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Caillots sanguins

Fracture : l’aspirine réduit les risques de complications

Pour éviter la formation de caillots potentiellement mortels, les patients hospitalisés pour une fracture se voient prescrire un anticoagulant injectable. Une étude révèle que l’aspirine est tout aussi efficace.

Fracture : l’aspirine réduit les risques de complications kot63/istock




L'ESSENTIEL
  • L’aspirine est le médicament le plus produit dans le monde. Il en est fabriqué environ 40.000 tonnes par an.
  • Si l’aspirine est en vente libre, cela reste un médicament : il ne doit pas être pris à la légère. Ainsi, son usage sans avis médical ne peut être que ponctuel.
  • Il existe plusieurs contre-indications à la prise d’aspirine : en cas d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, de risque hémorragique, d'insuffisance hépatique grave, d’insuffisance rénale grave ou encore en cas d’allergie à la molécule. La femme enceinte doit aussi l’éviter à partir du 6e mois de la grossesse.

L'immobilisation à cause d’une fracture favorise entre autres la formation des caillots sanguins. Pour éviter cette complication, les patients reçoivent des injections d’anticoagulant pendant les soins. Un essai clinique comptant plus de 12.000 patients opérés pour une fracture osseuse a cherché à évaluer les différentes techniques pour lutter contre ce risque. Les chercheurs ont découvert que l’aspirine était aussi efficace que le traitement usuel.

Caillots : l’aspirine aussi efficace que les anticoagulants 

Les participants de l’étude, parue dans New England Journal of Medicine, avaient eu une fracture de la jambe ou du bras ayant nécessité une intervention chirurgicale ou encore une fracture du bassin qui les a immobilisés. Une première moitié a reçu un anticoagulant injectable (héparine) deux fois par jour. L'autre a pris 81 mg d'aspirine deux fois par jour. Les patients ont été suivis pendant 90 jours.

Les chercheurs ont découvert que les résultats de l'aspirine n'étaient ni "inférieurs" ni "pires" que l’anticoagulant pour prévenir la mort du patient (47 décès pour le groupe aspirine contre 45 pour le groupe héparine). De plus, il n’y avait aucune différence concernant les risques de caillots dans les poumons (embolies pulmonaires). L'incidence des complications hémorragiques, des infections et d'autres événements indésirables était également similaire dans les deux groupes.

"De tous les résultats étudiés, la seule différence potentielle notée concernait les caillots sanguins dans les jambes, appelés thrombose veineuse profonde. Cette condition était relativement rare dans les deux groupes, car elle s'est produite chez 2,5 % des patients du groupe aspirine et chez 1,7 % des patients du groupe héparine", écrivent les auteurs.

"Cette différence relativement faible était due à des caillots plus bas dans la jambe, qui sont considérés comme ayant moins d'importance clinique et ne nécessitent souvent pas de traitement", précise la co-chercheuse principale Dr Deborah Stein, professeure de chirurgie à la faculté de médecine de l'Université du Maryland et Directrice des services de soins intensifs pour adultes du centre de traumatologie de l’établissement.

Fractures : un traitement post-opératoire plus simple

Pour les scientifiques américains, leur découverte ouvre la porte à un traitement post-opératoire des fractures plus simple et moins onéreux. 

"De nombreux patients souffrant de fractures préféreront probablement fortement prendre une aspirine quotidienne plutôt que de recevoir des injections après que nous ayons constaté que les deux leur donnent des résultats similaires pour la prévention des conséquences les plus graves des caillots sanguins", explique le chercheur principal de l'étude, Dr Robert V. O'Toole, chef du service d'orthopédie au centre de traumatologie de la faculté de médecine de l'Université du Maryland.

"Nous nous attendons à ce que les résultats de cet essai à grande échelle aient un impact important sur la pratique clinique qui pourrait même modifier la norme de soins", ajoute-t-il.

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