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Système immunitaire

Maladie de Charcot : les protéines du système immunitaire en cause

La maladie de Charcot pourrait être liée à des protéines du système immunitaire, responsables de la mort des neurones. 

Maladie de Charcot : les protéines du système immunitaire en cause Chinnapong/istock




L'ESSENTIEL
  • La maladie de Charcot est aujourd'hui incurable.
  • Des chercheurs ont découvert qu'une protéine est impliquée dans la dégradation des neurones.
  • Bloquer son action pourrait permettre de limiter la progression de la maladie.

Deux à cinq ans : c’est l’espérance de vie moyenne après l’apparition des premiers symptômes de la maladie de Charcot. Aussi appelée sclérose latérale amyotrophique, elle entraîne une paralysie progressive des muscles. Des chercheurs travaillent sur des traitements permettant de prolonger la vie des malades et de ralentir la progression de la maladie. À l’école de médecine d’Harvard, une équipe a trouvé une piste de recherche. Avec des confrères du Boston Children's Hospital, les scientifiques ont découvert que la pathologie était liée à des protéines du système immunitaire, responsables de la mort des neurones. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Neuron. 

Maladie de Charcot : quelle est l’action des protéines sur les neurones ? 

"Lorsque les cellules reconnaissent un danger, par exemple une infection, les molécules immunitaires déclenchent une alarme qui envoie des cellules immunitaires sur le site concerné pour les éliminer et orchestrer la réparation des tissus, expliquent les auteurs dans un communiqué. Parfois, la réponse immunitaire implique une famille de protéines appelées gasdermines, qui déclenchent la mort des cellules par un processus hautement inflammatoire appelé pyroptose."

Dans les cellules nerveuses du cerveau, la gasdermine E, est celle qui s’exprime le plus, mais jusqu’ici son rôle restait flou. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont voulu mieux le comprendre. Dans des essais sur des neurones de souris et des cellules nerveuses humaines, ils ont découvert que lorsque les neurones détectent un danger, la gasdermine E endommage les centrales électriques de la cellule, appelées mitochondries, et les axones. Mais cette protéine ne tue pas les cellules, elle créé des "rétractations cellulaires". Ce phénomène s’observe chez les patients atteints de la maladie de Charcot. 

La gasdermine E : la cible d’un futur traitement contre la maladie de Charcot ? 

Pour mieux comprendre la relation entre la gasdermine E et la neurodégénérescence, l'équipe a créé des modèles de motoneurones de personnes atteintes de la maladie de Charcot. Ces neurones sont ceux liés à la commande des mouvements et ce sont eux qui sont dégradés par la pathologie. Les chercheurs ont constaté que la gasdermine E est présente à des niveaux élevés dans ces cellules nerveuses. Lorsqu’ils ont bloqué son action, ils ont remarqué que les axones et les mitochondries ont été protégés des dommages.

Dans un second temps, ils ont étudié les effets du blocage de la protéine sur un modèle de souris : cela a permis de ralentir la progression des symptômes. "Ces résultats suggèrent que la gasdermine E entraîne des changements dans les neurones qui peuvent contribuer à la progression de la maladie", estiment les auteurs. Ils précisent que des médicaments permettent de bloquer les effets de la gasdermine, toutefois, on ne sait pas encore s’ils peuvent cibler précisément la gasdermine E. "Mais ce travail est une première étape importante vers le développement de nouvelles approches pour le traitement de la sclérose latérale amyotrophique", estiment-ils.

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