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Série du Lancet

Pourquoi bien vieillir est un défi mondial pour la santé publique

La population mondiale vieillit, mais pas en bonne santé. Dans une série du Lancet, l’Organisation mondiale de la Santé détaille les défis à venir pour les gouvernements du monde entier.

Pourquoi bien vieillir est un défi mondial pour la santé publique GILE MICHEL/SIPA

  • Publié le 08.11.2014 à 12h11
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D’ici 2020, pour la première fois dans l’Histoire de l’humanité, le nombre de personnes de plus de 60 ans dépassera celui des enfants de moins de 5 ans. Dans une série consacrée au vieillissement et à la santé de nos aînés, le prestigieux Lancet détaille les défis auquel chaque pays devra faire face. Le « bien vieillir » est en passe de devenir un défi majeur pour la santé publique, dans le monde entier, confirme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et pour cause : en 2050, 2 milliards de personnes âgées peupleront la Terre.

 

Comment expliquer le vieillissement mondial ?

A ce jour, 841 millions de personnes ont soufflé leurs 60 bougies. Le vieillissement de la population n’est pas récent, mais il prend de plus en plus d’ampleur à mesure que l’espérance de vie s’allonge. Rien qu’en France, elle est de 82 ans. Grâce aux diverses politiques de santé publiques, nos aînés vivent plus longtemps. La lutte contre le tabagisme et l’hypertension artérielle figurent en bonne position des stratégies efficaces, estime l’OMS. La meilleure prise en charge des maladies cardiovasculaires explique aussi cette espérance de vie plus longue.

 

Quel sont les défis pour les Etats ?

Vivre vieux ne signifie pas vivre en bonne santé. C’est pourquoi, si certains indices mesurent l’espérance de vie, d'autres la pondèrent en fonction de l’espérance de vie en bonne santé. D’ailleurs cette série du Lancet le souligne : nos aînés ne sont pas en bonne santé. Ainsi, les plus de 60 ans représentent près d’un quart de la mortalité et de la morbidité.

 

Les maladies chroniques qui représentent le plus lourd fardeau chez les personnes âgées. Cancers, pneumopathies chroniques, cardiopathies, arthrites, troubles mentaux et neurologiques sont de plus en plus fréquents. S’il est possible de retarder la mortalité, la prise en charge des symptômes n’est pas toujours idéale, ce qui impacte directement la qualité de vie. Par exemple, la démence touche aujourd’hui 44 millions de personnes. Mais la maladie d’Alzheimer, qui représente 60 à 70 % des cas de démence, ne dispose pour le moment pas de traitement. Il faudra donc trouver des traitements aux maladies chroniques, et améliorer leur prise en charge, notamment celle de la douleur, chez les personnes âgées.

 

Que peut-on faire pour mieux vieillir ?

La prévention, c’est le deuxième défi majeur des Etats, car elle permettrait de réduire le poids des personnes âgées atteintes de maladies chroniques. Selon un article du Lancet paru en mai 2014, 37 millions de vies pourraient être sauvées, principalement du côté des pathologies chroniques. Le Dr Tiers Boerma, Directeur du Département Statistiques sanitaires et systèmes d’information à l’OMS et co-auteur de cette série, estime que des outils sont nécessaires pour surveiller la santé et l’état fonctionnel des personnes âgées. Ces données sont précieuses pour mettre en place des programmes adaptés aux besoins de nos aînés. 

 

« Des réformes profondes et fondamentales des systèmes de santé et d’aide sociale seront requises », ajoute le Dr John Beard, Directeur du Département Vieillesse et qualité de vie à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a codirigé la série du Lancet. « Mais nous devons être attentifs à ce que ces réformes n’aggravent pas les inégalités qui sont à l’origine d’une grande partie de la mauvaise santé et des limitations fonctionnelles que nous observons chez les personnes âgées. »

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