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« Epidémie de césariennes » dans le monde : les gynécologues s'alarment

Le nombre de naissances par césarienne dans le monde a presque doublé en quinze ans, dépassant largement le cadre médical dans lequel cette opération doit être pratiquée. 

« Epidémie de césariennes » dans le monde : les gynécologues s'alarment Reynardt / stock




En quinze ans, le nombre de naissances par césarienne dans le monde a presque doublé, ce dont les gynécologues s’inquiètent. Dans un dossier publié dans le Lancet ce vendredi 12 octobre, ils se penchent sur les causes d’une telle "épidémie" et cherchent des solutions pour l'enrayer.

Entre 2000 et 2015, le nombre de naissances par césarienne est passé de 12% à 21%, dépassant même 40% dans 15 pays (République dominicaine, Brésil, Egypte, Turquie, Venezuela, Chili, Colombie, Iran…). La pratique des césariennes a augmenté en moyenne de 6% par an en Asie, passant de 7,2% à 18,1% des naissances. La hausse est d'environ 2% par an en Amérique du nord (32% de césariennes en 2015) et en Europe occidentale (26,9%).

Des effets à court et à long terme sur la santé des femmes et des enfants

En France, le taux de césariennes est stable depuis 2010 (20,4% en 2016), après avoir beaucoup augmenté les vingt années précédentes. Mais le nombre de césariennes peut varier du simple au double selon le département. La Guyane, les Alpes de Haute-Provence, la Lozère et la Haute-Corse enregistrent plus de 23 césariennes pour 100 naissances tandis que l’Yonne, le Loir-et-Cher, le Doubs, la Guadeloupe, le Jura et la Haute-Saône en partiquent moins de 15 pour 100 naissances.

"Une césarienne peut être une intervention salvatrice lorsqu'elle est médicalement indiquée, mais cette intervention peut aussi avoir des effets à court et à long terme sur la santé des femmes et des enfants", rappellent les gynécologues. A court terme, les risques de mortalité de la mère et de l’enfant, de rupture utérine, de placenta anormal, de naissances prématurées et de modification de la physiologie néonatale sont accrus par les césariennes.

"ll est de plus en plus évident que les bébés nés par césariennes ont des expositions hormonales, physiques, bactériennes et médicales différentes, et que ces expositions peuvent subtilement modifier la physiologie néonatale. Les risques à court terme incluent un développement immunitaire altéré, une probabilité accrue d'allergie, d'atopie et d'asthme, et une diversité microbienne intestinale réduite", alertent les gynécologues. "La persistance de ces risques jusqu'à un âge plus avancé est moins bien étudiée, bien qu'une association entre le recours à la césarienne et une plus grande incidence d'obésité et d'asthme tardifs chez les enfants soit fréquemment rapportée", ajoutent-ils.

Peur de l’accouchement

Par exemple et selon une récente étude publiée dans le Journal of Allergy & Clinical Immunology, les enfants nés par césarienne auraient un risque plus élevé de développer des allergies alimentaires à l’âge de 13 ans que ceux qui sont nés pas voie naturelle.

Les gynécologues de cette étude avancent plusieurs facteurs explicatifs pour expliquer l’accroissement des recours aux césariennes : peur de l’accouchement, augmentation du niveau de revenus et d'éducation des femmes dans le monde, baisse de compétences du corps médical pour accompagner un accouchement potentiellement difficile par voie naturelle, confort de la programmation des naissances de jour, tarifs plus attractifs pour les médecins et cliniques en cas de césarienne… Normalement, on estime entre 10 et 15% la proportion de césariennes absolument nécessaires pour des raisons médicales.

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