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Café, alcool, sushis... avec «Excepting Better», Emily Oster tord le cou aux idées reçues sur la grossesse

Dans son livre "Excepting Better", l'universitaire américaine Emily Oster s'interroge sur toutes ces choses que les médecins interdisent aux femmes enceintes. Sushis, alcool, café... pas certain qu'ils soient si mauvais que cela pour le foetus, avance-t-elle dans cet ouvrage polémique. 

Café, alcool, sushis... avec \ ampak/iStock




Sushis, tabac, café… autant d’aliments toujours interdits pendant une grossesse. Mais où sont les preuves scientifiques que leur consommation serait mauvaise pour le fœtus ? Dans son livre Excepting Better paru en 2014, Emily Oster, 38 ans, professeur à l’université de Brown de Providence, a décidé de remonter à la source de ces idées reçues. Son ouvrage fait aujourd’hui un carton.

Bien sûr, tout ce qu’on entend sur la grossesse n’est pas à jeter à la poubelle : le tabac par exemple est certainement néfaste pour le fœtus. En revanche, rien n'établit qu’une consommation modérée de café puisse porter atteinte au bébé, note Emily Oster dans son livre. Quant aux sushis, ils exposent certes aux salmonelles, mais nul besoin d’être enceinte pour être concerné(e) par ce risque. Mais là où l'auteur d'Excepting Better rue dans les brancards, c’est surtout avec l’alcool. D’après elle, s’il est sûr que boire beaucoup pendant la grossesse est risqué, aucune étude fiable n'a jamais prouvé qu’une consommation légère l’était. Et, alors que de nombreux médecins s’inquiètent quand une femme enceinte prend beaucoup de poids, rien ne montre que cela peut affecter le fœtus.  

"La grossesse semble être un monde fait de règles arbitraires"

C’est lorsqu’elle s’est retrouvée enceinte de sa fille en 2009 qu'Emily Oster a eu l’idée d’un tel ouvrage. Frustrée par le nombre d’interdits imposés par des médecins terrorisés à l'idée qu’on leur intente un procès, elle a décidé de remonter à la source de ces restrictions, analysant une par une les études sur le sujet. Elle s’est alors rendu compte que beaucoup d’entre elles étaient basées sur des échantillons de participants beaucoup trop restreints, rendant toute généralisant impossible. "La grossesse semble être un monde fait de règles arbitraires. C’était comme si on voulait acheter une maison et que notre agent immobilier nous annonçait que les gens sans enfants n’aimaient pas les jardins et avaient donc décidé de ne nous montrer aucune maison avec jardin", raconte-elle au Huffington Post au moment de la publication d’Excepting Better.

Aujourd’hui, s’il dérange et choque, ce dernier explose en librairie. Depuis sa parution, le livre s’est vendu en 80.000 exemplaires et a été traduit en hébreu, en chinois, en japonais et en coréen.

Et le prochain ouvrage d’Emily Oster risque de connaître un écho similaire. En effet, dans ce livre à paraître en avril 2019, l’universitaire compte s’attaquer au sujet sensible de l’allaitement. Alors que la pratique est largement recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé, Emily Oster n’aurait trouvé qu’une seule étude rigoureuse et à grande échelle sur le sujet.

Pour elle, les données sont souvent faussées par le fait que les femmes qui allaitent sont très différentes de celles qui ne le font pas, la première catégorie étant souvent plus riche et plus diplômée. Pour isoler l’effet de l’allaitement sur les enfants, il faudrait donc une expérience "rendomisée" (l'étude d'un nouveau traitement au cours de laquelle les participants sont répartis de façon aléatoire dans le groupe témoin et le groupe expérimental), fait valoir Emily Oster. Car d'après elle, s’il est certain que le lait maternel réduit les diarrhées et l’eczéma à court terme, à long terme, rien ne prouve qu’il a des effets positifs sur le QI et l’obésité infantile.

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