Pour rappel, cent grammes d’aliments dérivés du soja en apportent entre 10 et 30 mg.

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