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Octobre rose

Cancer du sein : manger de l'ail et des oignons pour diminuer les risques ?

Selon une récente étude américaine réalisée à Porto Rico, consommer régulièrement de l'ail et de l'oignon permettrait de diminuer les risques de cancer du sein. 

Cancer du sein : manger de l'ail et des oignons pour diminuer les risques ? jpchret/iStock




Les bienfaits pour la santé de l’ail et de l’oignon sont régulièrement mis en avant par la science. Il y a quelques années, des scientifiques britannique ont découvert qu’une recette médiévale à base d’ail, d’oignon, de vin, de cuivre et de bile de vache pouvait venir à bout du terrible staphylocoque doré, superbactérie résistante aux antibiotiques. On sait également que l’ail et l’oignon aident à lutter contre des maladies comme le diabète, les troubles cardiaques ou encore le cancer colorectal, gastrique et de la prostate. Mais selon une nouvelle étude parue dans la revue Nutrition and Cancer, ces aliments entraîneraient également une diminution des risques de cancer du sein.

Pour en arriver à ces conclusion, les chercheurs de l'Université de Buffalo (Etats-Unis) se sont intéressés à la petite île américaine de Porto Rico, réputée pour son faible taux de cancer du sein. Ils ont identifié 314 femmes ayant été diagnostiquées de la maladie entre 2008 et 2014 et les ont comparées à 346 volontaires sans aucun antécédent de cancer en demandant à toutes les femmes de répondre à un questionnaire concernant leur alimentation. Après avoir pris en compte des facteurs comme l’âge, la scolarité, les antécédents familiaux, l’IMC et le tabagisme, les chercheurs ont constaté une association entre consommation modérée et élevée d’ail et d’oignon et cas de cancer du sein.

Les chercheurs voulaient étudier la population de Porto Rico car les femmes y consomment plus d'oignons et d'ail qu'en Europe et aux États-Unis, en grande partie à cause de la popularité du sofrito, sauce chaude à base de tomates râpées et d'oignons revenus dans l'huile d'olive, ainsi que dans des plats à base de haricots et de riz. Qui plus est, "Puerto Rico a des taux de cancer du sein inférieurs à ceux de la partie continentale des États-Unis, ce qui en fait une population importante à étudier", explique Gauri Desai, étudiante en épidémiologie à l’Ecole de Santé publique de l'Université de Buffalo (Etats-Unis) et auteure principale de l’étude.

Une étude unique en son genre

"Nous avons constaté que chez les Portoricaines, la consommation combinée d'oignon et d'ail, ainsi que de sofrito était associée à un risque réduit de cancer du sein", ajoute-t-elle. Dans le détail, celles qui consommaient du sofrito plus d’une fois par jour présentaient une diminution de 67% du risque de cancer du sein par rapport à celles qui n’en mangeaient jamais. "L'étude des femmes portoricaines qui consomment beaucoup d'oignons et d'ail en tant que sofrito est unique", renchérit-elle, précisant que c’est bien la consommation totale d'oignons et d'ail qui fait la différence en terme de cancer du sein.

"Il y a très peu de recherches sur le cancer du sein à Porto Rico. Cette étude est le fruit d'une collaboration entre mes collègues de l’Université de Buffalo et de l'Université de Porto Rico pour nous aider à comprendre pourquoi les taux y sont moins élevés que dans le reste des États-Unis et pourquoi ils continuent d'augmenter alors qu'ils diminuent dans le reste des États-Unis", conclut quant à elle Jo Freudenheim, PhD, coauteure de l'étude.

Les flavonols et composés organosulfurés en cause

Bien que cette dernière ne puisse pas expliquer les mécanismes exacts en jeu, les chercheurs soupçonnent les flavonols et les composés organosulfurés, très importants dans l’ail et les oignons, d’être responsables de ces effets anticancéreux. L’ail contient des composés tels que la S-allylcystéine, le sulfure de diallyle et le disulfure de diallyle, tandis que les oignons contiennent des alc(en)yl cystéine sulphoxydes. "Ces composés présentent des propriétés anticancérigènes chez l'homme, ainsi que dans les études expérimentales sur les animaux", explique Lina Mu, auteure principale de l'étude, qui est professeure agrégée en épidémiologie et en santé environnementale à l’Université de Buffalo.

Ces résultats paraissent alors qu'en France l'opération Octobre Rose incite les femmes de 50 à 74 ans à participer à une campagne de dépistage organisé contre le cancer du sein. Avec environ 54 062 nouvelles personnes touchées chaque année dans l’Hexagone, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins et aussi le plus mortel (11 886 décès par an). Moins de 10% de ces maladies surviennent avant 40 ans. L’incidence augmente ensuite régulièrement jusqu’à 65 ans. 

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