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QUESTION D'ACTU

Sept fois plus de risque

Un trouble bipolaire augmente le risque de développer la maladie de Parkinson

Une nouvelle étude publiée dans la revue "Neurology" pointe l’augmentation du risque de développer la maladie de Parkinson chez les personnes ayant développé un trouble bipolaire.

Un trouble bipolaire augmente le risque de développer la maladie de Parkinson Highwaystarz-Photography/iStock




Alors que de nombreux travaux avaient déjà établi un lien entre la dépression et le risque de développer la maladie de Parkinson, aucune étude ne s’était jusqu’ici penchée sur celui existant entre cette maladie neurodégénérative et le trouble bipolaire.

C’est désormais chose faite grâce aux recherches menées par le Taipei Veterans General Hospital à Taiwan, dont les conclusions viennent d’être publiées dans la revue Neurology. Selon leurs auteurs, les personnes touchées par un trouble bipolaire ont jusqu’à sept fois plus de risque que les autres de développer la maladie de Parkinson.

Un risque jusqu’à sept fois supérieur

Deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente du système nerveux après la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson touche environ 200 000 personnes en France et plus d’un million en Europe : 8 000 nouveaux cas sont déclarés chaque année dans l’Hexagone. Elle se caractérise par une perte progressive des neurones des noyaux gris du cerveau qui sécrètent la dopamine, ce qui occasionne une perte progressive du contrôle des mouvements et l’apparition d’autres symptômes moteurs comme les tremblements au repos et une rigidité des membres.

Pour étudier le lien entre cette pathologie et trouble bipolaire, les chercheurs ont examiné une base de données nationale taïwanaise sur la santé des personnes ayant reçu un diagnostic de trouble bipolaire entre 2001 et 2009 et qui n'avaient aucun antécédent de maladie de Parkinson, soit 56 340 personnes. Ces données ont été jumelées à celles de 225 360 personnes du même âge et du même sexe n’ayant jamais reçu de diagnostic de trouble bipolaire ou de maladie de Parkinson, pour servir de groupe témoin. Ces deux groupes ont été suivis jusqu’à la fin de l’année 2011.

Au cours de l'étude, 372 des personnes atteintes du trouble bipolaire ont développé la maladie de Parkinson, soit 0,7 % de la cohorte. À titre de comparaison, 222 des personnes n’ayant pas de trouble bipolaire ont développé la maladie de Parkinson, soit 0,1 %.

Les chercheurs ont tenu compte d’autres facteurs qui pourraient influer sur le risque de développer la maladie de Parkinson comme l'âge, le sexe, l'utilisation de médicaments antipsychotiques et des problèmes médicaux comme les traumatismes crâniens et les maladies cérébrovasculaires. Après ajustement, ils en ont conclu que les personnes atteintes de troubles bipolaires étaient presque sept fois plus susceptibles de développer la maladie que celles qui ne l'étaient pas.

Les séjours à l’hôpital comme facteur aggravant

C’est le cas des personnes hospitalisées plus de deux fois dans l’année pour leur trouble bipolaire : elles sont aussi six fois plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson que celles hospitalisées moins d'une fois par an. Les personnes hospitalisées une ou deux fois dans l'année étaient quatre fois plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson que celles qui l'étaient moins d'une fois.

Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que les personnes atteintes du trouble bipolaire qui ont développé la maladie de Parkinson l'ont fait à un plus jeune âge que les membres du groupe témoin qui ont développé la maladie : 64 ans au moment du diagnostic contre 73 ans pour le groupe témoin.

Pour Mu-Hong Chen, principal auteur de l’étude, les recherches sur le lien entre Parkinson et troubles bipolaires sont cependant loin d’être terminées. "D'autres études sont nécessaires pour déterminer si ces maladies partagent des processus sous-jacents ou des changements dans le cerveau", explique-t-il. "Il peut s'agir d'altérations génétiques, de processus inflammatoires ou de problèmes de transmission de messages entre les cellules du cerveau. Si nous pouvions identifier la cause sous-jacente de cette relation, cela pourrait nous aider à développer des traitements qui pourraient bénéficier aux deux conditions."

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