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Cardiologie

Additifs alimentaires : les émulsifiants augmenteraient le risque de maladies cardiovasculaires

Une étude française a découvert un lien entre les apports alimentaires d’additifs émulsifiants et le risque de pathologies cardiovasculaires. 

Additifs alimentaires : les émulsifiants augmenteraient le risque de maladies cardiovasculaires VLG/IStock




L'ESSENTIEL
  • On retrouve les émulsifiants dans certains produits issus de l’industrie agroalimentaire.
  • Une équipe de recherche française s’est penchée sur les effets secondaires des émulsifiants sur la santé cardiovasculaire.
  • Les scientifiques ont observé un lien entre les apports élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471 et E472), des émulsifiants, et les risques de pathologies cardiovasculaires.

Très utilisés dans l’industrie agroalimentaire, les émulsifiants sont des additifs, qui permettent de prolonger la durée de conservation et l’apparence des aliments transformés tels que les gâteaux et les pâtisseries industriels ou les plats préparés. La communauté scientifique met régulièrement en garde sur la dangerosité de ces produits. 

Un lien entre les émulsifiants et le risque de pathologies cardiovasculaires 

Au cours d’une étude parue dans la revue British Medical Journal, des chercheurs français ont observé un lien entre l’exposition aux émulsifiants et le risque de maladies cardiovasculaires. 

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont examiné les données de 95.442 adultes français ayant participé à l’étude de cohorte NutriNet-Santé entre 2009 et 2021. Ces derniers ne présentaient aucun antécédent de maladie cardiovasculaire. Lors de cette recherche, les participants ont rempli en ligne au moins trois jours d’enregistrements alimentaires pendant les deux premières années de suivi. "Chaque aliment ou boisson consommé a ensuite été croisé avec des bases de données afin d’identifier la présence et la dose des additifs alimentaires, dont les émulsifiants. Des dosages en laboratoire ont également été effectués pour fournir des données quantitatives", a complété l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans un communiqué. 

Pendant le suivi moyen de sept ans, les participants ont également dû signaler les événements cardiovasculaires comme une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral. Un comité d’experts a été chargé de les valider après l’examen des dossiers médicaux des patients. Dans l’étude, les facteurs de risque comme l’âge, le sexe, le poids, les antécédents familiaux ou le tabagisme, ont aussi été pris en compte. 

E460, E466... De nouvelles connaissances sur les additifs 

Les responsables de l’étude ont constaté une association entre les apports plus élevés en celluloses totales [ndlr : les additifs alimentaires correspondant aux codes  E460 à E468] et les risques de maladies cardiovasculaires, en particulier pour les apports en E460 (cellulose microcristalline, cellulose en poudre) et E466 (carboxyméthylcellulose).

Dans l’étude, les chercheurs ont aussi remarqué que "les apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471 et E472) ont été associés à des risques plus élevés pour toutes les pathologies étudiées". "Parmi ces émulsifiants, l’ester lactique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472b) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies cérébrovasculaires, et l’ester citrique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472c) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies coronariennes", a précisé l’Inserm. 

Toutefois, l’organisme a indiqué qu’il s’agit uniquement d’une étude observationnelle, qui n’a pas établi de lien de causalité. "Si ces résultats doivent être reproduits dans d’autres études à travers le monde, ils apporteront de nouvelles connaissances clés au débat sur la réévaluation de la réglementation relative à l’utilisation des additifs dans l’industrie alimentaire, afin de mieux protéger les consommateurs", ont noté Mathilde Touvier, co-auteure de l’étude et directrice de recherche à l’Inserm, et Bernard Srour, co-auteur de l’étude et professeur junior à INRAE.

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