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QUESTION D'ACTU

Reflux gastro-œsophagien

Démence : prendre des médicaments anti-acides longtemps augmenterait les risques 

Une étude américaine a constaté un lien entre la prise de médicaments contre les reflux gastriques sur le long terme et les risques de démence.

Démence : prendre des médicaments anti-acides longtemps augmenterait les risques  Nuttawan Jayawan/IStock




L'ESSENTIEL
  • Des médicaments anti-acides peuvent être prescrits en cas de reflux gastro-œsophagien.
  • Selon des scientifiques américains, il existerait une association entre la prise de médicaments anti-acides sur le long terme et les risques de démence.
  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les conclusions de ces travaux.

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) se caractérise par une remontée d’une partie du contenu de l’estomac. Différents facteurs peuvent favoriser son apparition. C’est notamment le cas d’une hernie hiatale, du surpoids, du tabac, de la grossesse ou d’un repas copieux le soir. Pour réduire la sécrétion d'acide gastrique, les professionnels de santé prescrivent généralement des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Mais, cela pourrait avoir un impact sur les fonctions cognitives des patients au fil des années.

Une association entre les inhibiteurs de la pompe à protons et le risque de démence 

Dans une étude publiée dans la revue American Academy of Neurology, des chercheurs ont observé une corrélation entre la prise de médicaments anti-acides pendant plusieurs années et les risques de démence. "Leur utilisation à long terme a été associée dans des études antérieures à un risque plus élevé d'accident vasculaire cérébral, de fractures osseuses et de maladie rénale chronique (…) Néanmoins, certaines personnes prennent ces médicaments régulièrement, et nous avons donc cherché à savoir s'ils étaient liés à un risque plus élevé de démence. Bien que nous n'ayons pas trouvé de lien avec une utilisation à court terme, nous avons constaté un risque plus élevé de démence associé à une utilisation à long terme de ces médicaments", a expliqué Kamakshi Lakshminarayan, auteure principale de l’étude et neurologue vasculaire à l'École de santé publique de l'Université du Minnesota située à Minneapolis (États-Unis). 

Pour les besoins de ces travaux, les scientifiques ont recruté 5.712 volontaires âgés de plus de 45 ans qui n’étaient pas atteints par une démence. Lors de visites et d’appels annuels, les auteurs de l’étude notaient si les volontaires prenaient des médicaments contre les reflux acides, notamment des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Ils les ont ensuite divisés en quatre groupes en fonction de la prise de médicaments et de la durée de celle-ci : 

  • les participants qui ne prenaient pas d'IPP ; 
  • ceux qui en ont pris pendant 2,8 ans au maximum ; 
  • ceux qui en ont eu pendant 2,8 à 4,4 ans ; 
  • ceux qui en ont pris pendant plus de 4,4 ans.

Médicaments contre les reflux gastriques : un risque 33 % plus élevé de développer une démence

Le suivi a duré pendant 5,5 ans. Près de 10 % des volontaires ont développé une démence au cours de cette période, soit 585 personnes. 

À la suite d’un ajustement des facteurs liés à l’âge, le sexe, l’ethnie et l’état de santé, les scientifiques ont observé que les personnes qui prenaient des médicaments contre le reflux gastriques depuis plus de 4,4 ans, avaient un risque 33 % plus élevé de développer une démence par rapport à celles qui n’avaient jamais eu ces traitements. Aucun risque plus important de démence n’a été identifié chez les participants ayant pris ces médicaments pendant moins de 4,4 ans.

Des recherches supplémentaires sont cependant nécessaires pour confirmer ces résultats. "Bien qu'il existe plusieurs façons de traiter le reflux gastrique, comme la prise d'antiacides, le maintien d'un poids sain et l'évitement des repas tardifs et de certains aliments, les différentes approches peuvent ne pas être efficaces pour tout le monde. Il est important que les personnes qui prennent ces médicaments consultent leur médecin avant tout changement, afin de discuter du meilleur traitement pour eux. L'arrêt brutal de ces médicaments peut entraîner une aggravation des symptômes", a prévenu Kamakshi Lakshminarayan. 

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