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QUESTION D'ACTU

Arrêté ministériel

Additif alimentaire : la laborieuse interdiction du dioxyde de titane

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire va signer l'arrêté ministériel rendant effectif l’interdiction de l'additif alimentaire E171 dont la composition, riche en dioxyde de titane, est suspectée d’être dangereuse pour la santé.

Additif alimentaire : la laborieuse interdiction du dioxyde de titane payphoto / istock




Contre toute attente, Bruno Le Maire rechignait à interdire l’additif alimentaire E171 dont la composition, riche en dioxyde de titane, est suspectée d’être dangereuse pour la santé. En début de semaine dernière, il expliquait sur le plateau de C à vous qu’il n'allait pas signer d’arrêté ministériel, jugeant que les évaluations sur les dangers du produit n’étaient pas claires. "La cohérence, c'est d'avoir une évaluation qui soit partagée sur les dangers du dioxyde de titane", a argumenté le ministre de l’Economie.

Suspension du dioxyde de titane mi-avril

Scandalisées, une vingtaine d’associations auraient finalement réussi à le faire changer d’avis. "Bruno Le Maire revient sur ses propos et s'engage à bel et bien signer l'arrêté tant attendu pour rendre effective la suspension du dioxyde de titane mi-avril", ont-elles écrit dans un communiqué.

En mai dernier, la secrétaire d’Etat au Développement durable Brune Poirson avait annoncé vouloir retirer du marché les nanoparticules de dioxyde de titane, utilisées comme colorant pour fabriquer les bonbons et les plats préparés : "nous souhaitons suspendre avant la fin de l’année l’utilisation de cette substance comme additif alimentaire en France. La France a d’ores et déjà saisi la Commission européenne afin de demander aussi des mesures à ce niveau, dès lors que le dioxyde de titane est susceptible de constituer un risque sérieux pour la santé humaine." Prévue dans la loi Egalim votée en novembre, la suspension de l'additif alimentaire controversé nécessite encore un arrêté ministériel pour être effective.

Cancer du colon

Sur les étiquettes alimentaires, le nom de code du dioxyde de titane est "E171". En janvier dernier, l’Anses avait été saisie par les ministères chargés de l’Economie, de la Santé et de l’Agriculture, interpellés par une étude menée par l’l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) sur des rats. Les chercheurs y avaient démontré que les nanoparticules de dioxyde de titane étaient responsables de lésions précancéreuses dans le côlon. Ils ont également prouvé que cette substance chimique était capable de traverser la paroi de l’intestin et de se retrouver dans la circulation sanguine. Mais de son côté, l'Autorité européenne de sécurité des aliments estime toujours que le dioxyde de titane n'est "pas de nature à entraîner un risque sanitaire" chez les hommes.

Les confiseurs avaient déjà pris les devants début 2017. Ils se sont engagés collectivement à se passer de dioxyde de titane, chacun à son rythme. Verquin, producteur des fameuses Têtes brûlées, n’utilise plus cet additif depuis décembre 2017, tout comme les fabricants des Arlequins et des Malabars.

Doliprane, Advil, Spasfon

Au-delà de l’industrie des friandises, Stéphen Kerckhove, président d’Agir pour l’environnement, rappelle qu’on trouve l’E171 dans à peu près tous les plats préparés. En 2016, l’association en avait détecté dans 150 aliments, depuis les gâteaux Napolitain de Lu jusqu’aux épices pour guacamole de Carrefour, en passant par la blanquette de veau en conserve de William Saurin.

"Nous réclamons l’interdiction la plus large possible qui ne concerne pas que notre alimentation mais tout ce qui peut nuire à la santé", plaide également Stéphen Kerckhove dans Le Parisien. Selon l’association UFC-Que choisir, plus de 4000 médicaments, souvent très courants (Doliprane, Advil, Spasfon…), cachent eux aussi des nanoparticules de dioxyde de titane utilisées comme colorant. Le dioxyde de titane est aussi incorporé à de nombreux produits de la vie quotidienne, comme les cosmétiques, les dentifrices, les crèmes solaires, les peintures ou des matériaux de construction.

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