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Cancer du poumon : la pollution de l’air augmente les risques chez les non-fumeurs

Les particules fines, qui pénalisent la qualité de l’air, peuvent provoquer des cancers du poumon, même chez les non-fumeurs. 

Cancer du poumon : la pollution de l’air augmente les risques chez les non-fumeurs VladOrlov/istock




L'ESSENTIEL
  • Selon une nouvelle étude, la pollution de l'air augmente le risque de développer un cancer du poumon chez les non-fumeurs.
  • Pour les chercheurs, ce phénomène serait lié à l'inflammation chronique provoquée par l'exposition aux particules fines.
  • Le chercheur Allan Balmain avance que des mesures alimentaires luttant contre l'inflammation pourraient aider à lutter contre le développement de tumeurs cancéreuses.

Le cancer du poumon est souvent lié à la consommation de tabac. Toutefois, la proportion des malades non-fumeurs a quasiment doublé en 20 ans, passant de 7,2 % en 2000 à 12,6 % en 2020. Selon une nouvelle étude parue dans la revue Nature, le responsable de ce phénomène serait la pollution de l’air. 

"L'idée est que les expositions à des agents cancérigènes pourraient favoriser le cancer sans rien faire à l'ADN", explique Serena Nik-Zainal, généticienne médicale à l'Université de Cambridge (Royaume-Uni). "Tous les cancérogènes ne sont pas mutagènes."

La pollution de l’air favorise l’apparition de cellules cancéreuses 

Pour vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont analysé les niveaux de particules appelées PM2.5 (leur diamètre est de 2.5 microns) et l'incidence du cancer du poumon chez 33.000 non-fumeurs au Royaume-Uni, au Canada, en Corée du Sud et à Taïwan. Ils se sont concentrés sur les personnes présentant une mutation du gène EGFR qui est liée à un risque de croissance tumorale incontrôlée. Les résultats montrent une association claire entre les niveaux de pollution de l'air et l'apparition de tumeurs.
Leurs travaux ont ensuite amené les scientifiques à étudier des souris de laboratoire porteuses de la mutation EGFR. Les données ont montré que les rongeurs exposés à des particules similaires à celles trouvées dans la pollution de l'air, étaient plus susceptibles de développer des tumeurs pulmonaires que les animaux témoins non exposés.

Toutefois, les auteurs précisent dans un communiqué que "malgré les taux plus élevés de cancer du poumon, les souris n'ont pas montré d'augmentation du nombre de mutations dans leurs cellules pulmonaires. Au lieu de cela, il y avait des signes d'une réponse inflammatoire soutenue qui a duré des semaines après l'exposition aux particules".

Pollution : l’inflammation chronique favorise le cancer des poumons

Après ces deux volets de la recherche, Allan Balmain de l'université de Californie à San Francisco et auteur de l’article, avance dans les colonnes de Nature : "Le principal mécanisme par lequel la pollution de l'air provoque le cancer n'est pas dû à l'induction de nouvelles mutations. C'est cette inflammation soutenue et chronique qui est essentielle pour que ces cellules mutées se transforment en tumeurs."

Les scientifiques ont aussi découvert que certaines cellules immunitaires présentes dans les poumons, libéraient une protéine favorisant l'inflammation appelée l'interleukine 1 bêta (IL-1β). De plus, les souris qui recevaient un anticorps bloquant l'IL-1β, enregistraient une baisse de l’incidence de cancer du poumon.

Mais pour Allan Balmain, il serait compliqué de traiter l’ensemble de la population exposée à des niveaux de pollution de l’air élevée de façon préventive avec ce type de traitement. D’autant plus que le médicament pourrait provoquer des effets secondaires indésirables chez des individus sans souci de santé. Pour l’expert, il serait mieux de se concentrer sur des interventions diététiques pouvant combattre l'inflammation des cellules.

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