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Suée

Bienfaits, odeur, troubles... : comment bien gérer votre transpiration

Pourquoi et comment transpirons-nous ? Y a-t-il différents types de sueur ? Dans quelle mesure l’odeur de la sueur est-elle liée à l’alimentation, à l’hygiène de vie ? Quand faut-il s’inquiéter ? On vous démêle le vrai du faux avec une dermatologue.

Bienfaits, odeur, troubles... : comment bien gérer votre transpiration Viktor_Gladkov / iStock

  • Publié le 06.04.2022 à 10h00
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Votre sueur vous veut du bien. Non pas que ce soit un avantage d’avoir des auréoles sous les aisselles lorsque vous arrivez au bureau, ou le front qui perle quand vous adressez la parole à votre crush. Mais la sueur veut et fait du bien au corps : on transpire pour refroidir et réguler l’organisme, afin qu’il ne dépasse pas la température idéale de 37°C. Lorsque le cerveau est alerté d’un réchauffement trop important, il commande en effet la sécrétion de sueur par les glandes sudorales, situées dans la peau. C’est l’évaporation de cette sueur par les pores qui va alors faire chuter la température. Nécessaire et même vitale, la transpiration tient ainsi le rôle d’un climatiseur naturel. « Une fonction de thermorégulation », précise la dermatologue Laurence Netter, spécialiste du sujet.

Jusqu’à 10 litres par jour

Les glandes sudorales, au nombre de 3 à 4 millions, se divisent en deux catégories. Les glandes eccrines, responsables de cette thermorégulation, sont réparties sur l’ensemble du corps, essentiellement le front, les paumes des mains et les pieds. Ce sont elles qui font que nous suons en abondance, tout au long de la journée, sans même nous en rendre compte. En temps normal, le corps produit quotidiennement entre 0,5 et 1 litre de sueur, composée à 99 % d’eau, mais aussi de minéraux, comme le sodium (qui lui donne une saveur salée), et de composés organiques. Une bonne suée peut monter jusqu’à 10 litres en cas de forte chaleur, d’effort physique intense, de fièvre ou de grand stress. La transpiration peut même devenir un problème lorsqu’elle est excessive sans raison apparente : on parle alors d’hyperhidrose, une pathologie qui touche près d’un adolescent sur cinq (17 %), selon une récente étude de l’International Hyperhidrosis Society. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un dermatologue pour en chercher la cause et être traité médicalement.

En dehors de la thermorégulation, la sueur eccrine a trois autres fonctions à la marge. Elle permet d’hydrater la peau, d’éliminer les toxines (mais seulement en quantité infime, moins de 1 %, l’évacuation des déchets toxiques de l’organisme étant plutôt l’apanage du foie et des reins), ou encore d’améliorer le contact avec les objets ou le sol. « C’est un reliquat de la vie préhistorique, explique Laurence Netter. Des mains et des pieds un peu humides permettaient d’avoir plus d’adhérence au sol pour fuir un prédateur ou chasser. »

Les glandes apocrines, elles, n’ont rien à voir avec la thermorégulation. Apparaissant à l’adolescence, elles se trouvent au niveau des aisselles et des organes génitaux surtout, et leur sueur est beaucoup plus acide, épaisse et odorante. « De par sa forte teneur en phéromones, la sueur apocrine a un rôle dans l’identité sexuelle – c’est pour cela que les animaux de la même espèce se reniflent pour s’accoupler », précise la dermatologue. Autre spécificité : les glandes apocrines ne sont pas stimulées par la température ou l’effort mais par les émotions, le stress et la concentration. « C’est ce qu’on appelle, dans le langage commun, la sueur froide : on transpire parce qu’on a peur, qu’on est sous le coup de l’émotion. La sueur émotionnelle est souvent un cercle vicieux : on transpire, donc on stresse, donc on transpire encore plus ! » La solution pourrait alors se trouver dans les exercices de respiration et de relaxation.

Aucun lien avec l’alimentation

Notre sueur sent-elle ce que nous ingérons ? C’est un cliché qui a la vie dure, tranche Laurence Netter. « D’une manière générale (c’est-à-dire si on exclut les troubles hormonaux et les pathologies comme le diabète ou le surpoids), l’alimentation n’a pas de lien avec la sueur, ni sa quantité ni son odeur. Certains aliments consommés en grande quantité, comme l’ail, certaines épices ou l’alcool peuvent donner une forte odeur, mais cela reste très anecdotique. » Contrairement aux idées reçues, la sueur n’a même pas d’odeur : c’est sa décomposition, par les bactéries vivant à la surface de la peau, qui est à l’origine de son relent âcre. « Ce qui explique pourquoi l’odeur est si forte au niveau des aisselles, des organes génitaux ou des pieds : les bactéries prolifèrent davantage dans les zones du corps où la sueur macère à cause de la pilosité ou de l’absence de ventilation », relève la dermatologue, qui insiste donc sur l’importance de laver quotidiennement ces parties intimes.

L’hygiène de vie reste, de fait, le meilleur moyen pour prévenir les auréoles l’été venu. « Il est nécessaire de nettoyer sa peau pour diminuer le nombre de bactéries présentes à la surface, de laver régulièrement ses vêtements, de pratiquer une activité physique... » Autant de conseils anti-sueur qui peuvent sembler évidents, mais qu’il est bon de rappeler. Tout comme le fait de bien sécher sa peau après la douche, de préférer les boissons à température ambiante, de ne pas porter des vêtements et chaussures en matières synthétiques (préférer le lin ou le coton), d’utiliser un savon au pH neutre ou encore de se raser les poils sous les bras – homme comme femme, d’ailleurs, unis contre la « transpi ».
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