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QUESTION D'ACTU

Poudre aux yeux ?

Les lunettes devraient être mieux remboursées

Agnès Buzyn nous promet un remboursement amélioré des lunettes. Mais du diagnostic à l’achat, les zones de conflit ne manquent pas... Conséquence : les malades ont la vue qui se brouille.

Les lunettes devraient être mieux remboursées Dangubic/epictura




Si le nombre de pubs télévisées traduit la vitalité d’un marché, celui de la « lunette » se porte comme un charme. Selon les études les plus récentes, une paire de lunette coûte en moyenne 384 euros pour une monture équipée de verres unifocaux, et 589 euros avec des verres progressifs. Soit environ 3 fois son prix d'achat ! Certes les opticiens se sont empressés de démentir ces affirmations, donnant même des tarifs défiant toute concurrence, en particulier sur Internet. Mais la taille des devantures des grandes enseignes, sur les plus belles avenues de toutes nos villes, vient mettre un bémol à une certaine leçon de misérabilisme médiatique.

Une trop longue attente

On commence chez le médecin spécialiste, l’ « ophtalmo ». Avec l’augmentation de l’espérance de vie, le nombre de clients varie de façon inversement proportionnelle à celui des médecins. Conséquence, des centaines de milliers de malades ne sont pas dépistés, donc pas soignés ou avec les délais de rendez-vous impensables il y a encore quelques années ; L'académie de médecine estime qu’en 2020, il ne sera pas possible de consulter un spécialiste de l’œil sans attendre de longs mois, voire années. La réponse selon les médecins spécialistes mécontents de cette situation s’appellerait les orthoptistes.

Le marché des lunettes est une bataille de vue

Il y a de nombreux gestes de l’ophtalmologie, comme contrôler la vue, qui ne nécessitent pas la douzaine d’années nécessaires pour former un spécialiste. En 3 ans d'études, après le baccalauréat, les orthoptistes deviennent des assistants capables d’aborder une grande partie de l'examen, sous le contrôle bien évidemment de l’ophtalmologiste.

Il est important d’ailleurs que cette association médecin-orthoptiste soit privilégiée et non pas celle opticien-optométriste que les vendeurs de lunettes recommandent pour désengorger les cabinets des ophtalmos. Il n’est pas bon en médecine d’associer prescripteur et vendeur. Les médecins-pharmaciens ont d’ailleurs tous disparus au nom de ce principe.

Le marché de 30 millions de porteurs de lunettes pèse 5,7 milliards d’euros et le remboursement par les mutuelles est encore limité : on comprend la vigilance nécessaire. La bagarre « orthoptistes » (formés par la faculté de médecine) contre optométristes (formés par la faculté des sciences) fait rage… Ces derniers revendiquent le droit de faire des actes médicaux, de la vente de lunettes et de la rééducation. Aux Etats-Unis certains opèrent déjà la myopie, ce qui explique la levée de bouclier des médecins Français.

Une nécessaire régulation

Les autorités de santé devront être vigilantes. Un peu plus qu’elles ne l’ont été pour le marché des lunettes. Leur prix élevé est, paraît-il, justifié par le nombre trop important d’opticien formés chaque année dans notre pays. En attendant, les consommateurs ont la vue qui se brouille, mais ne peuvent pas demander pas à leur ophtalmo de les conseiller ; ceux-ci n’en ont – théoriquement – pas le droit… Alors le prix n’étant pas une garantie, dans les deux sens d’ailleurs, et internet dans ce domaine une jungle sans règle, on ne peut que continuer à subir.

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