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Maladies professionnelles : quelles sont les plus fréquentes ?

Les maladies à caractère professionnel ont fortement augmenté et beaucoup d'entre elles restent non-déclarées dans l'Hexagone ces dernières années, selon un nouveau rapport de Santé Publique France.

Maladies professionnelles : quelles sont les plus fréquentes ? golfcphoto/istock




L'ESSENTIEL
  • Une forte augmentation du taux de signalement des maladies professionnelles est observée entre 2016 et 2018. Il a été multiplié par 1,4 chez les hommes et 1,5 chez les femmes.
  • Les principales maladies professionnelles observées sont sont les troubles musculo-squelettiques (TMS) et la souffrance psychique.
  • Toutefois, le rapport de Santé Publique France révèle une grande majorité des maladies professionnelles n’est pas déclarée. La première raison est la méconnaissance de la procédure par le salarié avant la consultation avec le médecin du travail.

Alors que la pénibilité et les capacités physiques au travail sont au cœur des préoccupations, le nouveau rapport de surveillance des maladies à caractère professionnel de Santé Publique France, publié le 18 avril 2023, fait un constat inquiétant. Le taux de signalements a augmenté entre 2012 et 2018, et un nombre important de troubles ou de pathologies ne seraient pas signalés à la médecine du travail. 

Les troubles musculo-squelettiques, maladies professionnelles les plus fréquentes

Le bilan sur les maladies à caractère professionnel (MCP) qui se concentre sur la période 2012-2018, note qu'"une forte augmentation du taux de signalement des MCP est observée entre 2016 et 2018, multiplié par 1,4 chez les hommes et 1,5 chez les femmes". Les principales pathologies signalées aux services de la médecine du travail sont les troubles musculo-squelettiques (lombalgie, douleurs à l'épaule ou au coude...) et la souffrance psychique. La gent féminine est la plus touchée par ces deux problématiques. 

"Chez les femmes, la part de la souffrance psychique était en augmentation constante entre 2012 et 2018 (passant de 42 à 52 % sur la période). Il s’agissait ainsi du groupe de pathologies le plus fréquemment signalé chez les femmes à compter de 2013, suivi par les troubles musculo-squelettiques qui représentaient environ 40 % des pathologies signalées", précisent les auteurs. Pour les hommes, près de la moitié des pathologies signalées sur la même période était des troubles musculo-squelettiques (TMS) et environ un tiers relevait de la souffrance psychique. 

Quel que soit le sexe du salarié, le taux de signalement des MCP augmentait à partir de 45 ans. Pour l’agence de santé, un “intérêt particulier” doit ainsi être porté aux "travailleurs vieillissants" et à "la nécessité d’adapter le travail avec l’avancée en âge".

Maladies à caractère professionnel : il existe des disparités entre les secteurs

Outre les disparités entre les genres, le rapport met en lumière des différences en fonction de l’activité exercée.

"Chez les hommes comme chez les femmes, la prévalence des TMS augmentait à mesure que le niveau de la catégorie sociale diminuait, touchant ainsi plus fréquemment les ouvriers que les cadres. Ce gradient social s’observait chaque année, avec chez les femmes, des ouvrières 4 à 11 fois plus touchées que les cadres, et chez les hommes, des ouvriers jusqu’à 16 fois plus touchés que les cadres, notamment pour les années 2015 et 2017. Le secteur le plus concerné était, chez les hommes, la construction, avec une prévalence des TMS qui variait de 4,4 à 5,7 % sur la période considérée. Les plus fortes prévalences de TMS chez les femmes étaient régulièrement observées dans les secteurs du transport (variation de 2,1 à 7,3 %), de l’industrie (2,6 à 5,8 %), de la santé humaine et l'action sociale (3,3 à 5,6 %) et de l’hébergement et de la restauration (2,3 à 5,3 %)", indique le bilan.

En revanche, la souffrance psychique est principalement observée parmi les postes plus élevés. Selon les années, elle était par exemple trois à six fois plus élevée chez les cadres que chez les ouvriers. Les secteurs de l’information et de la communication, des activités immobilières ou encore du transport et entreposage faisaient partie des plus touchés. Toutefois, Santé Publique France précise que "ces résultats sont à interpréter avec précaution en raison d’une possible sous-déclaration chez les ouvriers". 

Une grand part des maladies à caractère professionnel n’est pas déclarée

Ce rapport révèle, en effet, une problématique importante : une grande part des pathologies qui relèvent des maladies liées au travail ne sont pas déclarées. Il a été estimé qu’environ 75 % des troubles musculo-squelettiques pouvant être considérés comme des maladies professionnelles n’ont pas fait l’objet d’une déclaration.

Les raisons de ces omissions ? "35,4 % du fait de la méconnaissance du processus de demande de réparation du salarié, 28,5 % en raison d’un bilan diagnostique insuffisant. Le refus du salarié a été évoqué dans 1 cas sur 5 de non-déclaration, du fait principalement de la crainte de perdre son emploi", expliquent les auteurs. Le taux de non-déclaration serait de 90 % pour les troubles de l'audition et de 87 % les irritations et allergies. Il n’a pas été possible, en revanche, de faire une évaluation pour la souffrance psychique.

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