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QUESTION D'ACTU

Troubles du sommeil

Insomniaques : les somnifères permettent de prévenir le suicide

Une nouvelle étude américaine met en lumière l’efficacité des traitements ponctuels contre les troubles du sommeil pour prévenir les idées suicidaires chez les insomniaques. Le taux de suicide est beaucoup plus élevé entre minuit et 6 heures du matin.

Insomniaques : les somnifères permettent de prévenir le suicide Ljupco/iStock




Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un suicide a lieu quelque part dans le monde toutes les 40 secondes. Cela équivaut à 800 000 personnes qui, chaque année quelque part sur la planète, mettent fin à leur jour.

Parmi les personnes les plus à risque, se trouvent notamment les insomniaques chroniques. Incapables de trouver le sommeil malgré la fatigue, ils sont parfois submergés de pensées suicidaires au plus profond de la nuit. Une étude de 2014 avait ainsi montré qu’entre minuit et 6 heures du matin, le taux de suicide était 3,6 fois plus élevé.

Selon une nouvelle étude appelée REST-IT (Reducing Suicidal Ideation Through Insomnia Treatment) toutefois, les somnifères pourraient jouer le rôle de traitement préventif. Dans un article publié dans The American Journal of Psychiatry, des chercheurs de l’Université Duke et de l’Université du Wisconsin avancent que la prescription d’hypnotiques couplée à celle d’antidépresseurs permettrait de réduire le risque de suicide chez les personnes souffrant d’insomnie grave.

Une diminution de l’insomnie et des pensées suicidaires

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont recruté 103 participants âgés de 18 à 65 ans souffrant de troubles dépressifs majeurs, d'insomnie et de pensées suicidaires. Parmi eux, 30% avaient déjà fait une tentative de suicide. Pendant 8 semaines, les participants ont pris un antidépresseur. La moitié s’est aussi vu prescrire du zolpidem, un sédatif hypnotique au moment du coucher.

Durant la durée de l’expérience, les volontaires ont dû remplir des auto-rapports évaluant la gravité de leur insomnie, la qualité de leur sommeil, leurs pensées suicidaires et leurs symptômes dépressifs.

À l’issue des 8 semaines, les chercheurs ont constaté que les participants ayant pris le somnifère en complément de leur traitement contre la dépression montraient une amélioration à la fois immédiate et à long terme de leur insomnie. Si les deux groupes ont fait état d'une amélioration significative de l'insomnie et des pensées suicidaires connexes, le groupe ayant reçu le zolpidem a connu une réduction plus marquée des pensées suicidaires.

Un traitement nécessitant un strict encadrement

Pour les chercheurs, ces résultats encourageants jettent les bases d'essais supplémentaires en clinique externe pour les patients ayant des pensées suicidaires. Ils reconnaissent toutefois un problème : les somnifères sont un moyen courant de se suicider et conduisent à un risque d’addiction. Il est donc impératif d’en contrôler et d’en limiter l’usage, en particulier chez les personnes présentant des pensées ou des comportements suicidaires.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les participants n'ont reçu l’hypnotique qu'une semaine, le temps que leurs pensées suicidaires diminuent. Toute aide au sommeil à l’aide de somnifères a par ailleurs été interrompue après huit semaines – délai à ne pas dépasser en matière de prescription, recommandent les chercheurs.

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