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Pourquoi les petits-enfants réveillent le cerveau des grands-parents

Selon une étude de 2021, les humains vivent au-delà de l'âge de procréer, parce qu'ils ont un rôle à jouer dans le développement de leur progéniture, y compris les petits-enfants. 

Pourquoi les petits-enfants réveillent le cerveau des grands-parents PeopleImages/iStock




L'ESSENTIEL
  • Une étude a montré que regarder des photos de ses petits-enfants active l'empathie émotionnelle.
  • Les résultats de l'étude révèlent qu'il semblerait exister un système de soins parentaux dans le cerveau.
  • D'autres études devraient être menées sur le sujet.

Les restrictions sanitaires liées au Covid ont limité les interactions sociales et empêché de nombreux grands-parents de voir leurs petits-enfants. Ils ont pu, en compensation, regarder leurs photos. Selon une étude de 2021 parue dans la revue Proceedings of the Royal Society B : Biological Sciences, le visionnage des photos a considérablement augmenté l’empathie émotionnelle des grands-parents et suggère qu’il existe un système de soins parentaux dans le cerveau qui souligne leur intérêt à prendre soin de leurs petits-enfants.

L’existence d’un lien intergénérationnel spécial 

C’est la première étude à examiner les effets sur le cerveau des grands-parents du temps passé à parcourir des photos de leurs petits-enfants. Les chercheurs ont scanné le cerveau de grands-mères alors qu'elles regardaient des photos de leurs jeunes petits-enfants, fournissant un instantané neuronal de cette relation intergénérationnelle particulière. Ici, nous mettons en évidence les fonctions cérébrales des grands-mères qui peuvent jouer un rôle important dans notre vie sociale et notre développement, explique Minwoo Lee, co-auteur de l’étude. C'est un aspect important de l'expérience humaine qui a été largement laissé en dehors du domaine des neurosciences”.

Les petits-enfants devenus adultes ne suscitent pas les mêmes émotions 

Les résultats suggèrent que regarder des photos peut activer l'empathie chez les grands-parents.  Ce qui ressort vraiment dans les données, c'est l'activation dans les zones du cerveau associées à l'empathie émotionnelle, précise James Rilling, professeur d'anthropologie à l’université d’Emory et auteur principal de l’étude. Cela suggère que les grands-mères ont pour objectif de ressentir ce que ressentent leurs petits-enfants. S’ils sourient, elles vont ressentir la joie de l'enfant. Et s’il pleure, elles ressentent la douleur et la détresse de l'enfant.”  

L'étude a également permis de démontrer que lorsque les grands-mères regardaient des photos de leurs enfants adultes, elles montraient une plus grande activation dans une zone du cerveau associée à l'empathie cognitive. Cela suggère qu'elles essaient peut-être de comprendre sur le plan cognitif ce que pensent ou ressentent leurs enfants adultes et pourquoi, mais moins sur un plan émotionnel. Les jeunes enfants ont probablement développé des traits pour pouvoir manipuler non seulement le cerveau maternel, mais aussi le cerveau grand-maternel, pense James Rilling. Un enfant adulte n'a pas le même facteur mignon, il ne peut donc pas provoquer la même réponse émotionnelle.”

La grand-mère représente un intérêt pour sa progéniture 

Les auteurs de l’étude pensent que ces résultats permettent de mieux comprendre pourquoi les femmes vivent au-delà de leurs années de procréation. Cela peut s'expliquer par des avantages évolutifs conférés à leur progéniture ainsi qu’à leurs petits-enfants. Nous supposons souvent que les pères sont les aidants les plus importants à côté des mères, mais ce n'est pas toujours vrai, précise James Rilling. Dans certains cas, les grands-mères sont la principale aide.”

Une étude du peuple traditionnel Hadza de Tanzanie, où la recherche de nourriture par les grands-mères a amélioré l'état nutritionnel des petits-enfants est une preuve à l'appui de cette hypothèse. Une autre étude sur les communautés traditionnelles a montré que la présence des grands-mères raccourcissait le délai entre les grossesses de leurs filles et augmentait le nombre de petits-enfants.

Un système global de soins parentaux dans le cerveau 

Dans la présente étude, les chercheurs ont voulu comprendre le fonctionnement du cerveau des grands-mères en bonne santé et le lien avec les avantages qu'ils procurent à la famille. Ils ont recruté 50 participantes qui ont rempli des questionnaires sur leurs expériences en tant que grands-mères, en fournissant des détails sur le temps passé avec leurs petits-enfants, les activités qu'ils faisaient ensemble et les sentiments qu'elles ressentaient pour eux. Elles ont également passé une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour mesurer leur fonction cérébrale tout en regardant des photos de leur petit-enfant, d'un enfant inconnu, du parent de même sexe que le petit-enfant ainsi que d’un adulte inconnu.

Les résultats ont montré que la plupart des participantes montraient plus d'activité dans les zones du cerveau impliquées dans l'empathie émotionnelle et le mouvement lorsqu'elles regardaient des photos de leurs petits-enfants par rapport à des photos d'autres personnes. En regardant des photos de leurs petits-enfants, les grands-mères activaient plus fortement les régions impliquées dans l'empathie cognitive et elles indiquaient en parallèle dans les questionnaires qu'elles souhaitaient s'impliquer davantage dans la prise en charge des petits-enfants.  Nos résultats ajoutent à la preuve qu'il semble exister un système global de soins parentaux dans le cerveau, et que les réponses des grands-mères à leurs petits-enfants s'y reflètent”, expose James Rilling.

Toutefois, les chercheurs ont noté une limite à leur étude, qui ne portait que sur des grands-mères en bonne santé physique et mentale. 

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