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Virologie

Covid-19 : l'Académie de médecine s'oppose à l'intégration de la 3e dose dans le pass sanitaire

Cela transgresserait "le rôle dévolu au pass sanitaire qui était de limiter le risque de transmission du virus et d'inciter la population à se faire vacciner". 

Covid-19 : l'Académie de médecine s'oppose à l'intégration de la 3e dose dans le pass sanitaire Elena Abrosimova / istock.




L'ESSENTIEL
  • Depuis le début de la campagne de vaccination anti-coronavirus, en France, 50 006 445 personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 74,2% de la population totale).
  • La reprise de la circulation virale s’est confirmée en métropole, avec une nouvelle hausse du taux d’incidence.

La pandémie de Covid-19 n'est pas terminée. Avec la saison froide, la situation épidémiologique évolue de façon inquiétante en Russie ainsi que dans plusieurs pays du Nord et de l'Est de l'Europe. En France, l'incidence des infections déclarées est de nouveau à la hausse, dépassant 6000 cas par jour. Face à l'éventualité d'une 5ème vague dans les semaines à venir, deux mesures ont été envisagées par le gouvernement :

1.  conditionner la validité du pass sanitaire à l'administration d'une dose de rappel pour les personnes âgées de plus de 65 ans et/ou porteuses de comorbidités, afin de renforcer leur protection contre les formes sévères de la maladie ;

2.  permettre aux chefs d'établissements scolaires de connaître le statut vaccinal anti-Covid des élèves afin de faciliter la lutte contre la propagation du coronavirus dans les écoles, les collèges et les lycées.

"Transgression"

"La première de ces mesures transgresse le rôle dévolu au pass sanitaire qui était de limiter le risque de transmission du virus et d'inciter la population à se faire vacciner", estime l’Académie de médecine dans un communiqué. "Elle induit quelque incertitude sur l'efficacité de la vaccination et suscite une discrimination injustifiée à l'égard des personnes les plus vulnérables qui ont déjà accepté de recevoir les deux premières doses de vaccin", poursuivent les professionnels de santé.

Tout en reconnaissant le bien-fondé d'un rappel vaccinal après un intervalle de 6 mois, justifié par la diminution progressive de l'immunité post-vaccinale des personnes risquant de faire une forme grave de la Covid-19, l’Académie de médecine s’interroge : faut-il user de la contrainte vis-à-vis de cette population sensibilisée qui, pour sa grande majorité, consentira spontanément à recevoir le rappel vaccinal ? Les mesures incitatives ne devraient-elles pas cibler en premier lieu toutes les personnes encore non vaccinées, dont 20% des adultes ?

"Elever la couverture vaccinale de la population à plus de 90%"

La seconde de ces mesures imposerait une nouvelle dérogation au secret médical en autorisant les directeurs d'établissements à prendre connaissance du statut vaccinal des enfants. Ce projet de loi irait à l'encontre de l'annonce, faite le 30 septembre par le gouvernement, selon laquelle le pass sanitaire deviendrait obligatoire pour les adolescents âgés de 12 ans et 2 mois à 17 ans comme il l'est pour les adultes, mais qu'il ne serait pas exigé pour accéder au sein des écoles, collèges ou lycées. "Un tel contrôle par l'administration scolaire ne pourrait être admis que si la vaccination contre la Covid-19 avait un caractère obligatoire, ce qui n'est pas encore le cas", juge l’Académie de médecine.

Consciente de la nécessité de se préparer à affronter une nouvelle poussée épidémique, l'Académie de médecine rappelle la nécessité d'élever la couverture vaccinale de la population à plus de 90% et d'immuniser de toute urgence les personnes les plus vulnérables qui n'ont pas encore été vaccinées. Pour toute la population, vaccinée ou non, elle recommande le maintien des gestes barrière et le port du masque dans l'espace public pendant toute la saison hivernale.

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