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QUESTION D'ACTU

Antibiorésistance

Dans la poussière, les bactéries peuvent s’échanger un gène de résistance aux antibiotiques

Les bactéries sont capables de s’échanger leur gène de résistance aux antibiotiques grâce à leur plasmide. Si cette information paraît inquiétante, les conséquences sur la santé publique sont encore inconnues.

Dans la poussière, les bactéries peuvent s’échanger un gène de résistance aux antibiotiques Undefined/iStock




“C’est l’une des plus grandes menaces pour la santé que nous ayons identifiées”. Voici la manière dont Peter Beyer, du département des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a qualifié récemment l’antibiorésistance. Selon une étude publiée en novembre 2018, 33 000 personnes sont décédées en 2015 au sein de l’Union européenne, faute d’avoir reçu un traitement contre ces bactéries sur lesquelles les antibiotiques ne font plus effet. Une nouvelle étude, publiée dans la revue PLOS Pathogens, vient s’ajouter à la crainte de l’OMS. Les chercheurs ont découvert que dans la poussière, les bactéries coopèrent et parviennent à s’échanger leur capacité de résistance.

Les bactéries s’échangent leurs plasmides

C’est une équipe scientifique de l’université de l’Illinois (Etats-Unis) qui a réalisé cette étude. Les chercheurs sont partis du principe que des bactéries résistantes se trouvent dans l’air, et plus particulièrement dans la poussière intérieure. Ils ont analysé 166 échantillons de poussière provenant de 43 immeubles différents. Ainsi, sur 183 gènes d’antibiorésistance identifiés, 52 ont été reconnus comme mobiles. Après séquençage génétique, les scientifiques ont constaté que ces bactéries s’échangeaient leurs plasmides, des morceaux d’ADN qui peuvent se transmettre de cellules en cellules. Un plasmide peut contenir un gène particulier, comme celui de la résistance aux antibiotiques, et ce dernier peut donc ensuite se propager.

Quelles conséquences pour la santé de tous ?

Alors que le phénomène de l’urbanisation nous pousse à passer de plus en plus de temps à l’intérieur de bâtiments, cette découverte laisse penser que ces derniers sont de véritables nids à bactéries résistantes. Ces gènes pourraient ainsi s’échanger entre l’environnement extérieur et le microbiome humain. Même si cette nouvelle parait inquiétante, l’actuelle étude ne permet pas de savoir ce que cela implique réellement pour la santé publique mondiale. Selon les auteurs, d’autres études doivent être réalisées afin de comprendre comment ces bactéries s’échangent leurs plasmides. Cela permettrait de mesurer les conséquences de ces échanges de gènes sur le phénomène d’antibiorésistance à l’échelle mondiale, et peut-être de trouver un moyen d’endiguer ce phénomène.

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