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QUESTION D'ACTU

Développement infantile

Papa déprimé ou anxieux : quel est impact sur les enfants ?

En étudiant l'impact de l'anxiété et la dépression du père sur le développement comportemental et cognitif des enfants, les chercheurs de l'université McGill ont mis en lumière un lien surprenant.

Papa déprimé ou anxieux : quel est impact sur les enfants ? kieferpix/istock




L'ESSENTIEL
  • Si de précédents travaux montraient que des niveaux élevés d’anxiété chez les parents sont liés à de moins bons résultats comportementaux et cognitifs chez les petits, une étude de l'université McGill jette un nouveau éclairage sur le lien père-enfant.
  • L'équipe a découvert que des symptômes anxieux ou dépressifs légers chez les pères étaient associés à moins de difficultés comportementales chez les enfants et à de meilleurs résultats à un test de QI.
  • Toutefois des études supplémentaires sont nécessaires. Aucun des facteurs examinés par les chercheurs ne pouvait expliquer le lien découvert.

Si le rôle du stress, de l'anxiété et de la dépression des mères sur le développement comportemental et cognitif des enfants est bien établi, on en sait moins sur les conséquences des troubles psychiques des pères sur les petits. Des chercheurs de l'Université McGill ont récemment mené une étude sur ce sujet, et leurs résultats sont assez inattendus.

Santé mentale du père : les enfants ne semblent pas affectés par l'anxiété paternelle

L'équipe de l'université canadienne a dans un premier temps mesuré l'anxiété et les symptômes dépressifs des pères pendant la grossesse de leur partenaire et à nouveau six à huit ans plus tard. Les données recueillies ont jeté un nouvel éclairage sur le lien entre la santé mentale des papas et le développement infantile.

"Nos résultats montrent que les symptômes d’anxiété et/ou de dépression rapportés par les pères ne sont pas associés à de plus mauvais résultats comportementaux et cognitifs chez leurs enfants, comme l’avaient montré de précédentes études", explique la première auteure de l’étude, Sherri Lee Jones, autrice principale de l’étude et associée de recherche au Centre de recherche Douglas, dans un communiqué publié le 2 novembre 2023.

Et même au contraire : les enfants dont les pères avaient des symptômes anxieux ou dépressifs légèrement plus élevés (tout en restant légers) que les autres volontaires, présentaient moins de difficultés comportementales et émotionnelles à environ six à huit ans. Par exemple, ils étaient capables de rester assis sans bouger pendant de longues périodes, perdaient rarement leur calme et avaient une bonne capacité d’attention.

"En revanche, des symptômes d’anxiété et de dépression plus élevés chez les mères, tant à la naissance que vers le milieu de l’enfance, étaient associés à de moins bons résultats comportementaux chez les enfants de six à huit ans", précisent les auteurs.

Les chercheurs soulignent également qu'il est important de noter que leurs résultats ne peuvent pas être généralisés aux parents souffrant de dépression et d'anxiété cliniques, où les conséquences peuvent être plus sévères sur le développement des petits.

Trouble anxieux chez les parents : rester à l'écoute de l'enfant 

Dans leur article paru dans la revue dans Frontiers in Psychology le 1er novembre, les scientifiques précisent qu’aucun des facteurs qu’ils ont examinés, ne pouvait expliquer le lien découvert entre les symptômes d'anxiété ou dépressifs des pères et les résultats des petits aux tests cognitifs.

"D’autres études sont nécessaires pour comprendre les rôles respectifs et la contribution combinée des parents dans le développement de l’enfant, explique la Pr Tina Montreuil qui a dirigé les travaux. Nos résultats, comme d’autres, soulignent l’importance d’accompagner les personnes en transition vers la parentalité. Ils mettent également en avant l’importance de la syntonie parentale. Ce terme fait référence à la capacité du parent à répondre de manière adaptative aux signaux de son enfant, en ajustant attentivement sa réponse aux besoins de l’enfant, dans une situation donnée."

L'experte ajoute : "Étant donné qu’une plus grande syntonie parentale est associée aux compétences cognitives et sociales de l’enfant, une explication possible serait que les pères inclus dans l’échantillon de notre étude aient fait preuve d’une plus grande syntonie envers leur enfant pour “compenser” les facteurs de risque environnementaux, tels que les symptômes dépressifs ou anxieux de la mère, ou d’autres facteurs prédictifs connus ".

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