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Semaine de sensibilisation à l’endométriose

Endométriose : «L’activité physique permet de se réapproprier son corps»

Lorsque les douleurs liées à l’endométriose se manifestent, l’envie de faire du sport ne se fait pas ressentir. Pourtant, selon le Dr Antoine Desvergée, praticien hospitalier au sein du service de médecine physique et réadaptation du CHU de Caen, pratiquer une activité physique adaptée à son cycle menstruel permet de se réconcilier avec son corps et de soulager ses maux.

Endométriose : \ Nastassia Samal/iStock




L'ESSENTIEL
  • Chez les femmes souffrant d’endométriose, "une activité physique améliore les douleurs neuropathiques, les troubles digestifs et anxiodépressifs et le sommeil", selon le Dr Antoine Desvergée.
  • Lorsque cette dernière est adaptée à la patiente, à ses sensations, à son cycle menstruel et régulière, elle favorise également le bien-être et rend les traitements plus efficaces tout en réduisant leurs effets secondaires.
  • En cas de douleurs, le médecin conseille de faire des étirements et des assouplissements. En dehors des périodes de crise, il préconise de faire un sport "qui procure un max de plaisir."

Saignements abondants, nausées, fatigue intense, problèmes digestifs, douleurs pelviennes et lombaires… Chez les femmes atteintes d’endométriose, ces douleurs sont parfois violentes, ce qui les empêche de bouger. Pourtant, il leur est recommandé de faire du sport. D’après le Dr Antoine Desvergée, praticien hospitalier au sein du service de médecine physique et réadaptation du CHU de Caen, les patientes bénéficient comme n’importe quelles femmes des effets positifs de l’activité physique sur leur santé. "En cas d’endométriose, une activité physique adaptée n’est pas délétère, bien au contraire, elle améliore les douleurs neuropathiques, les troubles digestifs et anxiodépressifs. Elle va également avoir un impact positif sur le sommeil, la fatigue, favoriser le bien-être et rendre les traitements plus efficaces tout en réduisant leurs effets secondaires. Tous ces bienfaits ont été prouvés scientifiquement !"

L’activité physique aide les patientes "à savoir comment leur corps, qui est maltraité à coup de cycles, fonctionne"

Selon le professionnel de santé, l’activité physique est un soin de support. "Cette dernière ne va pas permettre d’en finir avec cette maladie gynécologique. En revanche, le fait de se mettre en mouvement permet de se réapproprier son corps. Par exemple, chez les adolescentes, cela les aide à savoir comment leur corps, qui est maltraité à coup de cycles, fonctionne et comment apprendre à vivre avec. L’objectif de l’exercice est aussi redécouvrir ce que l’on peut faire et jusqu’où on peut aller. C’est important, car cela permet de retrouver sa confiance en soi et d’être en harmonie avec son corps qui nous fait souffrir."

Pour être bénéfique, l'activité physique choisie ne doit pas augmenter ou déclencher de douleurs. En effet, elle doit être adaptée à la personne souffrant d’endométriose, à ses sensations et à son cycle menstruel. En outre, sa pratique doit être régulière. "Il n’y a pas d'activités physiques spécifiques vers lesquelles se tourner en cas d'endométriose, car elles ont quasiment toutes ont un impact positif, les maître-mots restent le plaisir et le bien-être ressenti !"

Endométriose : "Le but est d’avoir une routine afin de bouger tous les jours et ne pas rester inactif"

En dehors des périodes douloureuses, le Dr Antoine Desvergée conseille de pratiquer une activité physique modérée à intense, comme le yoga, le Pilates, la marche nordique ou encore le cross fit. "Il faut que ce sport, qui procure un max de plaisir, mobilise tous les membres, notamment le bassin où les douleurs surviennent. Mais attention, certains mouvements ne doivent pas être effectués. C’est le cas des crunchs qui peuvent causer des douleurs au niveau du ventre. Selon les recommandations, il convient de faire de l’exercice cinq fois par semaine pour atteindre 150 minutes d’activité physique. Cependant, dans le cadre de l’endométriose, le but est d’avoir une routine afin de bouger tous les jours et ne pas rester inactif. La régularité est essentielle !" En cas de crises, le praticien préconise de faire des activités "douces", comme des étirements et des assouplissements qui favorisent la relaxation.

Demander de l’aide à un intervenant APA ou un kinésithérapeute

En cas de reprise d’une activité physique, le docteur recommande d’y aller doucement mais sûrement. "Il vaut mieux aussi se tourner vers des intervenants d’Activité Physique Adaptée (APA) ou des kinésithérapeutes, qui vont comprendre et ne pas minimiser les douleurs, contrairement à un coach sportif qui ne connaît pas l’endométriose. Le fait de se sentir encadré et écouté est important, surtout lorsque les femmes ne l’ont pas été durant l’identification et la prise en charge de la maladie. Grâce à cet accompagnement, elles vont pouvoir se fixer des objectifs et les atteindre." Si les femmes ont besoin de réponses à leurs questions, elles peuvent contacter ou se rendre dans les Maisons Sport-Santé (MSS) qui connaissent les protocoles mis en place pour l’endométriose.

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