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Moins de graisse

Nutrition : comment la caféine pourrait limiter la prise de poids

La caféine, quelle que soit la source, permettrait de limiter la prise de poids sur des souris et pourrait à terme être utilisé comme stratégie de lutte contre l'obésité. 

Nutrition : comment la caféine pourrait limiter la prise de poids ValentynVolkov/iStock




La caféine est un ingrédient très controversé. Alors que certaines études l’accusent de favoriser les risques de migraine, de cancer du poumon ou de l’œsphage, d’autres au contraire vantent ses mérites contre Parkinson, le cancer du foie ou celui de la prostate. Plusieurs recherches ont également mis en avant ses bienfaits contre le mauvais cholestérol et dans la perte de poids. Aujourd’hui, dans une nouvelle étude sur des rats, des scientifiques américains ont découvert que la caféine avait réduit de 16% la prise de poids et de 22% la prise de graisse corporelle, en comparaison aux animaux soumis au même régime alimentaire riche en graisses et en sucre. Cette étude est parue dans le Journal of Functional Foods.

Pour en arriver à ces conclusions, des scientifiques de l’université de l’Illinois (Etats-Unis) ont donné à six groupes de rats une alimentation riche en graisses et en sucre pendant 28 jours. Ils ont complété le régime de cinq des groupes avec de la caféine synthétique, du thé de maté contenant de la caféine, de caféine extraite du thé de maté, de la caféine extraite du café et du thé de maté décaféiné.

Le maté, ou yerba maté, est une boisson réalisée à partir des feuilles de l'arbre Ilex paraguariensis. Elle est très populaire en Amérique du Sud : au Brésil, au Chili, au Paraguay, en Uruguay et en Argentine. La quantité de caféine donnée aux rongeurs équivalait à celle qu’un humain ingère s’il consomme quatre tasses de café par jour. 

Une baisse de l’expression des gènes qui codent pour la synthase des acides gras

Au bout de 28 jours, les chercheurs ont constaté une différence importante de masse corporelle maigre entre les six groupes de rats. Ceux qui avaient consommé de la caféine, quelle qu’en soit la source, avaient pris moins de graisse corporelle que leurs homologues du groupe sans caféine. Ils ont remarqué un lien étroit entre le stockage des lipides dans les cellules adipeuses, le gain de poids et l’augmentation de la masse adipeuse.

Ensuite, les chercheurs ont étudié les effets de la caféine dans des cultures cellulaires de rats. Ils les ont exposés aux trois types de caféine : synthétique extraite du café et extraite du maté. Résultats : l’accumulation de lipides dans les cellules adipeuses diminuait de 20 à 41 %, peu importe le type de caféine. La caféine a entraîné chez eux une baisse de l’expression des gènes qui codent pour la synthase des acides gras (FASN), une enzyme qui aide à produire des acides gras à longue chaîne, et la lipoprotéine lipase (LPL), une enzyme très importante dans la décomposition des triglycérides. Dans le détail, les tests en culture cellules ont montré que l’expression du FASN avait diminué de 31 à 39 % et celle de la LPL de 51 à 69 %. Qui plus est, la régulation à la baisse du FASN et de deux autres gènes dans le foie des rats réduisait la production de triglycérides et de cholestérol à lipoprotéines à basse densité dans ces organes.

Globalement, les rats ayant consommé de l’extrait de caféine avaient une prise de poids réduite de 16% et une graisse corporelle plus faible de 22% que ceux qui avaient pris de du maté décaféiné. “Compte tenu des résultats, le thé de maté et la caféine peuvent être considérés comme des agents anti-obésité”, explique l'auteur de l'étude, le professeur Elvira Gonzalez de Mejia, directrice des sciences de la nutrition à l'université. 

Le thé de maté de plus en plus étudié 

“Les résultats de cette recherche pourraient être appliqués aux humains pour comprendre les rôles du thé de maté et de la caféine comme stratégies potentielles pour prévenir le surpoids et l'obésité, ainsi que les troubles métaboliques subséquents associés à ces conditions”, conclut-elle.

Récemment, Elvira Gonzalez de Mejia avait publié les résultats d’une autre étude assez similaire. Lors d’expérience précédente, son équipe et elle avaient remarqué que le traitement des cellules graisseuses de souris avec des extraits de peau de grains de café entraînait une réduction de l’inflammation induite par la graisse dans les cellules, une meilleure absorption du glucose et une sensibilité à l’insuline. Un phénomène causé par deux composés phénoliques, l'acide protocatéchoïque et l'acide gallique. Les personnes sujettes à l'obésité, au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires bénéficieraient donc de la consommation de ces composants, concluaient ainsi les chercheurs. 

Quant au thé de maté, cela fait déjà quelques années que la science s’intéresse à ses bénéfices potentiels pour la santé. Riche en flavonoïdes et en composés phénoliques, il protégerait des infections, de l’obésité, du diabète et des maladies cardiovasculaires.

Dans le monde, 13% des adultes sont obèses 

Le café et le thé de maté pourraient donc être des stratégies facilement disponibles et abordables pour lutter contre l’obésité, enjeu de santé majeur dans le monde. A l’heure actuelle, cette affliction concernerait au moins 13% des adultes à travers le globe et serait à l’origine d’au moins 2,8 millions de décès par an (ou la surcharge pondérale). 

En effet, l’obésité et le surpoids sont des facteurs de risques majeurs dans de nombreuses maladies chroniques comme le diabète de type 2, les maladies hépatiques grasses et cardio-métaboliques. Ils seraient également responsables de de 7 à 41% des cancers. 

En France, l’obésité concerne 17% des adultes et, chez les enfants, 16% des garçons et 18%, des filles. Des chiffres à peu près stables depuis une dizaine d’années, selon l’Inserm.

 

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