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Préserver la fertilité des jeunes atteints de cancer

Les traitements de tous les types de cancer peuvent porter atteinte à la fertilité. Des solutions existent, notamment pour les jeunes, mais les protocoles de soins ne les incluent pas toujours.  

Préserver la fertilité des jeunes atteints de cancer DURAND FLORENCE/SIPA

  • Publié le 01.10.2012 à 07h31
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Les traitements contre les cancers sont susceptibles de porter atteinte à la fertilité. La question de sa préservation est d’autant plus primordiale qu’elle ne se cantonne pas au cancer du sein chez la femme. « Tous les cancers peuvent être concernés, sans prise en compte du pronostic. Seul l’âge est le facteur déterminant », précise le Dr Natalie Hoog-Labouret, pédiatre en milieu hospitalier et responsable actions coordonnées, préservation de la fertilité et cancer à l’Institut national du cancer (Inca).

Un rapport sera prochainement publié sur la question de la préservation de la fertilité chez les patients atteints de cancer. Son objet est de faire un état des lieux des effets des traitements des cancers sur la fertilité et des techniques existantes pour la préserver. L’initiative relève d’un groupe de travail constitué il y a deux ans, auquel ont pris part l’Inca, l’Agence de la biomédecine et l’association Jeunes solidarité cancer (JSC).

Écoutez Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de l’Agence de la biomédecine : « Les protocoles n’incluent pas la préservation de la fertilité, en particulier chez les jeunes femmes. »



Pourtant, les solutions existent pour tenter de préserver la fertilité. Les techniques de prélèvement et de conservation ont, de plus, fait dernièrement d’importants progrès. Chez l’homme post pubère, le prélèvement de sperme ne présente pas de difficulté particulière.
Pour les femmes et les enfants, la question est plus compliquée car il y a nécessité d’un acte chirurgical. Chez les femmes, on peut prélever des ovocytes après une stimulation ovarienne. Pour les fillettes, on a recours au prélèvement et la conservation de tissu ovarien. Enfin, pour les petits garçons, la technique consiste à isoler de la pulpe testiculaire. « Cette technique est toute nouvelle, encore moins répandue que les techniques de préservation de fertilité féminine », souligne le Pr Catherine Poirot, chef de service du service de biologie de la reproduction de l’hôpital Tenon (Paris). Et par conséquent encore moins connue des professionnels de santé qui prennent en charge les traitements des cancers.

« Le malaise des médecins vient du fait de ne pas savoir comment, à qui, à quel âge parler de cela, notamment dans le cadre d’adolescent avec la présence des parents, explique Damien Dubois, fondateur de l’association JSC. Aller parler de préservation de sperme pour un adolescent, engendre encore un blocage important. » Les oncologues sont également pris dans l’urgence de l’annonce du diagnostic et des traitements. Selon les services, l’infirmière de coordination ou l’oncologue évoque le sujet, mais le protocole n’est pas standardisé. Les patients et leur famille, de leur côté, sont pris dans les questionnements de traitement du cancer et ne pensent pas à la dimension de la fertilité, qui devrait avoir sa place dès la mise en place des traitements.

Écoutez Damien Dubois, fondateur de l’association Jeunes solidarité cancer : « Parler dès le début de préservation de fertilité, c’est aussi parler d’espoir. »



Or, la préservation de la fertilité n’est pas systématiquement abordée. C’est, entre autres, ce que le rapport sur la question qui sortira dans le dernier trimestre de l’année, pointe.


Écoutez le Dr Natalie Hoog-Labouret
, responsable actions coordonnées, préservation de la fertilité et cancer à l’Inca : « Il faut qu’il y ait un accès égalitaire à l’information de tous les patients, aidé par des outils comme des consultation dédiées. »



D’ici à la mise en place de telles consultations, les professionnels impliqués continuent à informer sur le sujet. La préservation de la fertilité sera notamment à l’ordre du jour à la 29e édition du congrès de la Société française de psycho-oncologie, les 10, 11 et 12 octobre à Caen.

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