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Fracture de fatigue : quand trop de sport fissure l’os

Fracture de fatigue : quand trop de sport fissure l’os

La fracture de fatigue est une fracture incomplète de l’os, une sorte de fissure osseuse, survenant sans notion de traumatisme, mais causée par des efforts inhabituels. La douleur, d’abord sournoise, apparaît après un entraînement, puis devient progressivement croissante et franchement aiguë à l’effort, contraignant à l’arrêt complet de l’activité sportive.

Fracture de fatigue : quand trop de sport fissure l’os
iStock/Izf
Publié le 07.12.2021
Mise à jour 25.09.2023
Mots-clés :
Fracture de fatigue : COMPRENDRE

Des mots pour les maux

Les fractures de fatigue (ou de stress ou de contrainte) sont consécutives à des microtraumatismes répétés sur un os sain.

Les fractures de fragilité osseuse sont des fractures par insuffisance osseuse, qui surviennent également sans traumatisme, mais sur un os globalement fragilisé (ostéoporose) et à un âge plus élevé, ou en cas de maladie associée et de prise de corticoïdes.

Qu'est-ce qu’une fracture de fatigue ?

Une fracture de fatigue est une lésion osseuse, douloureuse et handicapante, survenant sans notion de traumatisme, ni anomalie focalisée de l'os

Ce n’est pas une vraie fracture le plus souvent, mais plutôt une modification localisée de la structure osseuse, provoquée par une activité physique intense et inhabituelle. Elle est la résultante d’importantes sollicitations répétées de la structure osseuse responsable d’une fragilité de l’os. 

Elles surviennent généralement chez la personne jeune, en bonne santé, active, essentiellement lors de la pratique sportive et surtout la course et les sports de saut. La fracture de fatigue est la maladie du sport la plus fréquente. Chez la femme, elle a beaucoup été décrite chez la danseuse, mais elle peut survenir plus banalement, par exemple lors de la station debout prolongée, lors de salons professionnels. 

Les fractures de fatigues siègent principalement aux membres inférieurs (tibia, os du talon ou calcanéum, 2ème et 3ème métatarse). Rarement, elles peuvent siéger au col du fémur et au bassin, voire aux côtes chez le golfeur. 

Quelles sont les causes de la fracture de fatigue ?

Les contraintes mécaniques répétées de l’os génèrent des fissures répétées de la structure de l’os ce qui déclenche une sollicitation des prolongements des cellules ostéocytaires à l’intérieur de l’os. Cette accumulation de fissures de stress provoque à une activation répétée des cellules ostéocytaires aboutit à un déclenchement du remodelage osseux déséquilibré, où la destruction osseuse (liée aux cellules ostéoclastiques) est plus rapide que la formation osseuse (liée aux cellules ostéoblastiques). 

Les facteurs de risque des fractures de fatigue sont en premier lieu, l’augmentation inhabituelle d’une activité en charge sur les membres inférieurs, en particulier chez les jeunes recrues militaires et lors de l’activité sportive, mais pas seulement. Il s’agit principalement de la course, mais aussi des sports de sauts ou de la danse. 

Un entraînement sportif intense et inhabituel durant six à huit semaines suffit pour rendre l’os incapable de faire face aux sollicitations mécaniques excessives, d’autant plus que la période de repos entre deux entraînements est trop courte. Le risque serait multiplié jusqu’à 10 chez les jeunes recrues et de 1 à 3 dans le milieu sportif.

Les femmes sont assez fréquemment touchées, en particulier en cas de troubles hormonaux (hypoœstrogénie), dont peut témoigner une irrégularité des règles, en cas d’anorexie alimentaire et d’indice de masse corporelle bas (par exemple chez la danseuse) ou en cas de troubles de l’appui plantaire ou d’erreurs de chaussage. Certains facteurs anatomiques pourraient être prédisposants (inégalité de longueur des membres inférieurs, pieds plats…). 

Quelles sont les localisations les plus fréquentes ?

Chez la femme, 50 % des fractures de fatigue touchent le pied et la cheville, en particulier chez la danseuse. Chez l’homme, 70 % touchent le tibia ou l’os du péroné (« fibula »). 

Les métatarsiens représentent 50 % des cas de fractures de fatigue du pied, sauf en athlétisme, où c’est l’os naviculaire (« scaphoïde tarsien ») qui est le plus touché, principalement à cause des ondes de choc lors des sprints et des sauts.

Chez le coureur, les fractures de fatigue sont le plus souvent localisées au niveau du tibia, de la cheville (l’os naviculaire), du talon (le calcanéum), ou des os longs du pied (les deuxième et troisième métatarses). 

Dans des cas extrêmes et très rares, on peut retrouver une fracture de fatigue au niveau des os du bassin, du col du fémur, ou des côtes (chez le golfeur).

Quelles sont les complications ?

La plupart des fractures de fatigue vont guérir, même sans traitement. Mais, en l’absence de traitement adapté, le risque est la persistance prolongée de douleurs et d’un handicap empêchant toute pratique sportive.

Certaines fractures de fatigue (tibia, calcanéum et métacarpes) sont à risque de séquelles en raison d’un possible déplacement, de retard de consolidation et de pseudarthrose. 

Ces complications entraînent des douleurs chroniques avec gonflement et instabilité. Une chirurgie doit alors être envisagée.

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