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Cancer du poumon : les progrès du traitement sont constants

Cancer du poumon : les progrès du traitement sont constants

Le cancer du poumon, ou « cancer broncho-pulmonaire », est un cancer fréquent chez l'homme, en nette progression chez la femme, mais où les progrès ont été considérables ces dernières années, en particulier grâce aux thérapies ciblées et à l'immunothérapie.

Cancer du poumon : les progrès du traitement sont constants
Nerthuz/iStock
Publié le 04.11.2022
Cancer du poumon : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
Quand le cancer débute à partir des cellules du poumon, il est appelé « cancer primitif » du poumon. Quand il s’agit d’une métastase d’un cancer d’un autre tissu, on parle de cancer « secondaire ».
Le cancer du poumon est avant tout un cancer de la bronche qui va ensuite envahir le poumon : on parle donc de cancer « broncho-pulmonaire ».
On différencie deux grands types de cancer : 85 % des cancers sont « non à petites cellules » (« épidermoïdes » ou « adénocarcinomes » essentiellement) et 15 % « à petites cellules ».
Le développement anarchique des cellules cancéreuses produit une « tumeur broncho-pulmonaire », qui peut diffuser au ganglion satellite (« adénopathie ») et à des organes à distances (« métastases »).

Qu'est-ce que le cancer du poumon ?

Le cancer du poumon est une tumeur « maligne » qui est issue des cellules du poumon. Le mot « maligne » signifie que la tumeur peut se propager (« métastase ») à d’autres parties du corps.
Le cancer se développe dans la bronche par multiplication de certaines cellules de l’épithélium en un endroit particulier. Ces cellules anormales vont ensuite proliférer de manière anarchique : elles pourront obstruer la bronche, envahir les structures avoisinantes et envoyer des cellules cancéreuses dans les ganglions du thorax (qui sont les structures immunologiques de drainage du poumon). Secondairement, les cellules peuvent aussi migrer, via le sang, dans d’autres organes, comme le foie, le cerveau, l’os : ce sont les « métastases ».
Le cancer du poumon commence essentiellement au niveau des cellules du revêtement qui tapisse l’intérieur de la bronche (« l’épithélium » et on parle de cancer « broncho-pulmonaire ». Cette modification se produit sous l’action de substances dites « cancérigènes » et le facteur de risque principal reste le tabagisme, « actif » bien sûr (quand on fume soi-même), mais aussi « passif » (quand on ne fume pas mais que l’on est dans un environnement de fumeurs).

Quels sont les différents types de cancer du poumon ?

Il existe 2 grands types de cancer broncho-pulmonaire : 85 % des cancers sont « non à petites cellules » et 15 % « à petites cellules », ce qui est important au plan de la stratégie thérapeutique.
• Au sein des cancers broncho-pulmonaires « non à petites cellules » on distingue :
- Le cancer épidermoïde : il s’agit souvent d’une formation tumorale qui se développe à partir des cellules du revêtement de la bronche (« épithélium ») et qui va obstruer la bronche. Il peut saigner, s’infecter facilement et il a tendance à s’étendre vers les structures voisines pour donner des métastases.
- L’adénocarcinome : il s’agit d’un cancer qui provient de petites structures glandulaires de la paroi des bronches qui est de plus en plus fréquent, en particulier chez la femme. Il est aussi à l’origine de l’obstruction des bronches.
• Dans 15% des cas, le cancer broncho-pulmonaire est un cancer à petites cellules qui se développe habituellement dans les cellules tapissant les bronches situées au centre des poumons. Les principaux types de cancers du poumon à petites cellules sont le « carcinome à petites cellules » et le « carcinome mixte à petites cellules ». Il est moins fréquent que les autres cancers broncho-pulmonaires (15 %), mais ilévolue souvent plus rapidement vers une atteinte des ganglions et des métastases. Celles-ci sont donc souvent précoces, parfois même à l’origine des signes révélateurs du cancer : atteinte du cerveau, du foie, des os… D’autres types plus rares (grandes cellules…).
• Il existe aussi des cancers dans le poumon qui proviennent de cancers qui ont émergé ailleurs dans le corps, dans un autre organe : ce sont les « métastases pulmonaires ».
Les poumons sont, en effet, souvent la cible des métastases car ce sont des organes très irrigués per le sang et donc un lieu fréquemment atteint par les cellules cancéreuses qui se disséminent par la circulation sanguine.
Les cancers qui métastasent le plus souvent dans le poumon sont les cancers du sein, du côlon, du rectum et de la prostate. A la différence des cancers primitifs du poumon, qui se développent à partir des bronches, les cancers secondaires du poumon se développent surtout à la surface des poumons.
• Enfin, un cancer rare, le « mésothéliome pleural », n’est pas un cancer broncho-pulmonaire, puisqu’il se développe à partir des enveloppes du poumon : la « plèvre ».

Quels sont les signes du cancer du poumon ?

Les signes du cancer du poumon sont assez peu spécifiques.
• Il peut s’agir de manifestations en rapport avec la souffrance du poumon : toux persistante sans cause apparente et qui ne disparaît pas, essoufflement ou aggravation de difficultés respiratoires récentes, douleurs constantes de la poitrine (« thorax »), aggravées par la respiration ou la toux, crachats sanguinolents (« hémoptysies »), infections bronchiques ou pulmonaires (« pneumonie ») à répétition, sifflements pendant la respiration…
Il peut s’agir de signes plus généraux à type de fatigue anormale et persistante (« asthénie »), de perte d’appétit, de perte de poids involontaire, d’œdème du cou et du visage (paupières) au réveil… Dans certains cas, un cancer du sommet du poumon peut se manifester par une douleur irradiant dans une épaule. Cette douleur de l’épaule peut même s’associer à une chute de la paupière de l’œil du même côté avec une pupille rétrécie.
Tardivement dans l’évolution de la maladie (extension proximale et métastatique du cancer), il peut apparaître : une accumulation de liquide autour du poumon malade (« épanchement pleural »), des douleurs osseuses, une jaunisse, des maux de tête, une crises d’épilepsie, un gonflement des ganglions du cou ou au-dessus de la clavicule (« adénopathie »), voire un gonflement du visage et des veines du cou (syndrome de compression de la veine cave supérieure).
• Parfois des signes généraux et sans rapport avec la croissance de la tumeur peuvent se produire au cours de l’évolution d’un cancer du poumon. Il s’agit de « signes paranéoplasiques » qui sont surtout causés par des cancers du poumon non à petite cellule.
Il peut s’agir d’une augmentation anormale du calcium dans le sang (« hypercalcémie ») avec une faiblesse générale, des nausées et des vomissements, une obnubilation, une envie d’uriner fréquente et très productive, voire une déshydratation. Le traitement de l’hypercalcémie est urgent en raison du risque de troubles du rythme cardiaque induits.
Parfois, il peut s’agir de manifestations articulaires et osseuses au cours d’une « ostéoarthropathie hypertrophiante pneumique » avec des douleurs osseuses diffuses mixtes (jour et nuit), la croissance accrue et parfois douloureuse des os du bout des doigts, ce qui donne un aspect renflé des extrémités (doigts « en baguette de tambour »).

Quelles sont les causes du cancer du poumon ?

La relation entre le risque de survenue d’un cancer broncho-pulmonaire et le tabagisme est très largement démontrée. Sur 100 patients qui décèdent de cancer broncho-pulmonaire, on peut considérer que 7 seulement n’ont jamais fumé. Le risque de cancer est d’autant plus élevé que la personne a commencé à fumer jeune, la durée du tabagisme est grande et le nombre de cigarettes en goudron consommé est important, les sujets inhalent la fumée de cigarette. Actuellement, 92 % des décès par cancers bronchiques chez l'homme et 71 % des décès par cancers bronchiques chez la femme sont attribuables au moins partiellement au tabac.
• Le tabac est en effet toujours nocif et il n'existe pas de seuil en dessous duquel le tabac n'est pas cancérigène. Toutes les formes de tabac consommées peuvent entraîner des cancers : cigarettes, narguilé, cigares, pipe... Les cigarettes light ont une teneur plus faible en nicotine et en goudrons, mais ces cigarettes n'exposent pas à un risque moins important de cancers bronchiques car les fumeurs qui en consomment ont tendance à « tirer » plus fort sur leur cigarette. La fumée ainsi inhalée pénètre plus profondément dans les poumons et atteint les petites bronches et les alvéoles pulmonaires, favorisant les cancers bronchiques périphériques.
Le tabagisme « passif », quand la personne ne fume pas mais est exposée à la fumée des autres fumeurs est aussi toxique pour le poumon.
• Le cannabis est aussi responsable de cancer du poumon car il est plus riche en goudrons que les cigarettes. Sa fumée, inhalée profondément, contient de nombreuses substances cancérigènes. Chez le non-fumeur, le risque d’apparition d’un cancer broncho-pulmonaire, quoique faible, est augmenté pour ceux qui vivent avec un fumeur (tabagisme passif).
• D'autres substances peuvent être à l'origine d'un cancer du poumon : l’amiante, la radioactivité (rayons X et gamma), radon (gaz radioactif incolore et inodore naturellement présent dans l'environnement de certaines régions riches en granit ou volcaniques : peu dangereux à l’extérieur car dilué, il peut le devenir lorsqu’il s’infiltre par les fondations d’une maison), le chrome, le nickel, le fer, l’arsenic, les dérivés de goudrons.
• La coexistence de plusieurs facteurs favorisants chez le même sujet augmente considérablement le risque.
• La majorité des patients atteints d’un cancer broncho-pulmonaire a un passé tabagique. A l’inverse, tous les fumeurs ne sont pas victimes d’un cancer bronchique. Il est donc logique de penser qu’il existe une prédisposition génétique à développer une tumeur bronchique.
• Les maladies chroniques des bronches et des poumons entraînent une inflammation et augmentent les risques de cancer du poumon, soit parce qu’elles partagent un facteur de risque commun, soit à cause de l’inflammation chronique : broncho-pneumopathie chronique obstructive (ou BCO), emphysème pulmonaire, tuberculose…
• La pollution atmosphérique et les gaz d'échappement des moteurs diesel sont également impliqués.

Quelles sont les complications du cancer du poumon ?

Le cancer du poumon peut se compliquer d’infections respiratoires : les cellules du cancer peuvent obstruer les bronches, le mucus est mal évacué et peut s'infecter. Cela favorise la survenue d'infections broncho-pulmonaires et de pneumonies.
Les cellules cancéreuses du cancer du poumon peuvent se propager à d'autres zones du corps et former des métastases. Les métastases se développent, en général, dans d'autres parties des poumons (l’autre poumon, la plèvre, la paroi thoracique), dans les ganglions, dans les os, dans le foie, les glandes surrénales ou le cerveau. Les cancers du poumon à petites cellules ont tendance à provoquer plus de métastases que les cancers non à petite cellule.

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