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Innovation

Hypertension difficile à traiter : une nouvelle voie thérapeutique

Un nouveau chapitre s’ouvre dans le traitement de l’hypertension artérielle avec la découverte d’une nouvelle voie thérapeutique, l’inhibition des aminopeptidases-A et un nouveau site d’action, le cerveau.

Hypertension difficile à traiter : une nouvelle voie thérapeutique AndreyPopov/istock




Dans l’hypertension artérielle, il existe encore de nombreuses attentes vis-à-vis du traitement. C’est une maladie qui toucherait un Français sur 3, or seul un malade sur 2 serait aux objectifs. Cette insuffisance de traitement est liée soit aux chiffres tensionnels élevés, soit aux facteurs de risques associés qui rendent les objectifs plus stricts et plus difficiles à atteindre, soit à certaines populations de malades comme les obèses, les populations d’origine noire-africaine qui ont des mécanismes de régulation tensionnelle différents.

Ces 3 catégories définissent les « HTA difficiles à traiter » avec les médicaments actuellement disponibles. Du fait de l’importance du nombre de mécanismes métaboliques concernés au cours de l’HTA, il faut disposer de médicaments ciblant d’autres voies que celles actuellement ciblées en thérapeutique.

Une nouvelle voie thérapeutique

Le firibastat est une nouvelle molécule originale dans l'hypertension, dans la mesure où elle agit avec un mécanisme et un site d'action tout à fait originaux. Il s’agit, en effet, du premier inhibiteur des aminopeptidases-A et il agit uniquement dans le cerveau et non sur les organes périphériques comme la plupart des autres anti-hypertenseurs.

En inhibant aminopeptidases-A, le fibastat va bloquer la transformation de l’angiotensine II en angiotensine III dans le cerveau. Tout ceci aboutit à une réduction de la libération de vasopressine et de l’activité sympathique, ainsi qu’à une amélioration de la réponse baroréflexe.

Une étude originale

New-Hope est une étude de phase II qui a été présenté au congrès américain de cardiologie, l’AHA, à Chicago. Elle a été réalisée sur 218 malades hypertendus avec une pression artérielle systolique significativement élevée, puisque comprise entre 145 et 170 mm Hg et une diastolique inférieure à 105 mm Hg.

Elle concerne des malades à risque, plus difficiles à traiter, puisqu’un quart des malades ont plus de 65 ans, 44% sont des femmes et 63% sont obèses, avec un BMI compris entre 25 et 45 (BMI moyen = 33).

Les trois-quarts d’entre eux avaient déjà reçu un traitement. Enfin, elle a inclus près de la moitié de malades noirs ou hispaniques, souvent difficiles à traiter et assez peu recrutés dans les études habituelles

Réduction de la pression artérielle quel que soit le groupe

A 8 semaines, la pression artérielle systolique automatisée, a baissée de 9,7 mm Hg (p<0.0001) et la diastolique de 4,3 mm Hg (p<0.0001) par rapport aux valeurs mesurées à l’inclusion. Cette baisse de la pression est obtenue sur la mesure automatisée de la pression artérielle, la mesure la prédictive de la charge tensionnelle sur les artères et le critère le plus difficile à atteindre, mais le critère le plus intéressant pour les malades.

La baisse de la pression artérielle est cohérente dans l’ensemble des sous-groupes de malades, y compris chez les malades noirs et obèses. La tolérance est bonne avec des effets secondaires essentiellement à type de maux de tête (4%) et des réactions cutanées (3%). Il n'y a pas de modification significative du taux de potassium dans le sang

L’étude New-Hope ouvre un nouveau chapitre dans le traitement de l’hypertension artérielle avec le blocage d’un nouveau mécanisme de l’HTA, jusqu’ici jamais ciblé, et cette étude montre que le bloquer permet de faire baisser significativement la pression artérielle chez des malades difficiles à traiter.

Interview du Pr Keith Ferdinand (New Orleans, USA)

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