• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Epilepsie, cancers

Une molécule pour surveiller soi-même son dosage sanguin en médicament

Des chercheurs de Lausanne ont mis au point une molécule bioluminescente capable de changer de couleur en fonction du taux de médicament présent dans le sang du malade.

Une molécule pour surveiller soi-même son dosage sanguin en médicament HALEY/SIPA




Du rouge au bleu en fonction de l’intensité de la dose de médicament retrouvé dans le sang du patient, c’est ainsi que varie la lumière émise par la molécule développée à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Dans un article publié par la revue Nature Chemical Biology, les chercheurs suisses exposent le fonctionnement de cette molécule baptisée Lucid pour «LUCiferase-based Indicators of Drugs».

Du rouge au bleu selon le dosage

Elle est constituée de 4 composants : une protéine réceptrice capable de se lier au médicament que l’on veut doser, une molécule-leurre presque similaire au médicament et capable de se lier à sa place à la protéine réceptrice, une enzyme émettrice de lumière nommée luciférase et une molécule fluorophore, qui change la couleur émise par la luciférase lorsqu’elle s’en approche. Lorsqu’il n’y a pas de médicament dans le sang, le récepteur et la molécule-leurre se lient, cela rapproche le fluorophore de l’enzyme luciférase et le système produit une lumière rouge. Si un médicament est détecté, ses molécules se lient plus efficacement au récepteur et repoussent la molécule-leurre. Cette configuration force la molécule à s’ouvrir et éloigne le fluorophore de la luciférase. Résultat : la lumière émise change de couleur et passe graduellement du rouge au bleu proportionnellement à la concentration de médicament.

Un simple appareil photo pour détecter la couleur

Pas besoin de laboratoires hautement équipés pour utiliser cette molécule Lucid, un simple appareil photo numérique suffit. Il suffit de déposer un échantillon de sang sur un bout de papier, de le placer dans une boite noire et de le photographier avec un appareil numérique classique. Grâce à un logiciel capable de mesurer les couleurs et d’en générer des moyennes, la couleur émise peut être comparée à une courbe standard de concentration médicamenteuse et il est ensuite facile d’en déduire par calcul le taux de médicament présent dans le sang d’un patient.




Les chercheurs à l’origine de cette découverte ont fondé une start-up pour développer et commercialiser cette innovation. Comme l’explique Rudolf Griss, l’un des auteurs de l’étude, « nous pensons à un détecteur simple, tenant dans la main, et permettant au patient de prélever facilement un peu de sang au bout de son doigt afin d’obtenir une lecture immédiate du taux de médicament dans son corps. Un peu comme le font les diabétiques avec le glucose ».

 

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES