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QUESTION D'ACTU

Epidémie de l'hiver

Grippe : faut-il s'inquiéter de la situation chaotique en Italie ?

Les services d’urgences des hôpitaux italiens sont saturés à cause d’une épidémie de grippe particulièrement virulente et la circulation des autres virus de l'hiver.

Grippe : faut-il s'inquiéter de la situation chaotique en Italie ? lucamato/istock




L'ESSENTIEL
  • Les services d'urgence des hôpitaux italiens sont saturés. Plus de 1.100 personnes étaient en attente de soins dans la région de Rome.
  • La saturation est provoquée par une épidémie de grippe particulièrement virulente et la circulation de nombreux autres virus comme le variant de la covid-19 JN.1 ou encore celui de la bronchiolite.
  • La vaccination et le respect des gestes barrières restent les moyens les plus efficaces pour lutter contre les virus de l'hiver, selon les experts.

Le début d’année 2024 est particulièrement difficile pour les établissements hospitaliers italiens. Ils font face à "une 'surpopulation' dans les hôpitaux et une très forte pression sur les services d’urgence", selon Fabio de Laco, président de la Société italienne de médecine d’urgence et de soins d’urgence (Simeu). La cause ? Une épidémie de grippe particulièrement virulente couplée avec de nombreux cas de la Covid-19 liés au variant JN.1 et de bronchiolites.

Épidémie de grippe en Italie : plus de 1.100 patients en attente de soins à Rome

"La courbe épidémique de grippe a montré une valeur d’incidence jamais atteinte au cours des saisons précédentes", indique le dernier bulletin épidémiologique transalpin de l’Institut supérieur de la santé.

Cette situation crée de vives tensions hospitalières sur le sol italien. Selon les derniers chiffres connus, plus de 1.100 patients attendaient d’être admis en soins dans la région de Rome. À Milan, les admissions normales ont été suspendues afin de libérer des lits pour soigner les patients touchés par les infections respiratoires de l’hiver.

"Plusieurs régions ont activé des plans de lutte contre la surpopulation des hôpitaux et des établissements de santé pour trouver des lits supplémentaires", a expliqué le Dr Fabio de Laco à la presse. "Mais comme les lits d’hôpitaux sont chroniquement rares, dans la pratique, il n’y a rien d’autre à faire que de retirer des lits à d’autres spécialités, comme la chirurgie. Bien entendu, cela ne résout pas le problème", conclut-il.

Saturation des hôpitaux italiens : une triple épidémie en cause ?

La saturation hospitalière italienne inquiète au-delà des frontières du pays. L’épidémiologiste américain, Eric Feigl-Ding, a écrit sur X (ex-Twitter) : "quelque chose de très étrange se produit en Italie. Les scientifiques italiens sont déconcertés par l’augmentation des urgences dans les hôpitaux". Il ajoute que cette épidémie de syndrome grippal est en plein essor et pourrait encore s’aggraver puisque qu'elle "n’a pas encore atteint son apogée pour cet hiver".

Toutefois, les experts français se veulent plus rassurants. Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches dans les Hauts-de-Seine, interrogé par TF1, rappelle que "la grippe est une maladie d'hiver qu'on connaît bien, et qu'on arrive justement dans l'hiver météorologique". Il rappelle qu’après trois années marquées par la pandémie de la Covid, "les choses s'équilibrent". "La Covid-19 a trouvé sa place, moins forte qu'au cours des trois dernières années", et "chacun des agents infectieux cherche à faire sa place". Pour lui, la situation italienne résulte d'un manque d’anticipation face au retour des virus hivernaux aux côtés de la Covid-19 et d’un système de soins – qui comme en France - "s’érode".

Interrogé par Atlantico, l’épidémiologiste Antoine Flahault, explique pour sa part : "la grippe est due à des souches saisonnières prévues et les vagues de Covid reviennent tous les trois à six mois depuis quatre ans désormais. Les vaccins protègent contre leurs formes graves, lorsqu’ils ont été administrés. Or, l’Europe, à part le Royaume-Uni, a boudé ces rappels vaccinaux cet automne".

Le spécialiste rappelle qu'on "pourrait considérablement réduire le fardeau dû à ces germes. Pour cela, il faudrait mieux ventiler les lieux clos où nous vivons. Couplés à la vaccination des personnes fragiles et âgées et des femmes enceintes, une ventilation adéquate et le port de masques FFP2 pourraient considérablement réduire la pression sur les hôpitaux, mais aussi l’absentéisme scolaire et professionnel".

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