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Témoignage patient

Mécénat chirurgie cardiaque : “être famille d'accueil est une belle aventure”

Sylvie Personnaz et son mari sont famille d'accueil pour l’association Mécénat Chirurgie cardiaque depuis 13 ans. Au total, ils ont accompagné 14 enfants cardiaques venus se faire opérer du cœur en France. Sylvie se confie sur cette expérience riche en émotion et en partage.

Mécénat chirurgie cardiaque : “être famille d'accueil est une belle aventure” Sylvie Personnaz




L'ESSENTIEL
  • Chaque année, Mécénat Chirurgie Cardiaque organise l’opération du cœur de plus de 400 enfants qui vivent dans des pays où ils ne peuvent être opérés faute de moyens techniques et financiers.
  • Sylvie Personnaz et son mari sont famille d'accueil pour l'association depuis 13 ans et ont reçu chez eux 14 enfants à ce jour.
  • L'accueil dure en moyenne entre 6 et 8 semaines. Pour Sylvie, il s'agit d'une belle aventure : "Il repart guéri et nous nous enrichissons de ces liens d’affection réciproques."

Inoussa, Wassila, Ibrahima, Abdou, Mathis… ces enfants ont tous été opérés du cœur grâce à Mécénat Chirurgie cardiaque. Cette association, fondée par le Pr Francine Leca en 1996, finance et organise la venue de jeunes malades qui ne peuvent être opérés du coeur dans leur pays. Sylvie, son mari Olivier et leurs 3 enfants sont un des maillons de cette chaîne de solidarité, mise en place pour leur offrir une vie sans trouble cardiaque. Comment ? Ils sont famille d'accueil pour l’association et ont pris soin de ces enfants cardiaques pendant leur séjour en France. 

Mécénat Chirurgie cardiaque : "Nous étions tous d’accord pour accueillir des enfants de l’association"

Devenir famille d’accueil pour Mécénat Chirurgie cardiaque est un projet familial pour Sylvie et Olivier. L’idée est née à la lecture du journal de l’école de leurs enfants. "Il y a 13 ans, j’ai ouvert ce petit journal alors que je ne le lisais jamais d’habitude. En 4e de couverture, une famille de l’école témoignait de son expérience de famille d'accueil pour l’association. Ce qu’elle confiait m'a tellement touchée que j’ai cherché à en savoir plus", confie Sylvie. "Je suis ensuite allée voir l’association et j’ai eu un bon contact. Ils m’ont expliqué en détail comment l'accueil d’un enfant se passe et les engagements qui en découlent."

Au même moment, son aîné exprime le désir que la famille fasse quelque chose ensemble tourné vers les autres. Cette envie, partagée par tous, a transformé l'intérêt pour la mission de Mécénat Chirurgie cardiaque en un projet concret. 

"Nous étions tous d’accord pour accueillir des enfants de l’association. Je l’ai donc recontactée pour dire : banco. À ce moment-là, on m’a dit : ça tombe bien, j’ai un enfant qui arrive dans 8 jours et je n’ai pas de famille pour lui. Donc on a été dans le bain tout de suite. Et finalement, c’était aussi bien. Ça évite de tergiverser."

C’est ainsi qu’Inoussa, 11 ans, venu du Niger, est arrivé chez eux et a partagé leur quotidien le temps de son opération et de sa convalescence. "Il était dans les âges de mes enfants qui - à l'époque - étaient ado et pré-ado. Ça s'est très bien passé. On a alors continué à se proposer pour accueillir des enfants en moyenne une fois par an. On en a eu 13 depuis, et le 14e arrive le 20 février."

Famille d'accueil d’enfants cardiaques : "Il y a un lien fort qui se crée"

Une présence, de l’affection, des rires, du réconfort… voici ce que Sylvie essaie d’apporter aux enfants qu’elle prend en charge. Pas besoin d’avoir une formation médicale : "Pour les soins, c’est comme ceux demandés à un parent. On surveille la cicatrice, la fièvre, la prise des médicaments, l’alimentation, mais il n'y a pas d’acte médical en soi. Il n'y a pas besoin d’être infirmière", assure-t-elle.

De la rencontre avec l’enfant à l’aéroport, jusqu’à son départ, et tout au long de son parcours de soin, le séjour dure en moyenne 8 semaines. Si chacun doit s’apprivoiser pendant l'accueil, un lien se forme assez vite avec les jeunes hôtes, selon Sylvie. "Vous allez le chercher à 6h du matin à Roissy alors qu’avant, vous aviez juste une photo et un dossier médical. On vous le met dans les bras alors qu’il est fatigué par son voyage et vous en avez la responsabilité. Cela crée un attachement immédiat. Les enfants aussi s'attachent rapidement, car vous êtes sa référence. Vous êtes “la sympa” : vous êtes là pour l'habiller, le nourrir, jouer avec lui. Et même si vous l’amenez à des rendez-vous médicaux pas toujours faciles pour eux, vous êtes là pour eux. Il y a un lien fort qui se crée dans ces conditions."

Opération à cœur ouvert : "C’est impressionnant de voir la rapidité des améliorations"

Sylvie accompagne les enfants à chaque examen et rendez-vous médicaux. Elle va les voir tous les jours pendant l'hospitalisation pour apporter du réconfort. "On est content quand on les ramène à la maison. C’est tellement mignon de les voir contents de sortir de l'hôpital", reconnaît-elle.

"Les chirurgies à cœur ouvert sont vitales pour eux et complexes. Si les premiers jours ne sont pas simples, ils se remettent vite." À leur retour au domicile de Sylvie et Olivier, les petits opérés découvrent petit à petit la vie avec un cœur réparé. "Ils respirent bien, ils ne sont plus essoufflés. Ils courent partout. C’est génial.” Avec certaines pathologies, ils peuvent être essoufflés après avoir mangé 4 bouchées avant l’opération. C’est impressionnant de voir la rapidité des améliorations, une fois le cœur réparé."

"Accueillir a aussi apporté à notre famille une grande ouverture sur d’autres cultures et d’autres vies… Cela nous a appris l’engagement et rappelé l’importance de donner aux autres et plus forcément de regarder uniquement notre nombril. Mes enfants, qui ont grandi en étant famille d'accueil pour Mécénat Chirurgie cardiaque, sont devenus des adultes attentifs aux autres. Mon aîné s’est d’ailleurs dirigé également vers l'associatif."

Départ des enfants : "On a bien sûr un pincement au cœur"

Après tant de semaines passées ensemble, comment se passent les départs ? "On a bien sûr un pincement au cœur, mais on est tellement content qu’il retourne guéri auprès de ses parents et de sa famille. C’est notre rôle, nous sommes un maillon de la chaîne."

Pour éviter le vague à l’âme, la famille Personnaz a ses stratagèmes. "Généralement, on range tout très vite après leur départ : le lit pliant, le siège auto, les vêtements… puis on va au cinéma, chez le coiffeur, dîner avec des amis." 

Sylvie a pris l’habitude aussi de réaliser un album qui retrace le séjour de son petit hôte et de le glisser dans sa valise. "Il y a des photos de nous, de sa chambre, de nos jeux. Je mets aussi celles de l'hôpital, avec le médecin, dans la voiture. Comme ça, les parents et l’enfant peuvent visualiser ce qui s’est passé en France. J’ajoute aussi des petits mots de mes enfants et moi, ainsi que nos coordonnées pour avoir des nouvelles." 

"On en a toujours au moins à l'arrivée du petit chez lui. Les parents sont très reconnaissants à chaque fois. Mais quand ils disent qu’on a sauvé leur enfant, je réponds toujours : non, je l’ai juste accompagné pendant son séjour pour que le médecin le sauve."

Retrouvailles avec Ibrahima : "C’était une rencontre très touchante"

Aujourd’hui Sylvie a des échanges très réguliers avec plus de la moitié des 13 enfants accueillis. Un lien plus facile à maintenir depuis l’explosion des messageries et des réseaux sociaux. Elle a d’ailleurs profité d’un voyage au Sénégal pour revoir Ibrahima, son premier “tout petit”, et rencontrer ses parents, 5 ans après son passage en France. 

"J’ai envoyé un message un peu comme une bouteille à la mer à notre arrivée au Sénégal, car nous n’avions pas trop de nouvelles. Mais nous avons eu une réponse dans la seconde." Il s’est révélé que Sylvie et Olivier ne séjournaient qu’à une trentaine de minutes du petit garçon qu'ils avaient rencontré à l'âge de 3 ans et demi, et désormais âgé de 8 ans. Une véritable fête les attendait ainsi que des cadeaux, des bons petits plats et beaucoup d’émotions.

"La première chose qu’Ibrahima a sorti en me voyant, c’est son album photos. Il a ensuite été chercher les petites voitures que j’avais mises dans sa valise. Ses parents ont pu de vive voix nous raconter les retrouvailles à l’aéroport. C’était une rencontre très touchante." 

Pour Sylvie, pas de doute, accueillir un enfant qui ne peut pas bénéficier de la chirurgie cardiaque dans son pays est "une belle aventure". "Il repart guéri et nous nous enrichissons de ces liens d’affection réciproques."

Pour plus de renseignements sur les familles d'accueil de Mécénat Chirurgie cardiaque, vous pouvez vous rendre sur le site de l'association.

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