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Alzheimer : comment le stress quotidien impacte nos capacités cognitives sur le long terme

La façon dont une personne réagit à un évènement stressant du quotidien aurait des impacts négatifs sur ses performances cognitives sur le long terme. 

Alzheimer : comment le stress quotidien impacte nos capacités cognitives sur le long terme monkeybusinessimages/iStock




C’est bien connu, le stress est mauvais pour la santé. Prolongé et chronique il peut provoquer diverses afflictions allant du diabète aux maladies cardiovasculaires en passant par la dépression ou même la schizophrénie. Mais d’après une nouvelle étude américaine publiée au mois d’octobre dans la revue in Psychosomatic Medicine, un fort niveau de stress pourrait même avoir des impacts négatifs sur les capacités cognitives sur le long terme.  

Pour en arriver à cette conclusion, Robert Stawski, professeur associé au Collège de la Santé publique et des Sciences Humaines de l’Université de l’Etat d’Oregon, et ses collègues ont suivi 111 séniors âgés de 65 à 95 ans dans des situations stressantes de la vie quotidienne afin d’observer comment leur cerveau réagissait. Pendant 2,5 ans, les chercheurs ont soumis les participants à divers tests de mémoire, leur demandant également de raconter les évènements stressants auxquels leurs proches et eux avaient été exposés au cours de la journée. Les seniors devaient également noter leurs émotions négatives et positives au cours du moment stressant via une échelle d’intensité et décrire les symptômes physiques ressentis à ces moments là.

Dans l’ensemble, les scientifiques ont constaté que ceux qui réagissaient plus mal aux facteurs de stress quotidiens mettaient plus de temps à répondre aux questions : ils avaient donc plus de difficultés à se concentrer que les autres. Dans le détail, les participants les plus affectés par le stress étaient ceux âgés de 70 à 95 ans, soit le groupe avec les performances cognitives les plus faibles.

S'écouter face à un évènement stressant 

En revanche, les 60-70 ans réagissaient plutôt bien au stress, ce dernier semblant même bénéfique à leur santé mentale. "Ces participants relativement jeunes ont un mode de vie plus actif et d’avantages d’engagements sociaux et professionnels, ce qui les aide sans doute à affuter leurs performances mentales", avance Robert Stawski dans l’étude.

Ce dernier recommande donc aux seniors les plus âgés de faire d’avantage attention à leurs réactions face aux facteurs de stress journaliers et d’essayer de réduire leur anxiété autant que possible afin de préserver leurs capacités mentales en vieillissant. "Cela pourrait améliorer leur santé mentale sur le long terme", assure-t-il.

Et de conclure : "Ces résultats prouvent que les émotions quotidiennes des gens et la façon dont ils répondent aux facteurs de stress jouent un rôle important dans la santé mentale. Ce n’est pas le stress lui-même qui contribue à décliner le mental mais comment une personne y répond".

Aujourd'hui, 13% de la population mondiale a 60 ans ou plus 

D’après les Nations Unies, en 2017, environ 962 millions de personnes étaient âgées de 60 ans et plus, soit 13% de la population mondiale. Ce taux augmentant d'environ 3% par an, d'ici à 2050, un quart des populations de tous les continents sauf l'Afrique sera âgé de 60 ans et plus. Par ailleurs, au cours de cette même période, le nombre de personnes d'au moins 80 ans devrait passer de 137 millions à 425 millions. Il atteindra finalement 909 millions d'ici l'année 2100. Or les populations les plus âgées sont les plus à même d’être touchées par Alzheimer et autres formes de démence.  

Ce mois-ci, une étude allemande parue dans The British Journal of Psychiatry a également fait un lien entre stress et déficience mentale. D’après ces chercheurs, l’anxiété est un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer et de la démence vasculaire.

"L'anxiété est susceptible d'endommager le cerveau directement par le stress permanent et indirectement par le manque d’activité physique qu'elle engendre", notaient-ils. Ainsi, selon eux, les personnes qui présentent à la fois des symptômes anxieux et dépressifs courent un risque plus élevé de développer Alzheimer. "L'anxiété liée aux traits de personnalité devrait être prise au sérieux dès le plus jeune âge, car elle pourrait être un facteur de risque modifiable de démence future", déduisaient-ils, encourageant à briser le cercle vicieux dans lequel tombent de nombreux seniors qui angoissent de perdre la tête.

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