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Grossesse : prendre des antidépresseurs rend les enfants plus intelligents

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, prendre des antidépresseurs au cours d'une grossesse n'a pas que des impacts négatifs sur l'enfant à naître. A long terme, cela améliore notamment leurs performances cognitives, selon une nouvelle étude.

Grossesse : prendre des antidépresseurs rend les enfants plus intelligents Wavebreakmedia / iStock




Alors que prendre des antidépresseurs pendant une grossesse est généralement fortement déconseillé par les professionnels de santé, une nouvelle étude présentée lors de la réunion annuelle des Pediatric Academic Societies (PAS) tendrait à contrebalancer cette recommandation. La recherche démontre qu'un enfant exposé aux antidépresseurs ISRS pendant la grossesse de sa mère aura de meilleures performances cognitives que les autres douze ans après.

Créativité, concentration, maîtrise de soi

Le principal intérêt de cet essai réside dans le fait que l’impact de la consommation d’antidépresseurs pendant la grossesse est évalué de nombreuses années après que l’enfant soit né. Aucune étude n’avait jusqu’ici pris autant de recul.

Les docteurs Sarah Hutchison et Tim Oberlander ont évalué les capacités de réflexion et d’attention de 51 pré-adolescents (créativité, concentration, maîtrise de soi…), tous suivis dès la 26ème semaines de grossesse de leur mère. Résultat : les chercheurs ont constaté, non sans surprise, que les enfants exposés aux ISRS durant la grossesse de leur maman avaient de meilleures compétences cognitives que ceux qui n’avaient jamais été jamais été exposés aux antidépresseurs. Les résultats étaient les mêmes six ans après la naissance des sujets étudiés.

Comme d’autres études l’avaient déjà démontré, la prise d’antidépresseurs ISRS pendant la grossesse a en revanche généré des enfants plus anxieux que la moyenne. Cette anxiété anormale a été constatée trois et six ans après leur naissance. Elle avait en revanche complètement disparue douze ans après.

"Ne pas traiter une dépression n’est pas une option"

Des recherches supplémentaires étant nécessaires pour confirmer ces résultats, les scientifiques étudient actuellement une nouvelle cohorte de 120 enfants selon les mêmes paramètres.

"Ne pas traiter une dépression, même lorsqu’elle a lieu pendant une grossesse, n’est pas une option", rappelle Tim Oberlande, avant de nuancer les résultats de son étude : "l’impact de l'exposition prénatale aux antidépresseurs n'est pas une simple relation de cause à effet. Lorsqu’on évalue l'impact à long terme de l'exposition aux ISRS avant la naissance, il faut prendre en compte les gènes de l’enfant à naître et plus tard son environnement familial, deux paramètres qui influenceront aussi grandement son développement cognitif".

Les inhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine, communément appelés les "antidépresseurs ISRS" ou simplement "ISRS" sont des antidépresseurs couramment utilisés pour traiter la dépression de la femme pendant la grossesse. Ils affectent le niveau de sérotonine dans le cerveau, un produit chimique jouant un rôle capital dans la régulation de l'humeur et de l’attention. Ils sont mieux connus sous les noms de Prozac, Paxil, Zoloft, Celexa, Luvox et Effexor.

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