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Obésité : notre cerveau a sa part de responsabilité

Des neurones spécifiques pourraient nous signaler quand arrêter de manger et joueraient donc un rôle dans le développement de l'obésité.

Obésité : notre cerveau a sa part de responsabilité TAGSTOCK1/iStock




Dans le monde, 1,9 milliard d’adultes sont en excès de poids et plus de 650 millions d’entre eux sont obèses. Selon l’OMS, cette maladie qui se caractérise par une "une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle pouvant nuire à la santé", touche de plus en plus de pays et de tranches socio-économiques différents. Aujourd’hui, en France, près de 15% de la population adulte est obèse, et environ le tiers est en surpoids.

Ce qui se passe dans le cerveau 

Si de nombreux scientifiques associent cette maladie à un mode de vie trop sédentaire et à une consommation d’aliments de plus en plus transformés, on en sait encore peu sur les cheminements moléculaires en jeu. D’après une étude parue dans la revue Science, des neurones spécifiques situés dans l'hypothalamus latéral pourraient nous signaler quand arrêter de manger.  

Garrett Stuber, professeur de neurobiologie du Département de Psychiatrie à l’Université de Caroline du Nord (Etats-Unis) et des collègues suédois et anglais ont étudié une partie du cerveau appelée hypothalamus latéral (HL) chez des souris obèses. "On sait depuis longtemps que le HL joue à promouvoir un comportement alimentaire mais les cellules exactes qui y contribuent ne sont pas encore bien définies", explique-t-il à Medical News Today

Les scientifiques ont donc analysé l’expression du gène dans des cellules individuelles du HL chez des souris obèses et l’ont comparé à des souris "normales". Ils ont observé des changements proéminents dans les neurones transporteurs de glutamate type-2 (Vglut2), ce qui signifie qu'ils joueraient un rôle dans l'arrêt de l’alimentation en disant à notre cerveau quand cesser de manger.

De nombreuses autres zones cérébrales "probablement modulées par l’obésité"

Plus précisément, chez les souris alimentées de manière très riche pendant 12 semaines afin d’induire de l’obésité, "les neurones LHVglut2 (…) sont devenus de moins en moins réactifs à la consommation de sucrose et au reste", expliquent les chercheurs. C'est-à-dire que ces neurones n’envoyaient pas le signal "arrête de manger" à ces souris comme c'est le cas pour celles qui avaient maintenu un régime alimentaire normal. "Bien que nos travaux se soient concentrés sur le LH, il est essentiel de noter que de nombreuses autres zones cérébrales et types de cellules interconnectés sont également probablement modulées par l'obésité", explique Stuber.

Le nombre de personnes obèses ne cessant d’augmenter dans le monde depuis ces trente dernières années, de plus en plus de scientifiques essayent de comprendre comment cette maladie affecte le cerveau. Il y a quelques mois, en étudiant les radios du cerveau de 12 000 personnes, des scientifiques néerlandais ont découvert qu’"avoir de plus de graisse dans le corps est associé à de plus petits volumes de structure dans le cerveau, dont les structures de matière grises qui sont localisées dans le centre du cerveau".

De précédentes recherches ayant déjà fait le lien entre volume de matière grise et "circuit de récompense de la nourriture", des modifications dans la matière grise pourraient augmenter les difficultés des personnes concernées à contrôler leurs habitudes alimentaires, concluait l’étude.

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