- Après le stage consacré à la diminution des tranquilisants, 163 curistes ont vu leur consommation de médicaments diminuer de 30 % en fin de cure.
- Pour se détendre et lâcher prise, Sylvie fait dorénavant du pilates et du qi gong, une gymnastique traditionnelle chinoise.
30 ans. C’est le nombre d’années durant lesquelles Sylvie, chargée de mission habitat dans la fonction publique, souffrait de dépression. "J’ai fait plusieurs burn-out durant cette période », déclare la mère de famille âgée 58 ans, lors d’un point presse réalisé par les Thermes de Saujon le 7 juillet. Plusieurs facteurs ont provoqué son "mal-être quasi-constant". Dans son entreprise, une réorganisation et des suppressions de postes ont eu lieu à plusieurs reprises. "J’ai parfois dû m’occuper de dossiers complètement différents des miens. Cela m’a valu des trous de mémoire", se souvient la patiente.
Plusieurs casquettes
Ses problèmes personnels et son "parcours douloureux" ne l’ont également pas aidé. Durant des années, Sylvie a été victime de violences conjugales. "Après la séparation, j’ai dû me battre pour avoir la garde exclusive de mes filles", révèle-t-elle. En outre, en 2006, son père a été fauché par une voiture. "En tant qu’aînée, j’ai dû tout gérer après sa mort. En plus du travail et de l’éducation de mes enfants, je suis devenue l’aidante de ma mère. Elle a fait un accident vasculaire cérébral (AVC) à 45 ans. Je l’accompagnais tout le temps à ses rendez-vous médicaux, car mes frères et sœurs jugeaient qu’ils ne devaient pas mettre la main à la pâte", raconte l’habitante de Valenciennes.
Une dépendance aux benzodiazépines
Pendant plusieurs années, la patiente a pris des antidépresseurs et des anxiolytiques, notamment du Xanax, et est devenue dépendante de ces médicaments. Pour améliorer sa santé mentale, elle a décidé de consulter un psychiatre et de se tourner vers la médecine chinoise. Mais les résultats n’étaient pas significatifs. "C’était horrible pour mon mari de me voir comme ça… Un jour, mon corps m’a dit 'stop'. J’ai donc décidé de repenser à moi et j’ai fait des recherches. Je suis tombée sur cette cure thermale spécialisée en santé mentale qui est proposée par les Thermes de Saujon. Pour ne pas sombrer, je me suis inscrite au stage appelé 'Arrêter ou réduire les tranquilisants'. C’était un réel effort de reprendre le volant et de me rendre aux thermes seule", confie Sylvie.
"J’ai appris à lâcher prise pour guérir"
Durant cette prise en charge correspondant à des soins de balnéothérapie sous forme d’ateliers psychoéducatifs de trois semaines, la mère de famille a parlé de son addiction aux benzodiazépines et ses effets à long terme avec une psychologue des Thermes de Saujon. "Pendant cette cure, j’étais éloignée de mes responsabilités et de mon cadre de vie. J’ai laissé mon téléphone loin de moi et je me suis remise à la lecture. J’ai eu un déclic, j’ai appris à me déconnecter et à lâcher prise pour guérir", se rappelle la quinquagénaire.
Une réduction des tranquilisants
Au cours du stage, la curiste a appris à réduire progressivement sa consommation de tranquilisants. Après l’atelier, elle n’avait plus recours au Xanax le matin et en prenait parfois le soir. "Cette cure thermale spécialisée en santé mentale a réellement facilité mon sevrage aux anxiolytiques. Quant au seroplex, un antidépresseur, j’ai réussi à diminuer son usage, mais je ne saurais pas complètement arrêter", explique Sylvie.
Désormais, soit un an après la cure, la patiente continue de voir sa psychiatre toutes les deux semaines. La Valenciennoise bénéficie également de séances d’acupuncture et de Shiatsu, une technique utilisant les manipulations et les pressions avec les doigts pour détendre le corps. Sylvie compte de nouveau s’inscrire à un stage proposé par Thermes de Saujon, mais cette fois-ci, sur la gestion du stress.