• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Semaine de sensibilisation à la maladie du foie gras

Alimentation et NASH : 5 faux-amis du foie qui lui font du mal

Certains aliments, perçus comme sains, mettent en réalité le foie en difficulté s’ils sont mangés en excès. La diététicienne-nutritionniste Angélique Houlbert dresse la liste de ces “faux-amis” à limiter pour prévenir la stéatohépatite non-alcoolique.

Alimentation et NASH : 5 faux-amis du foie qui lui font du mal LightFieldStudios/istock




L'ESSENTIEL
  • Les principales causes de la NASH sont une alimentation trop riche en glucides et le manque d’activité physique.
  • Certains aliments qui peuvent paraître sains sont en réalité mauvais pour le foie en raison de leur indice glycémique élevé.
  • La diététicienne déconseille entre autres le jus de fruit, les corn-flakes ou encore les galettes de riz.

La stéatose hépatite non alcoolique - qui affecte le foie - a plusieurs surnoms : la NAFLD, la maladie du soda ou encore la maladie du foie gras. Ce dernier est le plus connu en France et provoque une confusion dans l'esprit des gens. Ils pensent souvent à tort que la pathologie se développe chez les personnes mangeant trop gras. Mais ce n’est pas le cas. Si la pathologie se caractérise par un excès de graisse dans l’organe, ses principales causes sont une alimentation trop riche en glucides et le manque d’activité physique. Quand la maladie devient inflammatoire, on parle de NASH (non-alcoholic steatohepatitis). 

"Pour faire comprendre ce qu’est la maladie du foie gras en consultation, je prends toujours l’exemple du foie gras d’oie ou de canard. Je demande comment on fait ce foie gras ? Les patients me répondent que ces animaux ne gambadent pas et qu'ils sont gavés de maïs. Ils comprennent alors que ce n’est pas uniquement une histoire de gras, mais de glucides, également", explique Angélique Houlbert, diététicienne-nutritionniste et auteure du livre “Le régime NASH contre la maladie du foie gras” (Thierry Souccar Éditions).

Cette idée préconçue n’est pas la seule à être dangereuse pour le foie. Plusieurs aliments perçus comme sains se révèlent être des faux-amis de l’organe, en raison de leur indice glycémique élevé. Ils augmentent alors le risque de stéatohépatite non-alcoolique, s’ils sont consommés en excès.

NASH : jus de fruit, café, corn-flakes, attention au sucre caché

Aussi bien le café que le thé abritent de nombreux composés et antioxydants qui ont des effets protecteurs et anti-inflammatoires sur le foie. Par exemple, les adeptes du “caoua” présentent 20 % moins de risques de développer une stéatose hépatique que les autres, selon une étude de l’université l'université de Southampton présenté en 2021Mais ces breuvages peuvent rapidement perdre leur étiquette de boisson saine et bonne, si elles sont sucrées. "Le carré de sucre - qui est à moitié du glucose et à moitié du fructose - dans le thé ou le café est particulièrement mauvais pour le foie", alerte la diététicienne-nutritionniste. Il est donc préférable de réfréner le geste machinal d’ajouter du sucre pour profiter des antioxydants du thé et du café.

Les fruits font partie des aliments les plus sains et naturels dans notre esprit. Il n’y a donc aucun problème d’en consommer sous forme de jus ? Erreur ! "Les jus de fruits sont problématiques, en raison du fructose, un sucre simple d'origine naturelle. Le foie est le seul organe capable de le métaboliser. Ainsi, les jus de fruits le font travailler davantage", explique Angélique Houlbert. 

Par ailleurs, lors du pressage, les fruits perdent une très grande quantité de leurs fibres. Leur absence favorise une absorption encore plus rapide du fructose par l’organisme… et par effet domino un pic glycémique susceptible de mettre le foie en difficulté. "Cela fait des années que je milite contre le grand verre de jus d’orange le matin. Il est impossible de remplir un verre avec une seule orange. Les fruits oui, on peut en prendre - en restant raisonnable 1 ou 2 - mais pas pressés", ajoute la spécialiste.

L’autre bête noire du foie que nous ne rangeons pas forcément dans les aliments problématiques : ce sont les corn-flakes. "Les céréales du petit-déjeuner industrielles sont une catastrophe. Même celles présentées comme “healthy” contiennent beaucoup de glucose." Pour la diététicienne-nutritionniste, il faut privilégier les céréales non transformées comme le muesli sans sucre ajouté et les flocons d’avoine natures. Ces féculents sont de meilleure qualité et plus intéressants pour l’organisme en termes de nutriments, notamment.

Pomme de terre : cette variété fait exploser l’indice glycémique

Pour manger sainement, il est recommandé de privilégier les repas mitonnés par ses soins aux plats cuisinés. Faire une purée maison paraît alors une bonne idée. Pour les foies touchés par la maladie du foie gras, cela ne l’est pas tant que ça. "Les gens n’en ont pas toujours conscience, mais la grosse pomme de terre à purée a un indice glycémique très élevé", explique Angélique Houlbert. Ce plat peut atteindre un IG de 90. 

"Pour les adeptes de pomme de terre, il faut éviter la purée et privilégier les petites pommes de terre à chair ferme. Par exemple, la charlotte et la nicola".

Galette de riz : une petite bombe de glucides pour le foie

Les galettes de riz soufflé sont généralement mises en avant par les marques diététiques ou bio comme des aliments très sains. Pourtant, elles présentent un problème de taille d’un point de vue nutritif : elles sont pauvres en nutriments essentiels, et surtout, elles ont un indice glycémique très élevé (plus de 70). "Avec les galettes de riz soufflé, c’est aussitôt consommé, aussitôt digéré, aussitôt stocké", indique Angélique Houlbert.

Favorisant l’hyperglycémie, elles sont peu rassasiantes. De plus, elles sont ainsi souvent suivies de fringales quelques heures plus tard, qui conduisent à des écarts très caloriques, généralement mauvais pour le foie. Cette problématique est observée avec tous les produits soufflés comme par exemple les tartines craquantes au blé.

"Il faut aussi se méfier de leurs versions sans gluten qui sont aussi rapidement digérées", note la diététicienne-nutritionniste.

"Je ne dis pas de ne plus en manger, interdire un aliment est tellement anxiogène. Mais il faut être conscient de ces éléments et contrôler les quantités prises. De plus, si on veut consommer ce type d’aliment : ce n’est pas en plein milieu de l’après-midi, mais plutôt pendant un repas. Ainsi, il se mélange au bol alimentaire et aura un impact moindre sur la glycémie", conclut l'experte.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES