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Stress, dépression, stigmatisation : l'acné affecte la qualité de vie

Selon une nouvelle étude irlandaise, les personnes ayant de l’acné sont particulièrement affectées par la stigmatisation sociale qu’engendre cette maladie de peau et donc, plus enclines à signaler des niveaux élevés de détresse psychologique, d’anxiété et de dépression. 

Stress, dépression, stigmatisation : l'acné affecte la qualité de vie nemchinowa/iStock




Pour beaucoup, l’acné est une maladie de peau synonyme d’adolescence. Un mauvais moment à passer, en somme, qui n’a pour conséquence que quelques boutons disgracieux sur le visage.

Pourtant, pour les personnes touchées par cette maladie, l’acné s’apparente parfois à un cauchemar, surtout lorsque les boutons persistent à l’âge adulte. C’est ce que met en lumière une nouvelle étude menée par l’Université de Limerick (UL), en Irlande, qui a interrogé 271 personnes souffrant d’acné. Dépréciation, stigmatisation sociale, moqueries… Toutes ont fait part du mal-être qu’engendre cette maladie de peau qui peut parfois même mener à une véritable détresse psychologique ainsi qu’à des symptômes physiques tels que des troubles du sommeil, des maux de tête et des problèmes gastro-intestinaux.

Les femmes, premières touchées par la stigmatisation sociale

Touchant 80% des 12-18 ans, les boutons d’acnés sont dus à un excès de sébum au niveau du follicule pileux. Le canal peut alors s’encombrer et boucher le pore, ce qui entraîne l’arrivée d’un comédon (un point noir) ou d’un microkyste blanc. La multiplication des boutons est le développement d’une inflammation à l’intérieur des follicules et l’infection de ceux-ci par une bactérie appelée Propionibacterium acnes.

Mais l’acné est loin d’être réservé aux adolescents. Ainsi, cette maladie de peau persiste à l’âge adulte chez près de la moitié des femmes qui en souffraient à l’adolescence. En cause : les fluctuations hormonales dues aux règles ou à la prise d’un contraceptif, une dysfonction des ovaires ou des glandes surrénales, ainsi que le stress qui peut favoriser l’apparition des boutons.

Les femmes interrogées par les chercheurs d’UL ont toutes signalé une plus grande dégradation de leur qualité de vie et plus de symptômes incommodants que les hommes. Les chercheurs ont par ailleurs noté que la gravité de l’acné était corrélée à une détérioration de la qualité de vie, de la santé et à la détresse psychologique.

"Nous savons, d'après des recherches antérieures, que de nombreuses personnes souffrant d'acné éprouvent des sentiments négatifs à propos de leur maladie, mais nous n'avions jusqu’ici jamais été capables d'établir un lien direct entre la qualité de vie et la perception de la stigmatisation sociale autour de l'acné", expliquent les Dr Aisling O'Donnell et Jamie Davern du Département de psychologie et du Centre de recherche sur les questions sociales à UL.

L’acné, l’attribut de l’adolescence absent de la culture populaire

Pour les personnes souffrant d’acné, la maladie de peau est clairement la source de leur mal-être. Se sentant stigmatisées, elles sont plus enclines à signaler des niveaux élevés de détresse psychologique, d’anxiété et de dépression. Elles souffrent aussi de troubles somatiques comme des problèmes respiratoires, des troubles du sommeil et des maux de tête. "Les résultats de cette étude font écho à des recherches antérieures montrant que les personnes présentant des distinctions physiques visibles et perçues négativement par la société, peuvent être affectées par un mal-être psychologique et physique", a poursuivi le Dr O'Donnell.

Selon le Dr Davern, si les personnes ayant de l’acné souffrent tant du regard des autres et de la stigmatisation autour de la maladie, c’est à cause du manque de représentation des personnes souffrant d'acné dans la culture populaire. "Comme beaucoup d’attributs physiques stigmatisés, l’acné n’est pas bien représentée dans la culture populaire, la publicité ou les médias sociaux. Cela peut amener les personnes souffrant d’acné à se sentir 'anormales' et donc mal vues par les autres."

Le chercheur cite cependant l’impact positif qu’a pu avoir le mouvement #SkinPositivity auprès des personnes touchées par cette maladie de peau. Apparu sur Instagram et Twitter en début d’année, il incitait les personnes acnéiques à poster des selfies sans maquillage ni retouche pour mieux accepter leur peau telle qu’elle était.

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Davantage de soutien psychologique devrait aussi être proposé aux personnes ayant de l’acné afin de déconstruire la mauvaise image que cette maladie de peau leur renvoie.

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