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Infectiologie

Paludisme : l’enjeu des vaccins en Afrique

La recherche sur les vaccins contre le paludisme avance en Afrique, notamment sur le R21 qui obtient de très bons résultats à un essai clinique et pourrait bientôt être approuvé par l’OMS. 

Paludisme : l’enjeu des vaccins en Afrique asadykov/iStock




L'ESSENTIEL
  • En 2020, l’OMS estimait qu’il y avait 241 millions de cas de paludisme dans le monde.
  • Le nombre estimé de décès imputables au paludisme s’est élevé à 627.000 en 2020.

En 2020, 95 % des cas de paludisme et 96 % des décès dus à cette pathologie ont été enregistrés sur le continent africain, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’instance de santé définit cette "maladie humaine potentiellement mortelle" comme étant "causée par des parasites que transmettent les piqûres de moustiques anophèles (une famille de moustiques) femelles infectées".

Les vaccins contre le paludisme sont en développement

Il est possible de guérir du paludisme mais, pour certaines personnes, une forme grave peut être très dangereuse voire mortelle. Il s’agit surtout des enfants de moins de 5 ans, des personnes immunodéprimées, des femmes enceintes, etc. "Depuis octobre 2021, l’OMS recommande aussi une large utilisation du vaccin antipaludique RTS, S/AS01 (dont le nom commercial est Mosquirix) chez l’enfant dans les zones à transmission modérée à forte du paludisme à P. falciparum. Il est démontré que le vaccin réduit considérablement la morbidité et la mortalité palustres chez le jeune enfant”, peut-on lire sur le site de l’OMS. 

Récemment, une étude publiée dans la revue Lancet Infectious Diseases, montrait qu’un nouveau vaccin antipaludique, appelé R21, était très efficace surtout dans le cadre d’un rappel. Tout comme le Mosquirix, celui-ci détruit le sporozoïte, c’est-à-dire le parasite du paludisme au moment où il est transféré à l'homme par la piqûre de moustique. En agissant tôt, le vaccin protège l’Homme de l'infection.

Pour évaluer son efficacité, les chercheurs ont étudié les données de plus de 400 enfants âgés de cinq à 17 mois. Ceux-ci avaient reçu une dose de rappel 12 mois après avoir reçu les trois premières doses du vaccin. Ainsi, les chercheurs ont observé que le vaccin R21 les avait mieux protégés que le Mosquirix. 

Le vaccin R21 est efficace à 75 % contre le paludisme

Dans le détail, les résultats montrent que huit enfants sur dix qui ont eu ce rappel n’ont pas été infectés par le paludisme… Il s’agit donc du premier vaccin à atteindre les objectifs fixés par l’Organisation mondiale de la santé, soit une efficacité minimale de 75 % pendant 12 mois chez les enfants. 

La phase 3 de l’essai clinique - toujours en cours - comprend 4.800 enfants de 5 à 36 mois qui ont été recrutés dans quatre pays africains. L’objectif est de démontrer la sécurité et l’efficacité du vaccin mais aucun résultat n’a pour l’instant été publié. S’il est validé, les chercheurs pensent qu’il pourrait être approuvé et mis en distribution dès l’an prochain. 

Pour garantir un nombre de vaccins suffisant, les scientifiques ont déjà signé un accord avec le Serum Institute of India. L’entreprise s’est engagée à fabriquer au moins 200 millions de doses de R21 par an. À titre comparatif, le laboratoire chargé du Mosquirix s’est engagé à produire 15 à 18 millions de doses par an jusqu’en 2028.

La question de la vaccination des enfants contre le paludisme reste un enjeu de taille car, selon l’OMS, 80 % des morts liées au paludisme concernent les moins de 5 ans.

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