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Reproduction

Infertilité : les maladies précoces en cause ?

Une équipe internationale de chercheurs a examiné le lien entre 414 pathologies précoces et l’infertilité chez plus de 2,5 millions de Finlandais et Suédois.

Infertilité : les maladies précoces en cause ? Prostock-Studio/iStock




L'ESSENTIEL
  • L’infertilité était associée aux troubles mentaux et comportementaux, en particulier chez les hommes, les anomalies congénitales et les troubles endocriniens, nutritionnels et métaboliques chez les femmes.
  • De nouvelles associations entre la maladie et l’infertilité ont été découvertes, notamment les maladies auto-immunes et inflammatoires.
  • Les liens dépendaient de l’âge d’apparition des maladies, du célibat et de l’éducation des participants.

"Le pourcentage de personnes n’ayant pas d’enfants au cours de leur vie est d'environ 25 % chez les hommes et 20 % chez les femmes. Certaines maladies ont été associées à l’infertilité, principalement chez les femmes, mais nous manquons de connaissances au sujet de l’effet des maladies précoces sur la difficulté à concevoir un enfant", ont indiqué des scientifiques britanniques, américains, finlandais et suédois. C’est pourquoi dans une étude, parue dans la revue Nature Human Behaviour, ils ont décidé de se pencher sur la question.

Plus de la moitié des maladies liées à l’infertilité étaient des troubles mentaux et comportementaux

Pour les besoins de leurs recherches, les chercheurs ont passé en revue, à l’aide de registres nationaux, les informations sur 414 diagnostics de maladies précoces chez 1,4 million de femmes nées en Suède entre 1956 et 1973 et 1,1 million d’hommes nés en Finlande entre 1956 et 1968. Pour la plupart des participants, leur vie reproductive s’est terminée en 2018. Les femmes étaient âgées de 45 ans et les hommes de 50 ans. Les principales analyses se sont concentrées sur 71.524 duos de sœurs et 77.622 duos de frères qui présentaient des différences dans leur statut de fertilité.

Selon les résultats, sur les 74 maladies associées à l’infertilité chez au moins un sexe, y compris les 33 communes aux femmes et aux hommes, plus de la moitié étaient des troubles mentaux et comportementaux. Les auteurs ont également observé des différences entre les sexes dans les liens entre maladies précoces et infertilité. Par exemple, la schizophrénie et l’intoxication alcoolique aiguë présentaient des associations plus fortes avec l’infertilité masculine, tandis que les maladies liées au diabète, les anomalies congénitales, les troubles endocriniens, nutritionnels et métaboliques présentaient des associations plus fortes chez les femmes. "Nous avons identifié de nouvelles associations pour les maladies inflammatoires et auto-immunes", a ajouté l’équipe.

Infertilité : le rôle de l’éducation, du célibat et de l’âge d’apparition des maladies

D’après les scientifiques, les volontaires ayant un niveau d'éducation inférieur étaient plus susceptibles de ne pas avoir d'enfants par rapport à la population générale. Le fait de ne pas réussir à concevoir un bébé était notamment lié au niveau d'éducation de leurs parents.

Autre constat : les différences entre les sexes étaient perceptibles en ce qui concerne l’âge d’apparition de la maladie, avec des liens plus forts plus tôt pour les femmes diagnostiquées entre 21 et 25 ans et plus tard pour les hommes diagnostiqués entre 26 et 30 ans. Par exemple, les patientes obèses présentaient des taux d’infertilité plus élevés si elles ont reçu leur diagnostic entre 16 et 20 ans, par rapport à celles diagnostiquées plus tard.

L'étude a également révélé que l'absence de partenaire jouait un rôle important dans le lien entre maladies et infertilité, représentant environ 29,3 % chez les femmes et 37,9 % chez les hommes. En effet, les personnes n’ayant pas d’enfants étaient deux fois plus susceptibles d'être célibataires, tandis que six maladies chez les femmes et 11 chez les hommes restaient associées à l’infertilité chez les personnes en couple.

"Cette recherche ouvre la voie à une meilleure compréhension de la façon dont la maladie contribue à l’infertilité involontaire et de la nécessité d'améliorer les interventions de santé publique", a conclu Andrea Ganna, co-auteure des travaux, dans un communiqué.

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