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QUESTION D'ACTU

Des mercenaires au secours de l'hôpital





Lorsqu’il a quitté l’hôpital en 2010, le Dr Thomas Lieutaud travaillait 70 heures par semaine. Ce médecin anesthésiste-réanimateur de 49 ans avait cumulé un stock de plus de cinq mois de RTT. « Pour pouvoir passer sa thèse — et compenser la perte de revenus liée à sa mise en disponibilité jusqu'en 2017 — le docteur Lieutaud s'est tourné vers la solution du remplacement à temps partiel », raconte Daniel Rosenweg dans le Parisien. En proposant ses services, le praticien se rend compte que les établissements sont très demandeurs. Du coup, il pose ses conditions : 650 à 700 €  de rémunération par jour.
Aujourd’hui, le médecin  travaille deux semaines par mois et gagne 6500 € net par mois. Le stress en moins, il peut partager son temps entre l’hôpital, sa famille, ses travaux de recherche et ses études épidémiologiques.

Le Dr Lieutaud fait partie de ces « mercenaires de la médecine » qui  volent au secours d’établissements débordés et en sous-effectifs. Un poste sur quatre serait vacant. « On connaît par coeur les problèmes générés par la pénurie de médecins de ville dans les campagnes et les banlieues, explique le quotidien qui consacre une enquête fouillée à ce sujet. On sait moins que les hôpitaux aussi sont touchés, y compris dans les grandes agglomérations ».

Les remplaçants coûtent cher. Leurs tarifs (600 à 1500 €)  sont quatre à cinq fois plus élevés que ceux des titulaires. Du coup, à partir d’extrapolations réalisées sur une région, le quotidien estime que la facture pour le millier d’hôpitaux publics s’élèverait à 640 M€. Et si les remplaçants étaient payés au tarif classique, le montant des économies, calcule le journaliste, serait compris entre 480 et 510 M€. Une somme supérieure aux 435 M€ de déficit des hôpitaux en 2012.

Ce recours à l’intérim devrait durer encore 5 à 6 ans, notamment en radiologie et en anesthésie-réanimation, pronostiquent les spécialistes, « le temps que la relève arrive et compense les nombreux départs en retraite ». Et face à cette délicate question, les pouvoirs publics semblent détourner le regard. Pour Olivier Véran, député PS de l'Isère, «tous les terroires sont touchés , presque toutes les spécialités ». Ce neurologue vient de se voir confier à sa demande une mission d'étude par l'Assemblée nationale. C'est « la qulaité des soins (qui) est en danger », confie-t-il au quotidien. 

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