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QUESTION D'ACTU

American College of Rheumatology

La lombalgie chronique et le repos modifient le cerveau

La douleur de lombalgie chronique pourrait modifier les mécanismes de contrôle de la douleur dans le cerveau, selon une étude en IRM fonctionnelle. Une modification observée de façon encore plus importante chez les personnes qui sont en congé maladie et qui restent chez elles.

La lombalgie chronique et le repos modifient le cerveau mheim3011/iStock




La plupart du temps, les douleurs aiguës du dos disparaissent avec un traitement approprié et un peu de temps. Malheureusement, dans 15% des cas, les douleurs lombaires s’installent durablement.

La lombalgie est le mal de dos le plus répandu. Elle est caractérisée par des douleurs dans le bas du dos, au niveau des vertèbres lombaires. Ce mal peut venir après un effort spécifique ou un mouvement brutal. Il est souvent lié à l’usure des disques intervertébraux et des articulations et tissus qui l’entourent. 84% des Français ont ou auront une lombalgie au cours de leur vie, d’après l’Assurance maladie.

La congé maladie, facteur aggravant

Des chercheurs de l'American College of Rheumatology, à Chicago, ont observé un signal IRM fonctionnel plus faible dans les zones du cerveau liées aux émotions chez les patients souffrant de maux de dos chroniques en congé de maladie. Ces patients avaient tendance à être moins distraits de la douleur lors des tests d'attention, montrant un signal IRM réduit dans les zones cérébrales liées aux émotions.

"Nous émettons l'hypothèse que ces zones du cerveau pourraient déjà être activées de manière chronique chez les personnes en congé de maladie", a déclaré Ari Halpern, l’un des auteurs de l’étude. "Elles pourraient être constamment confrontées à une perception accrue de la douleur", a-t-il ajouté.

Source de douleur difficile à localiser

La grande difficulté à traiter le mal de dos chronique a conduit les chercheurs à se demander s'il existe, chez ces personnes, des caractéristiques spécifiques de la physiologie du cerveau. "Souvent, ces patients ne répondent pas bien aux anesthésiques, à la physiothérapie ou aux analgésiques classiques destinés à traiter les douleurs musculo-squelettiques", a expliqué Ari Halpern.

Pour leur étude, les chercheurs ont réparti 74 participants en trois groupes : les patients souffrant de douleurs chroniques au bas du dos en congé de maladie ; les patients souffrant de douleurs lombaires chroniques qui ne sont pas en congé de maladie ; et des personnes témoins sans douleur chronique au bas du dos.

Les chercheurs ont provoqué une douleur aiguë grâce à la pression de leur pouce. Ils ont ensuite utilisé une IRM fonctionnelle qui visualise les modifications du débit sanguin cérébral lorsque les neurones du cerveau sont activés. Enfin, ils ont examiné le cerveau des participants à l'étude avant et après la stimulation provoquée par une douleur aiguë.

Un flux sanguin différent dans les régions sensorielles

"Nous avons constaté une altération de la neuroplasticité des patients souffrant de douleurs lombaires chroniques dans des zones du cerveau autres que les régions sensorielles", développe Ari Halpern. L'activation du flux sanguin dans les régions sensorielles du cerveau était plus faible dans le groupe des congés de maladie que dans le groupe témoin. Chez les patients souffrant de douleurs dorsales qui ne sont pas en congé de maladie, il y a également eu une altération mais celle-ci n’était pas aussi importante que celle du groupe en congé maladie.

Les mécanismes de contrôle de la douleur dans le cerveau des patients souffrant de douleur chronique pourraient donc être altérés. "Nous pensons que la modulation de la douleur aiguë participe au mécanisme de propagation de la perception de la douleur chronique", a déclaré Ari Halpern.

Cependant, l’étude n'indique pas si le changement de neuroplasticité s'est produit avant ou après le départ du patient en congé de maladie. "Mais de nombreuses études publiées nous apprennent que plus les congés de maladie sont longs, moins il y a de chances que les patients retournent au travail et moins ils ont de chances de récupérer du mal au dos.", ajoute-t-il.

En conclusion, le bon traitement contre le mal de dos, c'est bouger, comme le conseille l'assurance maladie

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