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QUESTION D'ACTU

Psychologie

Pourquoi est-il plus simple de pardonner un proche ?

Nous considérons nos proches comme plus moraux et nous sommes moins enclins à les juger qu’une personne étrangère.

Pourquoi est-il plus simple de pardonner un proche ? fizkes/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les participants ont considéré comme plus moraux et voulaient moins punir ou critiquer leurs proches que les étrangers.
  • Ils ont également ressenti plus de honte, de culpabilité et d'embarras quand leurs proches ont adopté un comportement immoral.

Quand un proche se comporte mal, nous avons tendance à être plus indulgent que lorsqu’il s’agit de quelqu’un d’étranger. Dans une étude parue dans le Journal of Personality and Social Psychology, des chercheurs canadiens de l’université de Toronto ont tenté de comprendre pourquoi nous sommes moins sévères avec nos proches bien que cette clémence puisse se faire au détriment de nos valeurs.

Un conflit intérieur

Comment réagissons-nous lorsque nos partenaires amoureux, amis ou membres de la famille se comportent de manière contraire à l'éthique ?, interroge Rachel Forbes, autrice principale de l’étude. Les recherches antérieures nous en disent long sur la façon dont nous réagissons au comportement contraire à l'éthique d'un étranger, mais très peu sur la façon dont nous réagissons lorsque l'agresseur est une personne à laquelle nous tenons profondément. Lorsqu'un de nos proches se comporte de manière contraire à l'éthique, nous sommes confrontés à un conflit entre le maintien de nos valeurs morales et le maintien de notre relation. Nous avons mené cette recherche pour mieux comprendre ce conflit.”

Pour cette étude, les chercheurs mené une série de quatre expériences impliquant plus de 1 100 participants. Dans un premier temps, les volontaires ont lu une situation hypothétique dans laquelle un partenaire romantique, un ami proche ou un étranger a commis un acte contraire à l'éthique ou immoral, comme voler de l'argent dans un pot de collecte de charité. Dans une autre expérience, les participants ont été invités à se souvenir d'un moment où ils ont vu un proche commettre un acte contraire à l'éthique ou immoral. Par la suite, il leur a été demandé de tenir un journal des transgressions morales dont ils ont été témoins pendant 15 jours. Dans chaque expérience, les participants ont répondu à une série de questions sur la personne qui a commis l'acte, la gravité de l'acte et la sévérité avec laquelle le transgresseur devrait être puni. Les participants ont également répondu à des questions sur ce qu'ils pensaient d'eux-mêmes, y compris les émotions négatives qu'ils ont ressenties et leur propre sens de la moralité.

Un mélange d’émotions quand les proches ont commis un acte immoral

Dans chacune des expériences, les chercheurs ont découvert que les participants ont ressenti moins de colère, de mépris et de dégoût envers la famille et les amis proches qui se comportaient mal. Ils les considéraient comme plus moraux et voulaient moins les punir ou les critiquer que les étrangers. Cependant, les participants ont également ressenti plus de honte, de culpabilité et d'embarras et ont rapporté des évaluations un peu plus négatives de leur propre moralité lorsqu'un de leurs proches a commis une violation morale ou éthique.

Apprendre un mauvais comportement d’un proche par un tiers est plus choquant

Dans une quatrième expérience, les participants et leurs proches ont répondu à des questions les concernant avant que celles-ci leurs soient échangés. Dans un premier temps, les partenaires ont reçu des réponses authentiques mais, au second tour, les participants ont reçu de la main des chercheurs de fausses réponses indiquant que leur partenaire s'était comporté de manière contraire à l'éthique, en mentant, en plagiant ou en agissant de manière égoïste. Comme dans les expériences précédentes, les participants ont ensuite répondu à une série de questions sur leur partenaire, la transgression, la dureté de la punition et leurs sentiments envers eux-mêmes. 

Les résultats étaient similaires aux trois premières expériences, mais l'effet n'était pas aussi fort. “Il est possible que les participants soient mécontents de leurs proches parce qu'ils n'ont pas informé le participant des actes contraires à l'éthique à l'avance et ont plutôt choisi d'en parler au chercheur, estime Rachel Forbes. Entendre un comportement contraire à l'éthique d'une personne qui vous est chère par un étranger est susceptible d'être un peu plus choquant que d'en entendre parler directement de votre ami ou de votre proche.”

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