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QUESTION D'ACTU

Tabagisme

Fumer accélère le vieillissement, c’est prouvé génétiquement !

Le tabagisme raccourcit des fragments présents sur les cellules du système immunitaire, or leur longueur est un indicateur de longévité. 

Fumer accélère le vieillissement, c’est prouvé génétiquement ! Jose Gonzalez Buenaposada/istock




L'ESSENTIEL
  • Le tabagisme raccourcit des segments des globules blancs appelés télomères.
  • Or, plus ils sont courts, moins les cellules se renouvellent et plus le vieillissement s'accélère.
  • Plus une personne fume, plus cet effet est important et à l'inverse, l'arrêt du tabac permet de réduire le risque de raccourcissement.

C’est une nouvelle bonne raison d’arrêter de fumer. Une étude, présentée lors du Congrès de la Société européenne des maladies respiratoires, montre que le tabagisme accélère le vieillissement. Chez les fumeurs, les télomères des cellules immunitaires sont plus courts, or ces fragments des chromosomes sont liés au vieillissement et à la capacité des cellules à se réparer et à se régénérer.

Tabagisme : comment démontrer ses effets sur le vieillissement ? 

"Les télomères sont comme les gaines en plastique ou en métal au bout des lacets, qui empêchent les lacets de s’effilocher, comparent les chercheurs dans un communiqué. Ce sont des séquences d’ADN répétitives qui protègent les extrémités des chromosomes." Ils raccourcissent à chaque fois qu'une cellule se divise, jusqu’au stade où ils sont si courts que la cellule ne peut plus se diviser correctement et meurt. "Cela fait partie du processus de vieillissement", indiquent les auteurs de l’étude. Précédemment, des recherches ont souligné que la longueur des télomères dans les globules blancs était associée au tabagisme, mais aucune n’a permis de démontrer que le tabagisme était réellement responsable de leur raccourcissement. 

Plus on fume, plus le vieillissement s’accélère

Dans ces travaux, les chercheurs ont observé les données de près de 500.000 personnes. Ils ont utilisé une méthode appelée randomisation mendélienne, qui utilise les variations de gènes hérités des parents, pour déduire comment l'exposition à un facteur environnemental modifiable est liée à une maladie. "La randomisation mendélienne (…) permet ainsi aux chercheurs de déterminer si un facteur particulier est la cause d'une maladie, plutôt que d'y être simplement associé", ajoutent-ils. L’analyse des données a confirmé leurs hypothèses : "nous avons constaté que le statut tabagique actuel était associé de manière statistiquement significative à une longueur de télomère leucocytaire plus courte, alors que les anciens fumeurs et les personnes qui n'avaient jamais fumé ne présentaient pas une longueur de télomère leucocytaire significativement plus courte", a déclaré le Dr Siyu Dai, co-auteur de l’étude. Ils ont également remarqué que la quantité de cigarettes fumées était corrélée à la longueur des télomères. "Plus on fume de cigarettes, plus l'effet de raccourcissement est fort", résume-t-il. 

Une nouvelle preuve des bénéfices de l’arrêt du tabac 

À l’inverse, les auteurs expliquent que l’arrêt du tabac peut enrayer le phénomène et réduire le risque de vieillissement prématuré. "Ces dernières années, des études observationnelles ont établi un lien entre la longueur raccourcie des télomères des leucocytes et de nombreuses maladies, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et la perte musculaire, complète le spécialiste. Cela signifie que l'effet du tabagisme sur la longueur des télomères joue probablement un rôle essentiel dans ces maladies, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires." Il rappelle que les bénéfices de l’arrêt du tabac sont multiples, et qu’il est important de renforcer le soutien au sevrage dans les politiques de santé pour "créer un environnement sans fumée pour la prochaine génération".

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