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Environnement

Comment nos médicaments polluent les rivières

Si les médicaments ont permis d’améliorer notre santé et notre espérance de vie, leurs résidus polluent l’environnement et menacent les animaux.

Comment nos médicaments polluent les rivières guy-ozenne / istock.




L'ESSENTIEL
  • Les résidus des médicaments que nous ingérons sont généralement évacués dans nos urines et dans nos selles.
  • Ces résidus sont si petits qu’ils passent à travers le réseau de filtrage des stations d’épuration (quand il y en a).

Pour la première fois, une vaste étude internationale dirigée par l’Université d’York (Royaume-Uni), à laquelle a participé INRAE et impliquant plus de 80 instituts de recherche, a analysé la pollution de 258 rivières dans une centaine de pays sur les cinq continents.

La biodiversité aquatique menacée

"Le diagnostic de la pollution médicamenteuse est déjà bien établi dans certaines régions du monde comme l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale ou la Chine, mais il n’existait pas d’étude globale permettant de faire un état des lieux au niveau mondial", expliquent les chercheurs.

Leurs résultats, publiés dans PNAS, montrent que toutes les rivières étudiées sont contaminées par des résidus médicamenteux et qu’un quart des sites échantillonnés présentent des niveaux de pollution potentiellement dangereux pour la biodiversité aquatique. En effet, si les médicaments sont conçus pour avoir une action précise sur l’être humain, leurs impacts sont imprévisibles sur les autres organismes vivants (poissons, crustacés, microorganismes, flore…) et peuvent perturber leur biologie et cycle de vie.

"Parmi les régions les plus polluées, on trouve notamment les pays en développement, où sont situées les usines de production et où le traitement des eaux usées et des déchets est peu développé", détaillent les chercheurs. Par exemple, ils ont retrouvé de fortes concentrations en substances médicamenteuses au Pakistan et en Bolivie.

61 substances médicamenteuses analysées

L’étude révèle également qu’un quart des sites étudiés avaient une concentration en contaminants potentiellement dangereuse pour l’environnement, notamment pour deux antibiotiques (le sulfamethoxazole et la ciprofloxacine), un antihistaminique (la loratadine) et un médicament utilisé dans le traitement de l’hypertension (le propranolol).

La recherche a inclus de grands fleuves tels que l’Amazone, le Mississipi ou le Mékong, avec des sites d’échantillonnages dans des régions où les médicaments modernes ne sont pas utilisés (comme un village Yanomami au Venezuela) et dans les villes parmi les plus peuplées de la planète, comme New-York ou Delhi. L’analyse des échantillons a porté sur 61 substances médicamenteuses parmi les plus couramment utilisées : antibiotiques, analgésiques, anti-inflammatoires, antihistaminiques, antidiabétiques, antidépresseurs, stimulants (comme la caféine).

Au cours de l'expérience, 1052 échantillons ont été prélevés à travers le globe selon un même protocole et les concentrations en substances médicamenteuses ont été mesurées par un même laboratoire.

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